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«Nous croyons au maintien!»

30 novembre 2012

Football – 1re ligue promotion – En s’imposant face à Breitenrain samedi dernier, Yverdon Sport a terminé un automne difficile sur une note positive. A l’heure du bilan, le président Jacky Pittet revient sur ce qui a marqué la première partie de la saison.

Yverdon Sport sort d’un automne mouvementé et aborde un hiver de repos en attendant le printemps de tous les possibles.

Les joueurs d’Yverdon Sport goûtent à un repos bien mérité après un automne au cours duquel ils auront disputé la bagatelle de 17 matches de championnat. Au classement de 1re ligue promotion, les Nord-Vaudois ferment la marche avec dix points et auront, au printemps, treize parties pour sauver leur place à ce niveau. Mais en coulisse, la deuxième partie de la saison se prépare déjà activement. L’heure du bilan à la trêve à peine arrivée, les dirigeants annoncent déjà une campagne de transferts quasiment terminée. Jacky Pittet, président du club depuis peu, évoque la situation sportive et financière du club, tout en réaffirmant la politique régionaliste qui prévaut depuis quelques mois au Stade Municipal.

La Région: Jacky Pittet, commençons par la fin. Avez-vous accueilli la victoire contre Breitenrain comme un symbole de la fin de la traversée du désert d’Yverdon Sport?

Jacky Pittet: Disons que ce n’est pas un match référence, mais qu’il va nous aider à bien passer l’hiver. Le résultat a donné le sourire à tout le monde. Avec une défaite de plus, peut-être que certains joueurs auraient manifesté l’envie d’aller voir ailleurs. Là, nous nous sommes retrouvés dans une situation où tout le monde souhaitait rester, alors que nous sommes derniers. Au-delà de ça, il ne faut pas s’emballer non plus. Nous n’avons battu que Breitenrain et nous restons dans une situation difficile.

Depuis décembre 2012, le club a été dirigé par trois présidents différents, Benoît Pythoud est le quatrième entraîneur à la barre de l’équipe, tandis que le contingent a également beaucoup évolué. Quel regard portez-vous sur cette instabilité?

Il est clair que nous souhaitons retrouver une certaine sérénité. L’orientation que les nouveaux dirigeants souhaitent donner est claire: il s’agit de travailler avec les jeunes de la région. C’est dans cette optique que nous avons choisi un entraîneur issu de la formation. En fait, l’instabilité s’explique par des erreurs de casting, des choix qui ont été faits par le passé sans tenir compte de la réalité. C’est pour ça qu’elle persiste: le nouveau comité travaille pour corriger certaines choses du passé proche.

La situation financière du club est également une source d’inquiétude pour les supporters. Quelle est la situation aujourd’hui?

Depuis l’entrée en fonction du nouveau comité, nous avons réduit la dette du club de moitié. Aujourd’hui, elle se monte à environ 90 000 francs et nous nous sommes fixé comme objectif de la combler avant la fin de l’année. Pour dire les choses comme elles sont, chaque matin, on se lève avec la mission de trouver mille francs. Il faut aussi couvrir le budget du second tour, qui s’élève à 180 000 francs. Actuellement, nous parlons avec six ou sept investisseurs potentiels. Mais ils ne s’engageront que si le risque de faillite n’est plus d’actualité.

L’existence d’Yverdon Sport est-elle menacée?

Actuellement, bien sûr, puisque nous avons un déficit, des créanciers, et que l’un d’entre eux pourrait décider de nous mettre aux poursuites. Mais il ne faut pas être trop alarmiste: nous sommes en contact avec nos créanciers, ils connaissent et comprennent la situation, et nous les remercions de nous laisser le temps de payer une facture après l’autre.

Les relations entre Yverdon Sport et la Ville d’Yverdon n’ont pas toujours été cordiales ces dernières années. Qu’en est-il aujourd’hui?

La Ville va nous soutenir dans nos actions, devenir un de nos partenaires principaux, alors qu’il est vrai que les discussions étaient au point mort. Elle a compris notre problématique, mais aussi le rôle social qu’YS a à jouer, ainsi que le fait que le club véhicule une image positive de la Cité thermale. En fait, la Ville est sensible à notre politique de faire jouer les jeunes de la région, à notre volonté de retravailler avec l’Association Yverdon Sport, qui s’occupe des juniors, et à celle de remettre en place une école de foot. Les autorités apprécient que l’on se soucient de la base.

Revenons au terrain. La saison a mal commencé, avec une victoire contre Sion II qui s’est transformée en défaite par forfait (un joueur avait été aligné, alors qu’il avait été expulsé lors du match précédent, mais sa suspension n’avait pas été notifiée correctement par la Ligue, ndlr). Avec le recul, que retenez-vous de cette affaire?

A ce moment, le comité -dont je n’étais pas encore président- a soutenu une décision de son entraîneur, Gabet Chapuisat. Il y a eu une erreur de la Ligue et il a été décidé de jouer là-dessus, ce qui revenait à jouer avec le feu. On s’est brûlé les doigts, même si la décision aurait pu être en notre faveur. J’espère que ces trois points ne nous manqueront pas à la fin de la saison.

Les défaites se sont enchaînées tout au long de l’automne, onze en 17 matches au total. L’équipe qui a été construite a-t-elle le niveau pour évoluer en 1re ligue promotion?

Il faut rappeler qu’Yverdon Sport n’a pas été promu en tant que premier de son groupe de 1re ligue avec dix points d’avance, mais a fini quatrième. L’ancien comité a travaillé dans l’urgence et, c’est vrai, la gestion sportive n’a pas porté ses fruits. Mais en même temps, le discours des dirigeants est clair depuis le départ: cette année, Yverdon Sport luttera contre la relégation. Finalement, nous sommes là où nous nous attendions à être.

Martin Douillard et Nacim Abdelali, deux des grands artisans de la promotion et joueurs les plus expérimentés du groupe, sont partis en cours de route. N’aurait-il pas fallu les retenir?

Si nous avions eu un généreux donateur, nous aurions pu l’envisager. Mais ils n’entraient pas dans la philosophie du club et coûtaient cher. En comptant toutes les charges, près de 200 000 francs par saison à eux deux. Ce qui ne correspond pas à nos moyens actuels et aux indemnités que perçoivent nos joueurs.

Quels sont les objectifs d’YS pendant le mercato d’hiver?

Il est pratiquement terminé. L’idée: rééquilibrer l’équipe en tenant compte d’un budget très limité. Il s’agissait de baisser la masse salariale, notamment en renégociant certains contrats. L’enjeu était donc double: continuer l’assainissement des finances, tout en nous renforçant, et avec des joueurs régionaux en premier lieu. Je peux dire que nous sommes très satisfaits de notre recrutement.

Une demi-douzaine d’équipes sont directement concernées par la lutte contre la relégation. Comment abordez-vous le deuxième tour?

C’est vrai, nous allons au-devant d’un championnat à cinq contre la relégation. Je vois Fribourg s’en sortir. A vrai dire, je pense que nous nous battrons avec Saint-Gall II et Breitenrain pour ne pas couler. Cela risque d’être tendu jusqu’au bout, jusqu’au dernier match, contre les Brodeurs.

Quid d’une éventuelle relégation?

Si relégation il y a, il y aura forcément de la casse, des joueurs qui voudront partir, et caetera. Mais ce n’est pas un problème, puisque nous croyons au maintien.

 

Les mouvements de joueurs

Arrivées. Yannick Bovay (Echallens, défenseur), Abdel El-Rhaba (Maroc, milieu offensif), Gustavo Zardetto (Wangen bei Olten, milieu de terrain), David Wuyts (Portalban-Gletterens, latéral), Mirsad Hasanovic (Team Vaud M18).

Des discussions sont en cours concernant d’autres arrivées potentielles.

Départs. Marko Vukanovic, Alex Pinto, Teddy Conesa, Wilfrid Loizeau.

Des accords financiers doivent encore être trouvés avec certains joueurs pour définir s’ils seront toujours yverdonnois après la pause hivernale.

Lionel Pittet