Handball – SPL2 – Yverdon-Crissier aura l’occasion de lutter pour une place -historique- en LNA. L’ailière Sabrina Langellotti revient sur l’incroyable automne de son équipe.
Sous le sapin, les filles d’Yverdon- Crissier espéraient trouver le maintien. Elles découvriront bien mieux : la chance de pouvoir se battre pour monter en SPL1, la LNA. C’est la pause pour l’équipe vaudoise. Courant janvier, elle disputera encore quatre matches dans le cadre de la saison régulière de SPL2. Leaders, les protégées de Zoltan Majeri ont déjoué tous les pronostics et sont d’ores et déjà assurées de disputer les playoffs. L’ailière yverdonnoise Sabrina Langellotti l’assure, ce sera avec appétit.
Sabrina, l’équipe a perdu beaucoup d’éléments importants à l’intersaison. Si on vous avait dit que vous seriez en tête à Noël, y auriez-vous cru ?
Certainement pas. A vrai dire, peu de monde aurait misé une pièce sur nous. Au mois d’août, en voyant les filles parties, on ne visait que le maintien… et aujourd’hui on se retrouve à jouer la promotion. L’ascension, on ne l’avait même pas envisagée. Mais à présent qu’on en a la possibilité, il faut monter ! Je me suis toujours dit que je n’arrêterais pas le handball sans avoir vu la LNA. C’est mon objectif ultime.
Qu’est-ce qui a changé depuis la saison passée, qui était la première expérience de l’équipe en SPL2 ?
On comptait sur pas mal de joueuses plus expérimentées, tandis qu’on est désormais plus jeunes. Je dirais, surtout, que l’équipe du dernier championnat misait sur ses individualités, alors qu’à présent tout est basé sur le collectif. D’ailleurs, tous les postes marquent. Même notre gardienne Marine Khatkova ! Elle l’a fait depuis son but lors de notre victoire contre Leimental, une formation qui joue à sept en phase offensive, en sortant sa gardienne. Dans les faits, je n’ai jamais eu autant de plaisir que cette année car, avec notre système, toutes les joueuses sont concernées.
Aviez-vous des craintes avant l’entame du championnat ?
Il y avait des doutes durant la préparation. On ne se connaissait pas toutes et ce n’était pas très carré à l’entraînement. On a même perdu en Coupe de Suisse. En fait, le premier match de championnat a constitué le déclic. On a obtenu le nul sur le terrain de Zoug II (ndlr : actuel 2e), une des grosses cylindrées, et cela a permis de consolider le groupe. On a remporté le match suivant, puis été sèchement battues à Leimental (ndlr : 38-27, à fin septembre). Notre unique défaite en dix rencontres à ce jour. On s’était dit qu’on prendrait notre revanche chez nous. On a beaucoup travaillé à l’entraînement pour contrer la formule de jeu à sept en attaque des Bâloises, et cette fois c’est nous qui les avons surprises (ndlr : victoire 30-23 à la mi-novembre). Ce match, on l’attendait vraiment.
Comment les playoffs se dérouleront- ils ?
On disputera dix matches, dans un groupe de six avec les quatre dernières de LNA. Avec quatre places pour monter, c’est jouable ! On s’y prépare, notamment grâce à notre très bon coach, Zoltan Majeri, qui nous a sans cesse répété de croire en nous.
Que vous apporte-t-il ?
Sa magie ! Il est toujours calme, sûr de lui. L’équipe n’est pas passée que par des moments faciles, il y a eu de coups de gueule. Mais on est un groupe uni, des amies en-dehors du handball, et cela fait notre force. Zoltan nous le fait régulièrement remarquer.
Quel est, à vos yeux, l’ingrédient principal de cet incroyable automne ?
La motivation dont on fait preuve. Le fait de vouloir aller plus haut, même si on ne s’entraîne que trois fois par semaine. On a envie de créer l’exploit, de devenir la première équipe romande en LNA.
Là depuis les débuts de l’aventure
Sabrina Langellotti se révèle être l’une des trois Yverdonnoises, avec Shadya Goumaz et Rim Fathi, qui ont participé à toutes les étapes de l’incroyable progression de l’équipe. De la 2e ligue romande à la très alémanique SPL2 -communément appelée LNB-, en passant par la fusion avec Crissier, l’accession à la 1re ligue et la montée dans l’élite, elles ont tout connu.
Gauchère par accident
«On a été intégrées en première équipe vers 14 ou 15 ans, se souvient l’Yverdonnoise de 25 printemps. J’en ai vu passer des joueuses !» A présent domiciliée aux Tuileries-de-Grandson, l’assistante médicale a toujours joué à l’aile, où sa vitesse fait des étincelles. Denrée rare -bien que cette année, Yverdon-Crissier en compte quatre !-, elle est gauchère, ce qui constitue un atout indéniable. «Je suis naturellement droitière, mais j’ai été blessée dans un accident de voiture quand j’avais 6 ans. Un nerf a été sectionné. Depuis, j’ai moins de force du côté droit et j’ai dû m’adapter. L’écriture reste le seule chose pour laquelle j’emploie ma main droite.»
Egalement passée par les sélections romandes, Sabrina Langellotti a découvert son sport de prédilection vers 10 ans. Shadya Goumaz et elle se faisaient des passes dans le jardin de la première. «Son papa, qui avait fait du handball, a trouvé qu’on se débrouillait bien et a dit qu’il fallait aller essayer en club», raconte la joueuse au passeport italien. Une excellente idée, compte tenu du parcours des deux copines d’enfance.