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Opérations spéciales des brigades canines

22 avril 2016
Edition N°1728

Balcon du Jura – Les conducteurs de chiens se sont rassemblés, cette semaine, pour affûter leur savoir-faire. Nous avons suivi Taïga, l’une des rares spécialistes en recherche de personnes.

Les chiens apprennent à se repérer dans un bâtiment enfumé et sans lumière. © Carole Alkabes

Les chiens apprennent à se repérer dans un bâtiment enfumé et sans lumière.

«Police, sortez ou j’envoie le chien!» Le cri résonne dans les locaux vides de Carnaval FM, à Sainte-Croix. Le bâtiment est cerné par des chiots et leur maître, des collaborateurs de différentes brigades canines de Suisse romande, de France et du Corps des gardes-frontières. Il s’agit de l’un des cinq ateliers mis en place pour une soixantaine de conducteurs de chiens à l’occasion de leurs cours de formation continue. Ces derniers se déroulent, depuis le début de la semaine, entre Sainte-Croix et les Cluds.

Parmi les nombreux bergers belges malinois et bergers allemands -à l’image de Thémis, de Police Nord vaudois, qui a réussi son examen mettant un terme à sa formation de base, il y a un mois-, un chien ne ressemblant à aucun autre est de la partie. Plus petit et plus allongé que les autres, avec de grandes oreilles qui pendent, Taïga est un rouge de Hanovre de 2 ans. Cette chienne, utilisée d’habitude pour la chasse, et son maître Daniel Tissot, vivant dans la région yverdonnoise, sont les seuls spécialistes en recherche de personnes de la Gendarmerie vaudoise. Un travail assuré par seulement quatre animaux en Suisse romande.

Le jeune Gibbs, de trois mois, fait connaissance avec les journalistes. © Carole Alkabes

Le jeune Gibbs, de trois mois, fait connaissance avec les journalistes.

«C’est une race qui change des bergers. Elle est moins malléable et on laisse plus ce chien travailler sur ses propres initiatives», explique Daniel Tissot. Dans la police, les excellentes capacités de cet animal à pister ne sont pas utilisées pour retrouver du gibier, mais des gens qui ont disparu. «Nous lui faisons sentir un objet appartenant à la personne recherchée. L’animal mémorise l’odeur jusqu’à ce qu’il atteigne son but», indique Daniel Tissot, avant de démontrer le savoir-faire de Taïga. Contrairement aux autres chiens de la brigade canine qui sont capables de trouver des produits stupéfiants, des objets récemment abandonnés, le rouge de Hanovre peut de suivre une piste vieille de 24 heures.

Un porte-monnaie est posé par terre, le chien le renifle rapidement et se met à marcher, truffe au sol. Taïga, tenue en laisse, parcours quelques centaines de mètres sur une route qui mène à un bosquet. Elle entre dans la forêt puis revient sur ses pas avant de changer de direction. Quelques mètres plus tard, elle s’arrête devant un buisson derrière lequel un collègue de son maître, celui même qui a égaré sont portefeuille, se cache.

Comme les autres chiens de police, Taïga est récompensée en jouant. «Ils travaillent pour le jeu, ce sont les collaborateurs de l’Etat de Vaud les plus heureux», sourit Cédric Morin, chef de la brigade canine vaudoise.