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Notre aventurier est parti

20 janvier 2012

Membre fondateur de La Région Nord vaudois, rédacteur en chef, établi en Bolivie, Bernard Perrin a été emporté par une vague sur une plage paradisiaque de Colombie.

Bernard Perrin à La Région Nord vaudois.

«Une forte accolade depuis La Paz et tous mes voeux de prospérité pour 2012!» Le 28 décembre dernier, Bernard Perrin nous envoyait un entretien radiophonique réalisé pour «Infolatino», réalisé avec Jean-Claude Wicky, reporter suisse qui a consacré un film aux mineurs boliviens. Et d’annoncer sur la lancée son absence en janvier pour cause de «luna de miel». Bernard, premier rédacteur en chef et co-fondateur de La Région Nord vaudois, était en effet revenu en Suisse l’été dernier pour épouser Sarah, une jeune Bernoise qu’il a connue en Bolivie, où tous deux se sont établis en tant que coopérants d’E-CHANGER, une ONG établie à Fribourg.

Lundi dernier, sur une plage du Parc national de Tayrona, sur la côte colombienne, une vague a emporté Bernard Perrin, un homme de quarante ans, animé par une irrésistible passion pour la nature, la nécessité de faire progresser les populations les plus défavorisées de la planète, et un idéalisme farouche.

Enfant d’Yverdon-les-Bains

Né à Yverdon-les-Bains, où son père était facteur, Bernard Perrin a obtenu une licence en droit à l’Université de Lausanne avant d’entrer à la rédaction de ce qui était alors Le Nord vaudois. En 2001, à l’occasion du changement de titre (La Presse Nord vaudois), il en est devenu le rédacteur en chef adjoint.

Fan de football, surtout de Liverpool, et de hockey sur glace, le LHC d’abord, il nous a tous entraînés dans ses passions. Des escapades qui ont contribué à resserrer les liens.

Epris de liberté, d’indépendance et de grands espaces, Bernard Perrin a mis toute son énergie dans la création de La Région Nord vaudois, début 2006. Mais le voyageur infatigable voulait donner plus de sens à sa vie, venir en aide aux défavorisés. Et l’Amérique du Sud, qu’il avait déjà parcourue très jeune, a fini par le capter.

C’est ainsi qu’en 2008, il est parti pour la Bolivie. Hugo Chavez au Vénézuela, Evo Morales en Bolivie -des présidents qu’il a rencontrés- présentaient, pour l’admirateur de Fidel Castro et de Che Guevara, des chances de changement. Non pas par les armes -c’était un pacifique absolu- mais par l’éducation et la formation.

Mais Bernard était un homme lucide… et un ami fidèle. «J’espère que La Région continue de progresser. Un saludo à toute l’équipe!», écrivait-il récemment, en ajoutant: «Et Evo (Morales) continue de m’énerver, chaque jour un peu plus…»

Aujourd’hui, toutes nos pensées vont vers son épouse Sarah, sa maman et ses proches, ses nombreux amis, et les enfants d’El Alto et d’ailleurs, tous désemparés.

Isidore Raposo