Logo
«On est prêts à repartir!»
© Gabriel Lado

«On est prêts à repartir!»

29 septembre 2022

La pause internationale est terminée: Yverdon Sport reçoit Aarau, demain à 19h30, et doit retrouver le chemin du succès. Le point avec l’entraîneur Marco Schällibaum, un homme qui a été la cible d’attaques personnelles et qui se dit touché.

 

Marco Schällibaum, peut-on dire que la pause internationale est tombée à un bon moment pour Yverdon Sport?

Oui, parce que les derniers matches n’étaient pas si bons, surtout au niveau des résultats. On a affronté Lausanne, qui était très fort ce jour-là. On aurait pu perdre 4 ou 5 à 2, on a aussi eu l’opportunité de faire match nul, mais ça n’aurait pas été mérité. A Schaffhouse, on a bien commencé, puis on s’est laissé acculer, laissant trop de liberté à Bobadilla, qui a montré qu’il est encore un sacré joueur. Cela fait mal, bien sûr. On a ensuite donné congé samedi et dimanche derniers aux joueurs, afin de retrouver de la fraîcheur physique et mentale.

 

Il y avait besoin d’une petite coupure?

Oui, parce qu’on arrive à présent au dernier match du premier tour, et faire un break était bien. Je peux affirmer que mes joueurs font toujours du bon travail, malgré les derniers résultats, mais ça fait du bien d’avoir un week-end de congé pour libérer un peu la tête. Cette semaine, on a réaugmenté l’intensité pour être prêts.

 

Vous restez sur trois défaites, deux en championnat contre Bellinzone et Lausanne, et celle en Coupe à Schaffhouse. Dans le même temps, vous avez néanmoins récolté 13 points jusqu’ici. Quel bilan tirez-vous de la première partie de saison d’Yverdon Sport?

Ces défaites, c’est quelque chose qui ne me plaît pas: j’ai une mentalité de gagneur. J’ai grandi avec cette idée à Grasshopper, qu’il faut tout faire pour y arriver. Dernièrement, on n’a pas été bons sur certains points, que je ne veux pas détailler. A présent, il faut agir tous ensemble, avoir cette mentalité de ne pas prendre de but. Je trouve qu’on en a trop encaissé récemment, et il ne s’agit pas des défenseurs uniquement: on n’était déjà pas assez bons devant et au milieu, on a laissé trop d’espaces. Chacun doit se remettre en question, après un début de championnat magnifique et avec des résultats. Dans une saison, il y a toujours un petit creux, peut-être l’a-t-on eu maintenant. Il faut repartir avec des bases solides, qu’on n’a pas perdues, mais qu’il faut réappliquer. Car il ne faut pas compter sur les adversaires pour nous aider, c’est à nous de décider du chemin qu’on prend. Et là, je sens l’équipe de nouveau bien, du point de vue de la fraîcheur mentale et physique. On est prêts à repartir!

 

A quel point ont pesé les blessures d’Hugo Fargues et de Christian Zock?

On a bien sûr dressé un bilan durant cette pause, et j’ai de la qualité dans l’effectif, mais du point de vue du caractère, tous deux nous ont manqué, oui. Hugo a inscrit deux buts décisifs en début de saison et Christian est naturellement une «bête», quelqu’un qui a beaucoup aidé défensivement, mais aussi à la construction du jeu. Il devrait revenir, j’espère, dans deux ou trois semaines. Bon, on ne va pas pleurer tous les jours, hein, mais pour répondre à la question, oui, il s’agit de deux éléments qui étaient importants en début de saison. Mais on a des solutions avec Nehemie Lusuena, Silva et Lirik Vishi.

 

Un gros morceau vous attend vendredi, avec la venue d’Aarau.

J’ai pu visionner Aarau en Coupe contre Bâle, et c’était équilibré. Les Argoviens ont fait un très bon match. A présent que j’ai vu toutes les équipes de Challenge League, je peux dire qu’il y en a trois qui se détachent: Aarau, Lausanne, dont on a vu le potentiel contre nous, et Thoune, avec les super transferts réalisés au dernier moment. Cela dit, si on arrive à retrouver notre niveau du début, avec cette volonté de vaincre qui nous a peut-être un peu manqué récemment, on peut battre Aarau. On sera à la maison, il faudra être capables de mettre de la pression, mais la base sera surtout d’être solides derrière.

 

Sur un plan personnel, on a lu Pablo Betancur, le patron de l’AC Bellinzone, club que vous avez aidé à monter, vous attaquer personnellement dans les journaux tessinois. Cela vous a-t-il touché?

C’était très dur, oui, mais c’est quelque chose dont je ne veux pas trop parler. J’ai réfléchi à prendre un avocat pour me défendre, car absolument rien de ce qu’il a pu dire n’est vrai, mais j’ai décidé de ne pas donner suite. Cela me prendrait de l’énergie, et j’en ai besoin ici, à Yverdon Sport. C’est toutefois une situation qui fait mal, car moi je sais ce que je fais de ma vie, et ce que je ne fais pas, et ces attaques viennent de nulle part. Il me traite d’alcoolique, dit que j’étais pété sur le terrain, quelque chose qui n’est absolument pas vrai. J’ai dû expliquer à mes cousines, à ma tante de 96 ans, que tout cela est faux, et c’est quelque chose qui fait mal. Des personnes qui me connaissent, avec qui j’ai discuté, sont désolées pour moi. Si je faisais le con le soir, je m’exposerais à ce que cela sorte un jour, mais là, cela n’a aucun sens. C’est une situation triste, ça m’a touché, mais je ne veux pas répondre, sans quoi cela deviendrait un match de ping-pong. Je préfère tourner la page, lui a le nez comme Pinocchio, et moi, je le répète, je connais la réalité. Je sais ce que je fais et ce que je ne fais pas dans la vie.

Manuel Gremion