Passerelle suspendue à quelques fils
24 octobre 2024 | Texte: Maude Benoit | Photos: Gabriel LadoEdition N°3816
La passerelle des Cigarières a été installée sous les yeux ébahis des Yverdonnois. Une entreprise délicate qui s’est déroulée sans accroc.
C’est une foule bariolée d’orange de sécurité et de vestes chaudes qui avait les yeux rivés vers le ciel pendant plusieurs minutes, hier matin, afin d’observer avec attention la pose de la passerelle des Cigarières sur la Thièle. Petits et grands curieux sont venus assister à cet «événement historique dont les gens se souviendront longtemps», comme en témoigne une spectatrice.
La passerelle en quelques chiffres
L’infrastructure est impressionnante, puisqu’elle mesure 52,5 mètres de long, 5 mètres de large et pèse 140 tonnes au total. Des dimensions qui ont évidemment rendu l’installation délicate. Plus d’une vingtaine d’ouvriers étaient sur place pour assurer la pose et la sécurité du chantier.
Après une première phase de sécurisation et de finalisation des essais de charge, la passerelle a pu être levée. Elle a ensuite survolé la distance qui la séparait du parking de l’Ancien Poids public de la Thièle (48 mètres). Une phase de stabilisation et d’abaissement de la passerelle s’est ensuite engagée, pendant laquelle les ouvriers étaient en alerte. La dernière phase de fixation de l’ouvrage a duré encore quelques heures après la pose.
La passerelle ne sera pas tout de suite praticable. Quelques travaux de mise en place et de revêtement devront être effectués. Les piétons devraient pouvoir emprunter la nouvelle passerelle avant les fêtes de fin d’année. Les cyclistes devront attendre le printemps 2025 pour pouvoir rouler sur ce nouvel axe de mobilité douce.
L’entreprise s’est très bien déroulée en respectant plutôt bien la panification prévue, comme c’est le cas d’ailleurs depuis le début du projet en 2023.
Durabilité et mobilité
«La pose de la passerelle est une étape importante pour ce chantier de grande ampleur», a expliqué Brenda Tuosto, municipale d’Yverdon-les Bains, en charge du Service mobilité, environnement et infrastructures. «Elle permettra désormais de relier la gare au centre-ville tout en valorisant la mobilité douce, un des engagements de la Commune d’Yverdon-les-Bains. Avec cette infrastructure, la Ville démontre également son engagement en faveur de la durabilité, puisqu’il s’agit de la première construction en eco-acier de Suisse.»
En plus des innovations au niveau des matériaux, c’est aussi la forme qui a séduit la Municipalité. «La forme de la passerelle épouse harmonieusement les reliefs du centre-ville et assurera un confort pour ses futurs usagers, tout en rappelant le passé industriel de la ville par sa couleur, mais aussi par son nom qui rend hommage à la grève des ouvrières de la fabrique de cigares Vautier (mai 1907)», ajoute la municipale.
Les Yverdonnois au rendez-vous
Les habitants de la ville étaient conviés à assister à la mise en place de la passerelle. Nombreux sont ceux qui ont répondu présent. Certains enfants, profitant des vacances scolaires, sont venus avec leurs parents. «Ce n’est pas tous les jours qu’on voit une grue aussi grande déplacer un pont entier. De plus, c’est intéressant de voir en action tous les corps de métiers nécessaires à la pose d’une telle infrastructure. On ne se rend pas toujours compte du nombre de personnes qu’il faut pour un tel projet», témoigne une Yverdonnoise.
Reste à savoir si la population jouera le jeu et empruntera la passerelle une fois que celle-ci pourra être utilisée. Mais ça, c’est encore de la musique d’avenir.