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«Nous ne sommes pas dans une situation dramatique, mais…»
Isabelle Moret, cheffe du DEIEP est venue présenter le plan d’actions du Canton, entourée de Raphaël Conz, directeur du Service de la promotion de l’économie et de l’innovation (SPEI), Philippe Miauton, directeur général de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), Samuel Vuadens, président du Groupement suisse de l’industrie des machines (GIM) et Nicole Vassalli, responsable du secteur industrie d’Unia Vaud (de g. à dr.).

«Nous ne sommes pas dans une situation dramatique, mais…»

16 décembre 2024 | Textes: Maude Benoit | Photo: Gabriel Lado
Edition N°3853

Le secteur industriel vaudois traverse une période compliquée. Pour le soutenir, le Canton a notamment débloqué le Fonds de soutien à l’industrie d’un montant de 23,2 millions de francs, afin de maintenir la compétitivité, les emplois et les savoir-faire.

La conjoncture mondiale instable et complexe induit un fort ralentissement de l’économie qui met à mal les entreprises industrielles. Si les états-Unis et l’Union européenne ont déjà débloqué des subventions massives pour soutenir leur secteur industriel, la Suisse, elle, débat encore sur le sujet.

De son côté, le Conseil d’état vaudois n’a pas attendu pour agir. Pour enrayer cette tendance, le Canton, en la personne d’Isabelle Moret, cheffe du Département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine (DEIEP), a annoncé son plan d’actions pour soutenir l’industrie vaudoise vendredi passé, à Y-Parc. Dans ce plan, figurent la réactivation du Fonds de soutien à l’industrie renfloué à hauteur de 23,2 millions de francs, l’accompagnement des entreprises grâce au Fonds de soutien à l’économie durable (FSED) et la mise en place du programme iNNdustry visant à accompagner les entreprises.

Un contexte inquiétant

Le contexte géopolitique instable conjugué à une compétitivité érodée par le franc fort et les obstacles à la commercialisation – comme le sous-traitement à l’étranger par les entreprises suisses ou le renforcement du protectionnisme international – a amorcé un lent déclin de la productivité industrielle vaudoise depuis 2022.

À cela s’ajoutent également les nouvelles exigences en matière de durabilité que doivent respecter les PME. Ainsi, les capacités financières dont disposent les entreprises industrielles pour investir dans leur futur se sont amenuisées, à mesure que les demandes de recours aux réductions de l’horaire de travail (RHT) ont augmenté. «Nous ne sommes pas dans une situation dramatique, mais si aucune mesure n’est prise, alors nous finirons par atteindre une marche des affaires aussi basse que pendant la crise du Covid-19 (voir graphiques). C’est donc le moment d’agir», explique Samuel Vuadens, président du GIM.

Prévenir, plutôt que guérir

Le Canton a choisi de ne pas attendre que la crise s’installe pour intervenir. Pour commencer, il a réactivé le Fonds de soutien à l’industrie. Créé en 2015 au moment de la crise du franc fort, réutilisé pendant la pandémie du Covid-19, il est aujourd’hui constitué d’une enveloppe de 23,2 millions de francs. Une somme qui sera allouée aux entreprises sous forme de subventions non remboursables ou comme cautionnements de crédit bancaire. «Avec cette aide, les entreprises pourront être à jour avec leur charges sociales et investir dans leur entreprise pour des projets innovants et compétitifs», explique Raphaël Conz.

Cette aide sera uniquement accordée aux entreprises industrielles qui remplissent les conditions d’octroi demandées. Ainsi, seules celles enregistrées sur le sol vaudois pourront en bénéficier. De plus, les entreprises en faillite et en cours de liquidation, soit «les canards boiteux» selon la formule de Raphaël Conz, ne pourront pas y avoir accès.

À cela s’ajoute le doublement du montant du FSED (de 15 000 à 30 000 francs) qui aide les PME dans leur transition vers une industrie durable répondant aux exigences nationales et internationales. Enfin, le programme iNNdustry a été créé pour soutenir les PME industrielles vaudoises dans leur cheminement en matière d’innovation et encourage les échanges de bonnes pratiques.

Des mesures qui s’additionnent à des modèles déjà existants, comme la loi sur l’appui au développement économique (LADE), qui soutient notamment les dépôts de brevet, et les RHT déjà mentionnées.

Innovation, Durabilité, Digitalisation

«Le but est de répondre directement aux défis actuels, mais aussi de s’inscrire dans une perspective à long terme qui garantit le maintien des emplois, du savoir-faire, de notre compétitivité pour que notre tissu industriel soit prêt quand la reprise économique viendra, détaille Isabelle Moret. C’est d’autant plus important que la concurrence, elle, en aura les moyens grâce aux soutiens étatiques massifs des autres pays. Il ne faut pas  que nos industries vaudoises  soient en retard en matière d’innovation, de transition écologique et de digitalisation», conclut-elle.

À ce sujet, Philippe Miauton rappelle que «le tissu économique vaudois diversifié (multinationales, raisons individuelles, PME et start-up) est d’ailleurs un des éléments qui avaient permis au Canton de s’en sortir après la pandémie de Covid-19». Un cercle vertueux avec des ressources, dans lequel il faut investir maintenant pour éviter qu’il ne s’effondre davantage.

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