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Nouvelle aventure, nouveau continent, nouvelles ambitions

11 avril 2018 | Edition N°2223

Une année après s’être lancées à l’assaut du rallye Aïcha des Gazelles, Johana Beney et Déborah Gavin, de l’équipage 2 nanas et un 4×4, repartent pour un tour. Cette fois-ci, la destination se nomme l’Argentine et la compétition le Trophée Roses des Andes.

Aquelques heures de s’envoler pour l’Argentine, Johana Beney et Déborah Gavin ne se sont pas encore mises d’accord sur le compromis à adopter une fois le pied posé sur sol sud-américain. Les deux jeunes femmes sont partagées entre l’envie de profiter à fond d’un voyage à l’autre bout du monde, dans des paysages splendides, et celle d’obtenir le meilleur classement possible au Trophée Roses des Andes (une boucle d’un peu plus de 2000 km à parcourir en six jours, à l’aide d’un roadbook). «On n’oublie pas qu’on participe à ce genre de compétitions pour l’aventure humaine. Mais on n’est plus les petites nouvelles. On possède l’expérience du rallye Aïcha des Gazelles 2016. Les deux événements ont beau être très différents, on ne débarque pas autant dans l’inconnu qu’il y a deux ans», prévient Johana Beney.

Observer avant d’attaquer

En fait, si les deux Yverdonnoises ne se projettent encore qu’à moitié dans la course – qui débutera mardi prochain –, c’est qu’elles se connaissent trop bien: «On est du genre: Oh, un papillon! Si on s’enflamme, notre concentration peut vite voler en éclats.» Les jeunes femmes se risquent quand même à un pronostic: «On croit au top 15 (ndlr: sur 60 équipages). On a reçu pas mal de conseils. On sait que si l’on prend un trop bon départ, les autres filles vont avoir tendance à nous suivre. L’idée sera plutôt de se faire discrètes et d’observer au début, puis de monter en puissance.»

Le duo de 2 nanas et un 4×4 est désormais plutôt à l’aise avec l’environnement des rallyes raids féminins. A présent, les deux consœurs chassent les détails pour profiter de la meilleure expérience. «Le plus important était de changer de casques. Au Maroc, je pleurais tellement le mien me faisait souffrir», se souvient Déborah Gavin.

Les feuilles de coca sont prêtes

Résultat: 500 grammes de moins à porter sur les épaules et deux visages qui ont retrouvé un sourire complet. Il fallait bien ça avant d’attaquer un parcours dont l’altitude ne descend jamais en-dessous de 3500 mètres. «On a déjà prévu les feuilles de coca pour tenir le coup. Sans ça, il paraît que c’est mission impossible.»

L’expérience glanée par Johana Beney et son amie de longue date s’est surtout fait sentir lorsqu’il a fallu réunir le budget nécessaire à un nouveau départ. «Cette fois-ci, on ne pouvait pas se faire de la pub avec notre véhicule, sachant qu’on le loue et qu’il se trouve en Argentine. Reste que nos sponsors ont quasi tous accepté sans hésiter de nous soutenir à nouveau. Les repas de soutien et l’apéro de départ nous ont aussi permis de réunir pas mal de monde», se réjouit Déborah Gavin.

Les 22 000 francs nécessaires ont donc été amassés en tout juste neuf mois. «Avec le surplus, on aidera les différentes associations avec lesquelles on est liées, reprend Johana. On a déjà pu verser quelques centaines de francs. Le reste dépendra de la potentielle casse lors de la compétition. Une boîte de vitesses ou une roue peuvent vite coûter cher.»

Et alors, l’Argentine, dernier périple? «On ne s’est pas encore décidées. On sait qu’on en demande beaucoup à nos familles et nos proches. Devoir sortir le porte-monnaie à chacun de nos repas de soutien, ça va finir par les agacer», rigolent-elles, avant de reprendre, l’air un peu coupable: «On a entendu parler d’un rallye en Mongolie. L’Aventura Cup. Ça a quand même l’air vachement sympa.»

Florian Vaney