Nintendo, prudent, itère avec la Switch 2

Le constructeur et éditeur japonais Nintendo sort aujourd’hui la Switch 2, une console de jeux vidéo plus puissante, plus chère et dans la continuité de la première Switch.

Huit ans après le pari de la Switch, une console hybride (à la fois portable, mais aussi console de salon), la société centenaire de Kyoto est bien consciente des enjeux. Il ne sera pas simple de succéder à son plus grand succès commercial (150 millions d’unités vendues). D’autant plus que le «syndrome du deuxième album» n’est pas totalement étranger à la firme nippone qui a souvent connu des déboires sur des nouvelles consoles.

Côté matériel

Depuis la Wii en 2006, Nintendo a choisi une stratégie à contre-courant de l’industrie du jeu vidéo. Ici le photoréalisme et les puissances sans limite n’ont pas leur place. Néanmoins, l’essoufflement technique et commercial de la console sortie en 2017 est évident. Afin de pouvoir rester en adéquation avec les attentes des joueuses et joueurs, mais également des studios de développement, Nintendo se devait de proposer une nouvelle console plus puissante.

Déjà partenaire sur la première Switch, la société américaine Nvidia a conçu le cœur de la Switch 2 en y intégrant ses technologies récentes, ce qui permet à la nouvelle console d’être environ dix fois plus puissante et d’afficher une image en 4K et d’ainsi approcher les performances d’une PlayStation 4 en portable et d’une Xbox Series S en console de salon.

La Switch 2 reste fine, mais augmente de surface, avec un écran et des manettes plus grandes, ce qui devrait la rendre plus confortable en mode portable. Petite touche Nintendo: les manettes peuvent désormais être utilisées comme une souris, permettant d’interagir avec plus de précision. L’écran, bien qu’il n’utilise pas la technologie OLED, offre une fluidité et une résolution dans l’air du temps.

Nintendo profite aussi de cette sortie pour muscler son jeu sur le terrain des fonctionnalités sociales avec GameChat, la nouvelle fonction de chat vocal et vidéo. Comme à son habitude, la société a pris son temps pour implémenter cela de la manière la plus sûre possible. Dans une industrie vidéoludique qui se tourne de plus en plus vers un public mature, Nintendo conserve son positionnement familial.

Côté logiciel

Grâce à une rétrocompatibilité presque totale avec les jeux de la première Switch, la console part déjà avec une ludothèque de 15 000 jeux, auxquels vont venir s’ajouter les nouveaux jeux propres à la Switch 2. Nintendo reste timide avec un seul jeu exclusif: Mario Kart World, qui change la formule et propose des courses dans un monde ouvert. La puissance de la Switch 2 permettra également d’accueillir des jeux jusqu’ici destinés aux machines plus puissantes, comme Cyberpunk 2077 ou Final Fantasy VII Remake.

La politique tarifaire s’avère moins enthousiasmante, avec un prix de lancement à 469 fr. et des mises à niveau payantes pour certains jeux. Mais tout semble porter à croire que le lancement sera populaire, et que la prudence de Nintendo, légitime, pourra vite se dissiper.