Soixante-trois sociétaires du Moulin d’Yverdon se sont réunis mercredi soir à la grande salle de Suchy et ont accepté (à bulletins secrets) le projet du Conseil d’administration de construire un nouveau moulin, devisé à douze millions de francs, dont une bonne moitié de fonds propres.
L’assemblée a accepté la reconstruction par 56 oui, 4 non et 3 absentions.
Pour rappel, l’ancien moulin, situé au centre-ville d’Yverdon, avait brulé en janvier 2018.
Un premier projet avait été initié à l’été 2018, mais il n’a « pas résisté à l’épreuve des chiffres ». Jean-Daniel Cruchet, président du Moulin d’Yverdon, et son conseil d’administration ont donc lancé un nouveau projet, défini comme « plus réaliste » et qui était donc soumis à l’approbation de l’assemblée ce mercredi soir.
Le nouveau moulin sera situé au Pré-Neuf, près de l’autoroute, un site qui est moins centré mais plus accessible que l’emplacement de celui qui a brûlé, en pleine ville.
Marcel Mivelaz, directeur du Moulin, a précisé que le Conseil d’administration proposait à « vous, les propriétaires de ce Moulin, une solution pour vous, les agriculteurs, les producteurs de blé, et les boulangers pour bénéficier d’un blé de qualité, local. »
« Un projet tel que celui-ci n’a pas d’équivalent entre Genève et la Suisse alémanique », a encore assuré Marcel Mivelaz.
Des arguments qui, visiblement, ont fait mouche, tout comme celui de Jean-Daniel Cruchet. « Bien sûr qu’investir, c’est prendre un risque. Mais si on ne prend pas de risque, on tire la prise. Arrêter là et ne rien faire, ça ne créerait pas un gros problème, les gens ont pris l’habitude d’aller ailleurs depuis l’incendie. Mais essayer de garder un outil de production et de transformation dans les mains de l’agriculture, c’est ça l’enjeu! Ne laissons pas le champ libre à la grande distribution », a estimé le président.
Le total du financement est donc de douze millions de francs. Les fonds propres à disposition pour ce projet se montent à 6,2 millions, dont 4,5 millions d’indemnités ECA. Les six millions restants seront financés via un prêt hypothécaire de 3,5 millions et deux prêts sans intérêt. Les charges financières se monteront elles à environ 500’000 francs par année, une estimation jugée « très prudente ». Ce projet de financement a été jugé « équilibré et responsable » par le Conseil d’administration. L’assemblée a suivi.
Le Conseil d’administration a donc été autorisé à engager les démarches administratives suivantes: obtention du permis de construire, mandats aux entreprises et recherche de financements dans le cadre de l’enveloppe budgétaire proposée.
En ce qui concerne le site actuel, pas encore déblayé depuis l’incendie et qui fait « mauvaise façon », selon les termes de Jean-Daniel Cruchet, une promesse de vente a été signée avec le groupe Bernard Nicod. Les « petites oppositions » au dernier projet ont, selon Jean-Daniel Cruchet, été levées. La vente pourrait donc être signée très prochainement et le permis de construire accordé. L’acquéreur devrait donc raser les bâtiments en ruine assez vite et réaliser son projet.
