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Le numérique au service de la nature

3 août 2017 | Edition N°2051

Yverdon-les-Bains – La Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD) a mis au point une application mobile de réalité augmentée. Le but : sensibiliser la population et les écoliers à la biodiversité.

La réalité augmentée permet d’obtenir des informations supplémentaires sur la nature qui nous entoure (images et fiches techniques). ©HEIG-VD

La réalité augmentée permet d’obtenir des informations supplémentaires sur la nature qui nous entoure (images et fiches techniques).

On connaissait Pokémon Go, l’application mobile lancée en grande pompe il y a une année, et qui avait déclenché une frénésie planétaire. Place aujourd’hui à BioSentiers. Développée par la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion (HEIG-VD) et lancée au début de l’été, cette application de réalité augmentée a pour objectif de mettre la technologie au service de l’environnement.

Tout au long d’un sentier pédestre reliant la gare d’Yverdon-les-Bains au Centre Pro Natura de Champ-Pittet, plus de 800 points d’intérêt -arbres, fleurs, oiseaux et insectes- ont été répertoriés (voir ci-dessous). «En scannant l’environnement qui l’entoure, le promeneur voit des icônes apparaître sur son écran, qui représentent des fleurs, des arbres, des oiseaux ou des papillons qu’il est susceptible d’observer. En cliquant dessus, une fiche de description et une photo apparaissent», explique Olivier Ertz, professeur au Media Engineering Institute et co-concepteur de l’application novatrice, confirmant une information de l’hebdomadaire Terre et Nature.

 

Passerelle vers la biodiversité

 

Olivier Ertz et Sarah Composto, deux des protagonistes du projet. ©Simon Gabioud

Olivier Ertz et Sarah Composto, deux des protagonistes du projet.

Tout au long du parcours, c’est un dossier virtuel d’observations que chacun se construit. Testée lors de la dernière Fête de la nature, l’application a fait son petit effet, notamment auprès de la jeune génération, déjà largement familiarisée avec les nouvelles technologies. «On ne peut pas lutter contre les tablettes et les smartphones, alors autant les utiliser de manière engageante, note Sarah Composto, collaboratrice scientifique à l’Institut d’ingénierie du territoire. L’écran ne doit être qu’une passerelle vers la biodiversité. Ensuite, c’est à la personne, en particulier à l’enfant, de mettre la tablette de côté et de toucher l’arbre, d’humer le parfum de la fleur ou de chercher l’oiseau. On entre alors dans une toute autre perspective.»

Soutenu par la Ville d’Yverdon-les-Bains, via l’Agenda 21, le projet n’en est qu’à sa phase test. Des améliorations devant encore être apportées à l’application. Si, pour l’instant, un seul sentier est disponible, d’autres pourraient bientôt l’être. «Nous explorons d’autres pistes, d’autres parcours, dans la région et même ailleurs», conclut Olivier Ertz.

L’application BioSentiers, telle qu’utilisée lors de la Fête de la nature, est disponible gratuitement pour la plateforme Android depuis le site web biosentiers.heig-vd.ch (compatibilité iOS à venir).

 

800 points d’intérêt

 

Pour obtenir une liste la plus exhaustive possible des animaux et des types de végétaux présents sur le sentier, l’équipe de chercheurs de la HEIG-VD s’est entourée de spécialistes : l’ornithologue Sylvain Antoniazza et le biologiste Alain Jotterand. «Sur les 800 points d’intérêt, il se peut que des arbres et des fleurs présents cette année ne soient plus là l’an prochain, précise Olivier Ertz. Des mises à jour s’avéreront donc nécessaires.»

 

Un outil pédagogique

 

Preuve de la dimension pédagogique du projet BioSentiers, les écoles yverdonnoises, en particulier l’Etablissement primaire Edmond-Gilliard (8-12 ans) se sont dites intéressées par la démarche.

«Il s’agit maintenant de définir le scénario pédagogique, de faire de cette application un outil pour les enseignants, lâche Olivier Ertz. Le but est d’envoyer les élèves sur le terrain et de mettre la technologie au service de l’éducation.»

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Simon Gabioud