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Mobilisation pour la policlinique

4 février 2014

Des politiciens régionaux ont déposé une interpellation en réaction à l’annonce de la fermeture de la structure médicale d’Orbe à l’horizon mai 2015.

Le sort de la policlinique d’Orbe préoccupe de nombreux politiciens de la région.

Le sort de la policlinique d’Orbe préoccupe de nombreux politiciens de la région.

Informés du prochain arrêt des activités de la policlinique d’Orbe, le député de Valeyres-sous-Rances, Denis-Olivier Maillefer, et certains de ses collègues de la région ont demandé des renseignements au Conseil d’Etat. «Le bruit courait que l’avenir de la policlinique était menacé. Je suis membre du Conseil de fondation et il est regrettable que nous n’ayons pas été associés à la décision finale», indique le Nord-Vaudois.

En substance, les cosignataires cherchent à savoir si la fermeture de la structure médicale urbigène est opportune compte tenu de «l’engorgement chronique des urgences à l’hôpital d’Yverdon» et de «l’accessibilité problématique du site de Saint-Loup». Par ailleurs, «la Fondation de l’hôpital Saint-Loup-Orbe assure une garantie de déficit annuelle à hauteur de 100 000 francs», susceptible de compenser les pertes financières générées par la policlinique. Sans oublier l’augmentation graduelle du nombre d’habitants de la région, un autre argument en faveur du maintien de la structure.

Syndic d’Orbe et actuel président du Conseil de fondation lié à la policlinique, Claude Recordon ne comprend pas la stratégie des Établissements hospitaliers du Nord vaudois (EHNV). «L’argument est de garder Saint-Loup comme porte d’entrée hors du site d’Yverdon, mais pourquoi la maintenir où il n’y a personne, alors que la population d’Orbe et de sa région ne cesse de croître ?», s’offusque-t-il.

A l’initiative du syndic, une rencontre a été organisée dans le but de sonder l’intérêt des médecins-traitants en place à se regrouper au sein d’un cabinet de groupe pour pallier la disparition programmée de la policlinique. Une option que les principaux intéressés n’ont pas accueillie favorablement. Mais les militants ne désarment pas pour autant. Denis- Olivier Maillefer signale que la création d’un groupe de travail visant à étudier les alternatives existantes est envisagé. «Nous voulons sauvegarder la médecine de proximité, particulièrement précieuse pour les personnes âgées qui ne disposent pas d’un véhicule ou n’ayant pas de médecin de famille», affirme le député de Valeyres-sous-Rances. Pour sa part, Claude Recordon précise que «le dialogue avec les EHNV n’est pas rompu» et reste positif quand à l’évolution de la situation.

Cachin l’indispensable

Directeur général des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois, Robert Paul Meier confirme l’arrêt de la prise en charge en urgence au 1er mai 2015 à la policlinique d’Orbe. En revanche, les prestations telles que l’orthopédie, l’ophtalmologie et la rhumatologie seront conservées.

Selon Marc Alleman, responsable de la communication des EHNV, l’énoncé «consultation libre de médecine généraliste sans rendez-vous» est plus approprié pour la policlinique d’Orbe, dépourvue des compétences en soins aigus d’Yverdon et de Saint-Loup. Traîtant les cas de «bobologie» (plaies à suturer, bras cassés, entorses, grippes, etc.), la structure urbigène est dirigée par le médecin-chef Claude Cachin, dont le départ à la retraite a eu une influence sur la fermeture de cette dernière.

«Il est très polyvalent et passe beaucoup de temps à l’hôpital. Son remplacement impliquerait d’engager deux, voire trois collaborateurs qui n’auraient vraisemblablement pas suffisamment d’activités dans leur domaine respectif», relève Robert Paul Meier. Le directeur général des EHNV est conscient de l’impact émotionnel qu’une décision comme la fermeture de la policlinique d’Orbe peut exercer sur la population.

Néanmoins, la tendance est à la concentration dans le milieu hospitalier vaudois et les sites d’Yverdon et Saint-Loup sont proches de la Cité aux deux poissons. Robert Paul Meier indique par ailleurs être prêt à se mettre à table pour trouver des alternatives concernant ce dossier polémique.

 

Concentration des soins aigus en 2018

Dans un délai idéal fixé à 2018, les Établissements hospitaliers du Nord vaudois (EHNV) regrouperont l’ensemble des soins aigus sur le site d’Yverdon. Ce chantier d’envergure va mobiliser beaucoup d’énergie de la part des dirigeants, qui espèrent pouvoir compter sur un coup de pouce financier du Canton.

Ludovic Pillonel