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Partez à la découverte d’un couple de castors urbigènes

20 juillet 2017
Edition N°2042

Orbe – Durant l’été, le musée Patrimoine au fil de l’eau organise des visites guidées sur les traces des castors, dont la première a eu lieu hier. Une petite exposition, trois documentaires et des explications vous attendent.

Une reconstruction d’un terrier-hutte de castors permet aux visiteurs de comprendre comment ces rongeurs construisent leur maison si particulière, entre l’eau et la terre ferme. ©C. Md

Une reconstruction d’un terrier-hutte de castors permet aux visiteurs de comprendre comment ces rongeurs construisent leur maison si particulière, entre l’eau et la terre ferme.

«Habituellement, nous avons beaucoup de retraités et, parfois, ils viennent avec leurs petits-enfants. Mais eux, ils sont moins intéressés par l’histoire du moulin», explique Pierre-André Vuitel, responsable du musée du Patrimoine au fil de l’eau basé à l’ancien moulin Rod, à Orbe. Pour inciter ce jeune public à franchir le seuil du musée, cet habitant des Clées organise, depuis l’année dernière, des visites guidées baptisées «Sur les traces des castors», en collaboration avec l’Office du tourisme d’Orbe. Le premier rendez-vous a eu lieu hier matin, mais aucun enfant n’a répondu à l’appel. Seules trois femmes étaient présentes. «D’habitude, il y en a plein, confie-t-il. Je ne sais pas où vont les gens, mais c’est dommage parce qu’il n’y a pas besoin d’aller très loin pour voir des choses incroyables.»

L’avantage en étant en comité restreint, c’est que les trois visiteuses ont eu droit à une présentation personnalisée. La balade a débuté à l’extérieur, sur le pont du Moulinet, plus vieux pont de Suisse encore en service. Si le guide a décidé de commencer par là, c’est parce que derrière celui-ci se trouve la nouvelle centrale hydraulique, inaugurée en 2013, et son passe à castors. Les explications se sont poursuivies à l’intérieur du musée, où était installée une petite exposition avec une reconstitution d’un terrier, un castor empaillé et des signalétiques. Vous pourrez même y voir leurs empreintes et leurs crottes.

 

Quatre castors à Orbe

 

Le couple de castors, ici filmé par Pierre-André Vuitel sur les berges de l’Orbe, est généralement visible, le soir, depuis le chemin des Présidents. ©www.eau21.ch

Le couple de castors, ici filmé par Pierre-André Vuitel sur les berges de l’Orbe, est généralement visible, le soir, depuis le chemin des Présidents.

Après avoir disparu du territoire suisse durant plusieurs années, puis réintroduits à la fin des années 1950, les castors sont récemment réapparus dans la plaine de l’Orbe. «Nous en avons vu quatre, mais deux sont morts, écrasés par des voitures», révèle le responsable, qui a passé des dizaines et des dizaines d’heures à filmer et à écouter ces animaux. D’ailleurs, après quelques explications sur l’ancien moulin Rod, il a diffusé deux petits reportages, qu’il a lui-même réalisés, sur les quatre bêtes qui ont remonté la rivière et emprunté le nouveau passe à castors. Parmi ces images, les trois visiteuses ont pu admirer un couple qui a élu domicile en face du terrain de basketball, au Puisoir.

Un travail titanesque pour Pierre- André Vuitel, qui a pris à coeur de les regarder nager, manger et ronger les arbres, de jour comme de nuit -puisque c’est en fin de journée que les castors commencent à s’activer. «Même avec très peu de moyens, il est possible de faire de très belles choses, raconte-t-il. Je m’améliore à chaque film. Par exemple, pour le premier documentaire, j’ai installé des pièges photographiques pour prendre des images de nuit, mais ils n’enregistraient pas le son, alors j’ai dû revenir avec un autre appareil pour prendre le son et, ensuite, il fallait tout mettre ensemble. Alors que maintenant, j’ai du matériel qui enregistre tout en même temps.» Une tâche ardue, mais néanmoins nécessaire pour ce passionné des animaux : «Pour moi, c’est important de témoigner de ce que nous avons près de chez nous.»

 

«C’était trop rapide»

 

Pierre-André Vuitel a profité de présenter le fonctionnement et l’histoire du moulin Rod à Berta Staedler, ainsi qu’aux autres visiteuses. ©C. Md

Pierre-André Vuitel a profité de présenter le fonctionnement et l’histoire du moulin Rod à Berta Staedler, ainsi qu’aux autres visiteuses.

Le tour d’horizon sur les castors a duré environ une heure, dont au moins vingt minutes de documentaires projetés. «Pour moi, la visite a été trop vite, révèle l’Yverdonnoise Berta Staedler, venue avant tout pour bénéficier des explications de Pierre- André Vuitel sur l’ancien moulin Rod. C’était incroyable d’entendre toutes ces informations.» Quant à la Vallorbière Rolande Magnenat-Andrié, elle attendait cette présentation avec impatience : «J’adore tous les animaux, et particulièrement les castors. D’ailleurs, je me suis toujours dit que si je devais prendre un totem, ce serait celui du castor. J’ai bien aimé ce tour, mais il y a tellement de choses à voir qu’il faudrait passer la journée dans le musée.»

Autre petit bémol, aucune des visiteuses n’a pu voir l’un de ces animaux «en vrai», puisque la balade n’était prévue qu’à l’intérieur du musée et, surtout, les castors ne sortent que le soir. Alors pourquoi ne pas organiser ces visites en fin de journée ? «Je n’y avais jamais pensé », confie Pierre-André Vuitel. A noter que rien n’empêche les amoureux de la nature d’aller se promener sur le chemin des Présidents pour les admirer, dès le coucher du soleil.

Prochaines visites, le 29 juillet, ainsi que les 9 et 16 août. Prix adulte : 9 francs. Prix enfant : 6 francs. Infos : www.orbe.ch.

 

Les animaux qui se cachent dans le moulin Rod

 

Pierre-André Vuitel, responsable du musée du Patrimoine au fil de l’eau, a profité de la venue des trois visiteuses pour leur expliquer quelques éléments sur l’ancien moulin Rod. Une présentation rapide, puisque le thème du jour était les castors. Durant ce petit tour au sein du musée, Pierre-André Vuitel a évoqué les différentes espèces qui avaient trouvé un abri dans ce bâtiment, vieux de près de 600 ans. «Les deux turbines fonctionnaient jusqu’en 2011 et, lorsque nous avons dû vider l’eau, nous avons découvert que de nombreux animaux venaient s’y cacher», explique -t-il. Parmi eux se trouvaient des poissons, comme des bancs de chevesnes, des ombres et des truites, mais aussi des moules zébrées et bien d’autres coquillages, ainsi que des éponges d’eau douce, dont une qui mesurait près de 30 cm. «Ce qui est rarissime», souligne Pierre-André Vuitel.

Les trois visiteuses ont pu découvrir un petit film de cinq minutes sur les différents poissons découverts dans les profondeurs du moulin Rod et dans la rivière l’Orbe, aux sorties des turbines.