Lausanne – L’agriculteur d’Ependes Vincent Wasser a été sélectionné pour juger les plus belles montbéliardes présentées à Swiss Expo. Classé dans le top 3 mondial des concours bovins, l’événement a lancé, hier, sa 22e édition, avec une compétition pour jeunes éleveurs.
Swiss Expo, l’événement incontournable dans le monde de l’agriculture, a ouvert ses portes, hier, à Beaulieu Lausanne. Une première journée placée sous le thème de la jeunesse, puisque c’était, notamment, le lancement du tout premier Showmanship international de Suisse, avec une centaine de jeunes éleveurs inscrits (lire encadré ci-dessous).
Et, aujourd’hui, c’est l’ouverture du célèbre concours de bovins. Les premières races à passer sur le ring sont les simmental et les montbéliardes. Pour juger ces dernières, les organisateurs de Swiss Expo ont sélectionné Vincent Wasser, responsable de la production laitière à la ferme du Château d’Ependes. «C’est un véritable honneur d’avoir été sélectionné», avoue celui qui gère, depuis 2011, quelque 150 vaches laitières et 150 génisses. Par ailleurs, il a demandé à son épouse, Caroline, de l’assister à Swiss Expo.
Expérience franco-suisse
Bien que le comité de Swiss Expo ne lui ait pas demandé de noter les holstein, sa race de prédilection, Vincent Wasser connaît très bien les montbéliardes. «J’en ai quatre dans mon troupeau», souligne, le sourire aux lèvres, le municipal d’Ependes, en charge des bâtiments et des écoles. Et je juge depuis près de quinze ans en France et en Suisse, souvent des holstein, mais aussi des montbéliardes.»
Selon lui, les critères de sélection sont à peu près les mêmes pour toutes les races : «Je regarde la solidité au poste mamelle, si l’animal se déplace sur de bons pieds et membres, ainsi que son harmonie corporelle, car cela ne doit pas aller dans les extrêmes. En fait, pour moi, la meilleure, c’est la bonne vache de l’étable, avec qui on aimerait travailler.» Et pour couper court aux polémiques relatives à la tricherie et aux mauvais traitements des animaux, il répond : «D’abord, les bêtes sont examinées par des vétérinaires avant d’entrer sur le ring et, d’après les critères du concours, si une vache a le pis trop plein, c’est même pénalisant. De toute façon, si une vache souffre, je le verrai immédiatement.»
Préparation en famille
Malgré son expérience en tant que juge, ce sera la première fois que Vincent Wasser devra noter des éleveurs dans une manifestation d’une telle renommée. «Il y a toujours une part d’inconnu, mais ce que je crains, c’est que les vaches se ressemblent tellement qu’il me sera difficile de les départager.» S’il sait déjà qu’il ne va pas se faire des amis, il espère être le plus impartial possible et, pour cela, il veut pouvoir justifier tous ses choix.
Les quelques jours avant le coup d’envoi du show, le municipal a préféré s’isoler, avec sa famille et ses animaux. «Mais je n’ai plus qu’une chose en tête : la compétition», conclut-il.
Johanna Poncet sur le ring
La Ballaiguie de 18 ans Johanna Poncet (en photo) a participé, hier, au tout premier concours international de présentation de Suisse ouvert aux jeunes éleveurs de 10 à 28 ans. Pourtant, tout ne s’est pas passé comme elle l’avait prévu. «Je voulais prendre ma vache Carotte -une simmental-, mais quelques heures avant le concours, les organisateurs m’ont dit que je devais prendre une génisse. J’ai été très déçue, car cela faisait un mois et demi que je m’entraînais avec Carotte. Et, ce n’est pas du tout pareil de présenter une génisse ou un vache.» L’apprentie fromagère a donc dû trouver une remplaçante en urgence. «J’étais très stressée de présenter un animal que je ne connaissais pas, mais la génisse s’est très bien comportée, poursuit celle qui a terminé dernière, sur dix, de sa catégorie. Même si j’avais déjà concouru auparavant, les autres étaient bien plus expérimentés.» Malgré ce résultat, Johanna Poncet se dit plus motivée que jamais et espère toujours décrocher une médaille à un Showmanship.