Football – LNA féminine – Coupable d’une première moitié de championnat décevante, Yverdon Féminin aura fort à faire pour se maintenir dans l’élite. Frédéric Mauron croit en ses protégées. Entretien.
L’heure de la trêve hivernale a sonné pour Yverdon Féminin. A la peine depuis le début du championnat -l’équipe est 9e et avant-dernière au classement- les protégées de l’entraîneur Frédéric Mauron devront montrer un nouveau visage pour assurer leur place dans l’élite du football suisse.
Frédéric Mauron, au début de l’exercice, vous aviez confié dans nos colonnes être relativement optimiste quant à vos chances de briller cette saison. Comment expliquez- vous la position de votre équipe au classement ?
Sur le plan comptable, nous ne sommes pas contents. Nous n’avons engrangé que cinq points, dont aucun à l’extérieur. A mes yeux, s’incliner contre les gros calibres du championnat comme Bâle ou Lugano, qui comptent 90% de joueuses étrangères, n’est pas une surprise. En revanche, perdre bêtement des points contre Derendingen et Staad, des adversaires directs, cela me pose problème. Ce n’est pas normal.
Plus que les défaites, c’est les «caisses» que vous prenez régulièrement contre les ténors du championnat qui inquiètent. L’équipe a-t-elle encore le moral ?
Oui, heureusement ! C’est sûr, notre défense est mise à mal. Mais l’état d’esprit reste positif au sein du groupe. Tout le staff veille, d’ailleurs, à maintenir cette envie de jouer et de prendre plaisir. C’est fondamental pour les joueuses.
Malgré cela, tout n’est certainement pas à jeter. Qu’est-ce qui vous a plu en particulier ?
La progression des joueuses. Sans manquer de respect à mon prédécesseur, je trouve que le niveau de jeu affiché par mon équipe s’est amélioré depuis cet été, que ce soit sur le plan athlétique ou dans la vitesse du jeu. Et puis, l’effectif est globalement très jeune. En match, on donne parfois les clés du camion à des filles qui jouent en M19. Ce n’est pas facile pour elles. Il ne faut pas oublier qu’elles sont aussi à Yverdon pour apprendre.
Justement, pour épauler ces jeunes joueuses, l’arrivée de l’attaquante albanaise Qendresa Krasniqi a fait du bien. Peut-on s’attendre à voir débarquer d’autres renforts durant la trêve hivernale ?
Nous avons pris contact avec quelques formations du championnat, oui. D’ailleurs, des équipes de LNA nous ont aussi contacté. Ce sont les règles du jeu. Grosso modo, on cherche encore une joueuse par ligne. Mais nous ne voulons pas engager onze mercenaires pour nous en sortir. Ce n’est ni le but ni la vision du club. Et c’est très bien ainsi.
Avec la nouvelle formule à huit équipes qui entrera en vigueur la saison prochaine, vous vous étiez fixé comme objectif de terminer parmi les six premières. Y croyez-vous encore ?
C’est sûr que vu notre situation actuelle (réd : neuf points de retard sur la barre et BSC Young Boys, actuels 6es), c’est assez mal parti. On risque bien de se retrouver parmi un groupe (réd : quatre équipes de LNA et deux de LNB joueront le tour de promotion/ relégation), composé de GC, Staad, Derendingen et nous, pour deux places. L’écart entre les ligues me paraît trop important pour que les formations de LNB puissent jouer les trouble-fête. En tous les cas, on va profiter de chaque rencontre de ce printemps pour préparer au mieux ce tour contre la relégation.
Lors des défaites et nuls face à vos adversaires directs, vous n’êtes jamais passés loin de la victoire. Que devrez-vous changer pour vous imposer et assurer votre place dans l’élite ?
On va bosser sur tous les compartiments de jeu. Mais c’est grâce au moral qu’on va s’en sortir. Il nous reste huit matches pour en préparer cinq ; les plus importants de la saison. L’avantage est que je peux m’appuyer sur un groupe complet : en tout, ce ne sont pas moins de 26 joueuses qui ont foulé la pelouse depuis le début de la saison. Je ne me repose pas sur un «onze» irremplaçable et épuisé. Les filles sont en forme et on a encore une marge de progression, croyez-moi. On va le prouver sur le terrain, je n’ai aucun doute là-dessus.