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«On fait notre job, sans états d’âme»
Une soixantaine de personnes sont venues soutenir les occupants devant le tribunal, mardi. © Michel Duperrex

«On fait notre job, sans états d’âme»

17 novembre 2021

Alors que les militants qui occupent plusieurs bâtiments à Clendy-Dessous étaient convoqués mardi devant le tribunal, Christian Weiler, municipal de la Police, espère que les forces de l’ordre n’auront pas à intervenir.

Pas facile d’entamer son mandat avec une telle affaire. Mais Christian Weiler, nouveau municipal en charge des dicastères de la défense incendie, de la protection civile et de la police, a déjà connu quelques situations animées depuis le 1er juillet. Orbe quittera en effet Police Nord vaudois (PNV) à la fin de l’année, certaines communes se sont opposées aux nouveaux statuts du SDIS Nord vaudois… et voilà que l’élu PLR doit contribuer à gérer la crise qui se déroule aujourd’hui à Clendy-Dessous. Car il faut le dire: des occupations à Yverdon, ce n’est pas anodin! Mardi, les militants étaient convoqués devant le Tribunal d’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois. Et le verdict de la juge sera sans doute décisif pour la suite de cette affaire. Après un mois d’activisme dans le quartier, le municipal de la Police revient sur la situation.

Christian Weiler, lors de l’audience de mardi, l’avocat des propriétaires a laissé entendre qu’une intervention des forces de l’ordre serait inévitable. Êtes-vous prêts?

Nous attendons l’injonction de la justice. Vous pensez bien que je ne peux pas vous donner les détails des préparations, mais si une intervention a lieu, elle se fera de façon coordonnée entre PNV et la Police cantonale vaudoise. Mais je garde espoir et j’espère que la décision de la justice sera suivie par les occupants sans que l’on doive intervenir.

La décision de la magistrate pourrait sonner la fin de l’occupation de Clendy-Dessous. Pour PNV, ce serait un soulagement de passer à autre chose?

Ce qui serait un soulagement, c’est que l’on revienne à une situation de droit. Du côté de PNV, on fait notre job et on n’a pas d’états d’âme à avoir. Ce qui est certain, c’est qu’on ne peut pas avoir de contact avec des gens qui ne donnent pas leur nom.

Vous vous étiez rendu sur place il y a une dizaine de jours pour avertir les activistes quant à la présence d’amiante dans un des bâtiments occupés. Avez-vous eu un autre échange avec eux depuis?

Non. Mais je peux assurer que les activistes ont effectivement touché une partie amiantée de la construction. Il y a un risque pour les gens qui occupent les lieux, mais aussi pour tout l’environnement sanitaire.

Personnellement, comment vivez-vous ce mois agité?

Je le vis bien. Nous sommes soudés au sein de la Municipalité et nous somme sur la même longueur d’onde: tout débat est possible, à condition de respecter la propriété. Sur le fond aussi, je suis en accord avec mes collègues. Ce projet a du sens et les militants se trompent de cible.

La décision devrait tomber sous peu

 

Mardi s’est tenue l’audience concernant les mesures provisionnelles demandées par les propriétaires à l’encontre des occupants de Clendy-Dessous. Ceux-ci ont déjà été sommés par la justice de quitter les lieux il y a plus d’une semaine. Aucune évacuation forcée n’a cependant été programmée jusqu’ici.

Les propriétaires ont justement demandé à ce que les forces de l’ordre puissent intervenir le plus rapidement possible si les activistes venaient à ne pas obéir à l’ordre d’expulsion, situation qui paraît probable. L’avocat des militants a lui argumenté que la mesure n’était pas urgente et que l’affaire pouvait suivre un cours «traditionnel». À noter qu’il était seul à défendre la cause des écologistes, puisque l’occupant qui devait représenter ses pairs devant la justice avait oublié –volontairement ou non– sa carte d’identité.

Après avoir entendu les deux parties, la juge a annoncé mardi qu’elle rendrait sa décision «dans les prochains jours».

Massimo Greco