Le directeur sportif John Fust dévoile les grandes lignes de son fameux «plan» pour redorer le blason du Lausanne HC, et l’intégration des jeunes en est un des axes. L’Urbigène Nicolas Perrenoud aura sa chance.
John Fust, voilà un peu plus de trois semaines que le LHC a terminé sa saison. Que ressort-il des analyses et discussions?
Il y a du positif, comme du négatif, mais avant tout la déception de ne pas avoir disputé les préplayoffs. L’explication? On a connu une saison mouvementée, tant dans le vestiaire que dans les bureaux. La formule qui est la plus ressortie des discussions avec le staff et les joueurs, c’est le manque de stabilité.
Mais encore?
Sur la glace, il faut relever le nombre de blessures de joueurs-clés, comme celles assez longues et parfois en même temps de nos trois meilleurs défenseurs, Martin Gernat, Fabian Heldner et Andrea Glauser. On constate aussi que, avec six étrangers, ceux-ci ont eu une contribution plus grande que jamais dans la ligue, notamment lors des situations spéciales. On voit très clairement que les nôtres n’ont pas été aussi performants que les autres. On n’a pas su sortir les performances nécessaires en tant que groupe. C’est parfois juste une question d’alchimie, de confiance du coach, ou d’autres détails. Je prends l’exemple de Roman Cervenka, qui n’était pas aussi exceptionnel à Fribourg ou à Zurich qu’il ne l’est à Rapperswil.
Alors, comment améliorer le groupe?
La première chose, c’est cette stabilité. On a, désormais, une hiérarchie très claire, on sait qui est où dans l’organigramme du club. Les joueurs, eux, ont montré en deuxième partie de saison, avec une série de onze victoires sur les quinze derniers matches, ce dont ils étaient capables.
Mais quel est le fameux «plan de John Fust», validé par le propriétaire du club, au moment de vous confirmer en tant que directeur sportif?
Il est de rendre l’équipe plus compétitive, à un meilleur prix, ainsi qu’intégrer des jeunes. Cela signifie qu’à l’avenir, on ne veut plus avoir d’étrangers qui viennent juste pour l’argent; qu’on ne veut plus avoir de gros contrats pas suffisamment stimulants; qu’on veut mettre les joueurs dans les bons rôles. Car il est clair que nos résultats ne correspondent pas à notre masse salariale. Je veux la réduire avec le temps, tout en rendant l’équipe meilleure.
Concrètement, quelle est la marge de manœuvre actuelle?
Chaque cas est particulier, et c’est quelque chose qui reste entre le club, les joueurs et les agents. Mais les premiers pas ont été faits avec la non prolongation de certains éléments.
Faut-il encore s’attendre à des mouvements avant la reprise?
Il est fort probable qu’en août, oui, l’équipe ait un peu changé. On a un plan, qu’on souhaite exécuter. Le positif, dans la frustration liée à notre saison, c’est qu’on a tout remis en question. On va tout faire pour s’améliorer à chaque poste.
Notamment dans le contingent étranger?
Il y aura encore du changement, oui.
Comment faire de la place pour les jeunes, alors que l’effectif pour la saison à venir est encore très fourni?
Première chose, les jeunes doivent le mériter. Ils doivent «piquer» une place. De notre côté, on doit leur donner une chance aussi, leur faire confiance. Prêtés à Sierre, en Swiss League, Benjamin Bougro et Nicolas Perrenoud ont fait un bon pas en avant cette saison. Ils ont tout l’été pour le prouver, et plus encore. Peut-être que leur temps viendra plus tard, en octobre, en décembre. On travaille avec eux, au quotidien, pour les développer.
Quel est le plan, avec Nicolas Perrenoud?
C’est un jeune joueur talentueux, qui a disputé son premier Championnat du monde M20. De la sortie des M20 à la National League, il y a un énorme pas, et le passage à Sierre était nécessaire. Il en a profité, on est contents de sa progression, mais le processus n’est pas encore fini. La question est: «Est-il prêt?» C’est à voir, on l’espère. Il a une très bonne vitesse, un jeu idéal pour le forecheck. On aimerait bien qu’il continue à développer son jeu offensif, comme il en a été capable en M20.
Un hiver marqué par le Mondial M20
Même s’il avait été aligné à deux courtes reprises en National League avec le LHC la saison dernière, Nicolas Perrenoud a connu sa première campagne chez les adultes cette saison, prêté par Lausanne à son club partenaire, le HC Sierre.
Au sein de l’équipe dirigée par Yves Sarault, le hockeyeur d’Orbe, 19 ans depuis novembre dernier, a essentiellement évolué à l’aile du troisième trio sierrois, parfois aussi dans la deuxième triplette. Bref, il a eu du temps de jeu et en a profité pour s’aguerrir au hockey des «grands».
A la mi-février, Le Nouvelliste a consacré un article à Nicolas Perrenoud et Benjamin Bougro, les deux jeunes Lausannois prêtés au HCS, les qualifiant de «bonnes surprises et de révélations» de la saison dans la Cité du soleil.
Les performances en Swiss League de l’Urbigène lui ont permis de faire partie de l’équipe de Suisse qui a pris part au si réputé Mondial M20, en décembre, au Canada.
Nicolas Perrenoud, comme Benjamin Bougro, d’ailleurs, est encore sous contrat avec le LHC pour une saison. Néanmoins, comme il le dit dans les colonnes du Nouvelliste, il n’est pas non plus contre l’idée de refaire une saison en Swiss League.
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Le nombre de minutes disputées cette saison en National league par Nicolas Perrenoud, lorsqu’il a fallu dépanner au Lausanne HC, en tant que 13e attaquant. L’Urbigène de 19 ans était prêté à Sierre, en Swiss League, avec qui il a joué 34 rencontres de saison régulière (un peu plus de 13 minutes par match), ainsi que quatre autres en playoffs. Pour un butin total de deux buts inscrits et huit passes décisives délivrées.