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Mr. Chocapic fête les 35 ans de son invention
Marcel Bühler, alias Mr Chocapic. © Carole Alkabes

Mr. Chocapic fête les 35 ans de son invention

25 octobre 2019

Après avoir travaillé durant vingt-six ans pour Nestlé, l’Yverdonnois Marcel Bühler revient sur les concepts qu’il a réalisés à Orbe. Celui dont il est le plus fier concerne la fabrication des célèbres céréales chocolatées qui fêtent leurs 35 ans, cette année.

Tout le monde connaît les fameux slogans: «Et paf! ça fait des Chocapic!» ou encore «Chocapiiic, c’est fort en chocolat». Mais peu de gens connaissent la personne derrière ces célèbres céréales chocolatées. Pourtant, celui qui a réalisé le procédé de fabrication vit dans l’ombre, à Yverdon-les-Bains. Son nom, Marcel Bühler, ressort sur plusieurs brevets d’invention de Nestlé. Mais celui dont il est le plus fier, c’est celui qu’il a déposé aux Etats-Unis pour les Chocapic, le 30 octobre 1985 (lire encadré).

Un fromager devenu inventeur

Avant d’être nommé chef de projet chez Nestlé, à Orbe, Marcel Bühler a dû gravir les échelons au sein de la multinationale. Car lorsqu’il a poussé la porte de l’entreprise, il n’était qu’un simple fromager de formation qui venait de quitter un poste de directeur au sein d’une coopérative ouvrière d’une centaine de personnes, près de Dijon (F). «Je suis arrivé comme un gars de 40 ans qui avait envie de travailler et qui voulait bousculer les choses. Et le ténor de l’entreprise m’a dit: les gens comme vous, on ne peut rien en faire. Par contre, vous savez laver des cuves?», raconte l’Yverdonnois. Très vite, il a su se faire une place. «J’ai voulu montrer de quoi j’étais capable. Au final, j’ai déposé au moins vingt brevets avec mon équipe, dont celui pour les Chocapic. Je faisais ça pour m’amuser.» Et de plaisanter: «J’aurais pu breveter bien plus d’idées, mais j’ai préféré en donner quelques-unes à mes collègues car j’étais presque gêné d’être aussi inventif!»

Marcel Bühler n’a jamais songé à l’argent avant d’imaginer des processus de fabrication. «Je n’ai jamais pensé au profit mais à la satisfaction personnelle. J’ai reçu un dollar pour le dépôt du brevet aux USA d’une des céréales de Nestlé qui a eu le plus de succès.» La multinationale n’a ni confirmé ni infirmé cette donnée, précisant que le chiffre d’affaires des marques n’était jamais communiqué. En revanche, elle a révélé que le total des ventes du groupe pour ces neuf derniers mois s’est élevé à plus de 68 milliards de francs.

A la retraite depuis 1997, il continue à garder un œil sur son produit phare. «Ça me fait de la peine de voir que les Français organisent la Fête des Chocapic alors que c’est d’Orbe que tout est parti. Quand j’ai appris que Nestlé cherchait des informations, j’ai appelé pour donner des précisions, surtout que je me rappelle de tout au millimètre près.»

En février, l’entreprise lui a d’ailleurs envoyé une lettre de remerciement. Une reconnaissance qu’il a ajoutée à son classeur de souvenirs et à sa plaquette dorée. Celle-ci lui a été remise par Nestlé et indique: «La direction et le personnel remercient Marcel Bühler pour son courage et sa pugnacité. Sans ce travail de titan et de bénédictin, la gestion des connaissances n’aurait jamais vu le jour au Product Technology Center Orbe.» Le prochain honneur pourrait être un film sur sa carrière, car la réalisatrice nord-vaudoise Sally Konan Gasparini a été charmée par l’histoire de «Monsieur Chocapic».