Nouveau souffle pour Saint-Loup
6 septembre 2024 | Texte et photos: Maude benoitEdition N°3783
Plongée dans un écrin de verdure « au milieu du monde » , voilà 182 ans que la Communauté des diaconesses de Saint-Loup prodigue soins médicaux et spirituels aux nécessiteux. Cette année, neuf nouveaux membres ont rejoint la congrégation, témoignage d’une institution toujours dynamique.
C’est en 1842 que naît la première Institution des diaconesses à Echallens, sous l’impulsion du pasteur Louis Germond et de son épouse. En 1852, la Communauté s’installe à Pompaples, sur le site de Saint-Loup récemment acquis par le docteur Butini, un ami du pasteur Germond. Si les diaconesses n’ont pas changé de lieu depuis, le site, en revanche, a bien évolué.
Qui sont les diaconesses ?
À l’origine, les diaconesses étaient des femmes qui vouaient leur vie à aider les plus démunis, au célibat et à la prière. Elles prodiguaient notamment des soins médicaux aux malades. Leurs connaissances en la matière les faisaient rayonner dans toute la Suisse romande. Elles agissaient dans les prisons, les orphelinats et étaient les premières à fournir de l’aide à domicile. Sous leur impulsion, des infirmeries et des hôpitaux ont vu le jour. De nos jours, les diaconesses ont toujours pour valeur l’aide au prochain, mais les soins médicaux sont pris en charge par les eHnv (Établissements hospitaliers du Nord vaudois) implantés sur le site de Saint-Loup.
La Communauté s’élargit
Aujourd’hui, « la Communauté a pris un virage vers un élargissement de son horizon et intègre des couples, des familles et des célibataires » sur ses bancs d’église, explique Philippe Bottemanne, pasteur de Saint-Loup depuis trois ans. Cette année, la Communauté a connu sa première consécration de membres non-diaconesses. Il s’agit d’une personne célibataire et de quatre couples, dont un avec enfants. L’institution est donc désormais composée de quatre générations, la doyenne de l’institution ayant près de 100 ans.
Ces nouveaux venus ne vont pas se tourner les pouces, puisqu’ils vont participer à la vie spirituelle de la Communauté, mais également prendre part aux activités qu’elle organise. Il s’agit notamment de s’occuper de l’accueil des personnes et groupes qui viennent en retraite, de l’organisation d’ateliers artisanaux, mais aussi de l’accompagnement et de l’écoute d’autrui. À ce sujet, la Communauté a mis en place un concept santé, intitulé « Santé et Foi » , qui organise des séminaires sur des sujets liés à la santé mentale. «La Communauté n’est pas en perte de vitesse, elle est même en redémarrage», se réjouit Philippe Bottemanne.
Un site pour tous les besoins
Tous les bâtiments du site de Saint-Loup appartiennent à la fondation Institution des diaconesses de Saint-Loup et possèdent une fonction bien précise, que ce soit une garderie, une école chrétienne (la Bergerie), un accueil pour des enfants ukrainiens ou encore des hôpitaux. Enfin, une antenne de l’unité psychiatrique du Chuv prenant en charge les patients et patientes souffrant d’anorexie et/ ou de boulimie occupe deux étages de l’un des bâtiments hospitaliers du site de Saint-Loup. L’aide au prochain, la mission des diaconesses originelles, est donc maintenue.
L’avenir des hôpitaux
Le site va connaître plusieurs changements dans les années à venir, notamment avec la construction d’un nouveau bâtiment pour accueillir les cinquante nouvelles classes d’ASSC (assistant·e en soins et santé communautaires) qui viendront de tout le canton de Vaud pour se former. Cette réorganisation demande un travail conséquent de redimensionnement de la mobilité et de l’accessibilité du lieu. Ce projet prévu pour 2026-2027 a d’ailleurs commencé à la fin du mois d’août.
Ce n’est pas tout. Les eHnv étant dans une réflexion de restructuration autour d’un hôpital de zone nord-vaudois à Yverdon-les-Bains sur le modèle du Centre hospitalier de Rennaz, l’hôpital situé à Saint-Loup risque bien d’être déplacé. L’unité psychiatrique susmentionnée devrait également être impactée par ce projet. Pour l’heure, rien n’est encore officialisé, le projet prévu pour 2030-2031 souffrant de beaucoup de retard dû à des dépassements dans les budgets (voir édition de La Région du 29 août 2024). Toutefois, la Communauté de Saint-Loup, proactive, réfléchit déjà à la future utilisation de ces locaux de manière à répondre aux valeurs de l’institution qui, pour reprendre les propos de son pasteur, « s’inscrit dans une tradition chrétienne et en même temps, dans un dynamisme ouvert vers le futur».