Orbe vient d’achever sa 3e phase d’expérimentation de son futur plan des circulations. L’extension de la démarche participative a porté ses fruits. Les relations avec les commerçants sont apaisées. La Municipalité doit maintenant nouer la gerbe avec son mandataire.
En juin dernier, après un vif débat au Conseil communal, l’exaspération de la Municipalité face à ce nœud gordien de la mobilité était palpable. Elle se montrait fatiguée par des critiques récurrentes alors que son projet répondait à une demande du Conseil communal d’étudier la piétonisation du centre-ville.
Consciente que cette mesure radicale risquait ne pas plaire à tous et soucieuse de ménager le commerce de proximité, elle avait pourtant d’emblée décidé de s’orienter vers des dispositions plus modestes de modération de trafic avec une extension des zones de rencontre limitées à 20 km/h. Sans toutefois percevoir que le désarroi des commerçants était bien plus profond qu’il n’avait été perçu jusqu’ici.
Face à des vives réactions, plutôt que de trancher, la Municipalité a fait le choix de tendre la main aux commerçants pour leur proposer d’élaborer une nouvelle phase test qui permette à la fois de concilier la nécessité de diminuer le trafic de transit et de conserver une bonne accessibilité à leurs échoppes pour des courses rapides.
Un retour positif
Bien que le processus n’ait pas encore abouti, ce choix semble avoir été le bon. D’une part, les relations avec les commerçants sont aujourd’hui pacifiées et d’autre part, les mesures proposées par les commerçants ont été bien reçues par les participants à une séance de bilan qui a eu lieu la semaine dernière et à laquelle était conviée la population urbigène. De l’avis du secrétaire municipal Xavier Duquaine, les réactions ont été «constructives avec une volonté de trouver un consensus qui devrait satisfaire le plus grand nombre, habitants comme commerçants et visiteurs. C’est de loin la phase qui a obtenu le plus de retours positifs.»
Trois mesures
La différence fondamentale avec les premières phases tests réside dans trois mesures: l’instauration d’un sens unique pour limiter le trafic de transit à travers le centre-ville, l’ajout de près de 20 places de stationnement en surface de courte durée – principalement à la place du Marché, à la Grand-Rue ou à la rue Centrale – et le remplacement du stationnement 30 minutes payant par du stationnement gratuit 60 minutes sur toutes les places du centre-ville.
Baisse probante du transit
Le résultat est probant en matière de réduction de trafic de transit qui a baissé de moitié sur l’axe rue Centrale place du Marché Grand-Rue et qui a fortement diminué à la rue Pierre-Viret et à la rue de la Tournelle, notamment au niveau du point sensible de la garderie St-Claude. Xavier Duquaine remarque que «ces baisses sont très positives pour les habitants qui relèvent la diminution des nuisances sonores, ainsi que pour les enfants qui se rendent à l’école à proximité du collège du Grand-Pont notamment. Le trafic à destination du centre-ville n’a pas ou peu été impacté par ces contraintes. Les nouvelles places de stationnement ont été très utilisées grâce à un taux de rotation élevé.»
Reports sans conséquences
Le report du trafic s’est fait sur les axes Granges-St-Martin/ Terreaux, mais sans que les hausses – estimées au maximum à 10 % – soient perceptibles s’agissant de routes cantonales de transit adaptées à ce trafic.
L’heure des choix
Cette troisième étape étant achevée, l’heure des choix approche. Les mandataires, le bureau OLGa à Renens, va faire une synthèse des retours qui sera remise d’ici à la fin de l’année à la Municipalité pour qu’elle puisse faire ses choix de maintien ou non de: l’extension de la zone rencontre, des fresques au sol et des aménagements de mobilier urbains, des sens uniques, des nouvelles places de stationnement et de piétonisation du centre-ville les matins du marché.
Pour Xavier Duquaine, l’objectif est «d’être prêt avec un projet urbain cohérent lorsqu’il faudra remplacer les installations techniques en sous-sol. La vision de comment refermer devra être claire et c’était bien le but de la démarche Orbanistique.»
Commerçants positifs
Pour Mélinda David, présidente d’Articom, association des commerçants d’Orbe, il ne fait aucun doute que cette 3e phase test constitue une réussite. «L’instauration du sens unique a permis de limiter considérablement le trafic de transit tout en maintenant l’accessibilité au centre-ville. Une baisse que nous estimons à 80%, ce qui améliore considérablement la sécurité piétonne. La création de places de parc de courte durée a également eu un effet bénéfique sur les commerces. Les clients s’arrêtent plus facilement.» De manière générale, elle salue «le dialogue qui a pu être noué avec les autorités et la disponibilité des commerçants qui se sont investis dans cette démarche dans un délai très court».
