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Pascal Broulis: «Si tout va selon mon calendrier, l’argent pourra être débloqué le 16 décembre»
Pascal Broulis. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Pascal Broulis: «Si tout va selon mon calendrier, l’argent pourra être débloqué le 16 décembre»

20 novembre 2020

Dans une interview au 24 heures, le ministre vaudois des finances Pascal Broulis se défend de ne pas vouloir payer pour la crise liée au coronavirus. Il indique que plus d’un demi-millard de francs ont déjà été engagés pour faire face au Covid-19. Si le conseiller d’Etat PLR se dit inquiet de la violence de la crise, il reste persuadé que l' »on s’en sortira ».

Interrogé sur les accusations des milieux patronaux qui lui reprochent de ne pas vraiment dépenser, M. Broulis répond fermement. « C’est faux. Les 512 millions de francs déjà engagés pour faire face au Covid, nous les empruntons. Ils font augmenter notre dette. Je n’ai pas un tas d’or dans lequel je puise! Nous devons demander cet argent aux banques, il faut arrêter de dire n’importe quoi ».

« Pour l’instant, nous y allons avec 512 millions. Et on le sait, ce n’est pas fini. Allons-y étape par étape. La crise va durer. Rien que les prêts Covid, remboursables sur huit ans, nous donnent une idée des traces que va laisser ce que nous vivons maintenant », explique le grand argentier dans le quotidien vaudois de vendredi.

Argent débloqué au plus tôt le 16 décembre

Sur les 50 millions de francs prévus pour les cas de rigueur mis sur la table il y a dix jours, il indique que cet argent bénéficiera à « ceux qui ont fermé en novembre. Mais aussi ceux pour qui la période entre avril et fin juin a été difficile. Par exemple les caristes ou les agences de voyages. Et nous allons encore étudier quels autres secteurs peuvent être inclus ».

« Mais le tempo doit être rapide, si nous voulons pouvoir transformer tout ça en vrai argent au plus vite. Le Grand Conseil est averti et, si tout va selon mon calendrier, l’argent pourra être débloqué le 16 décembre. Nous ne pouvons pas aller plus vite », affirme M. Broulis.

Il se montre par ailleurs clairement opposé à ce que l’Etat règle l’ardoise des charges sociales pour les entreprises, même pour un seul mois. « Mais vous vous rendez compte de la masse que cela représenterait? Pour tous les emplois du canton, cela serait 200 millions de francs minimum. Impossible. Même si c’est réduit à ceux qui ont fermé ».

« Et il est de toute manière faux de dire que les patrons paient les charges sociales sans aide. Ils ne paient que la prévoyance professionnelle (LPP) et l’assurance accidents (LAA), les RHT couvrent le reste », tient-il à rappeler.

« Je crois à la résilience des sociétés »

Si le ministre est convaincu que la prudence est la clé pour ne pas sombrer, il est aussi persuadé que les investissements sont l’autre solution. « Je sais ce que nous allons dépenser pour la crise Covid: presque 10% des rentrées fiscales, qui sont à six milliards de francs. Mais ce qui est crucial, c’est que nous avons un budget hors Covid », dit-il.

« Nous baissons les impôts d’un point, seul canton avec Zoug à alléger sa fiscalité l’an prochain. Nous prévoyons 800 millions d’investissements quand d’autres font des plans d’austérité. Cela va permettre de soutenir les postes dans la construction. Le charpentier, le maçon pourront continuer à travailler et à consommer. C’est un cercle vertueux », insiste-t-il.

Bien qu’inquiet, Pascal Broulis se montre toutefois rassurant pour l’avenir, notamment car le canton de Vaud « n’a pas une dette de douze milliards, que mes collègues (de gouvernement, ndlr) jouent le jeu de la maîtrise des dépenses ». « Globalement, nous dépensons l’argent tel qu’affecté. Je suis inquiet de la potentielle violence de la crise. C’est catastrophique, on n’a jamais vécu ça. Mais je crois à la résilience des sociétés », conclut-il.

ATS