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Petit excès de zèle?

7 février 2020 | Edition N°2277

Yverdon-les-Bains – Une classe de jeunes écoliers nettoyait les rives du Mujon, hier matin. En toute sécurité?

Que l’on forme les citoyens de demain à la lutte contre le littering, comme on dit en bon français, est assurément une fort belle chose. Mais au point d’envoyer des jeunes enfants rôder sur les rives pentues d’un cours d’eau, pinces ramasse-déchets en main? Visiblement oui, à en croire une photo prise hier à la rue des Cygnes. Sous le regard bienveillant d’une maîtresse, on y voit des écoliers payer de leur personne, l’un d’eux se trouvant même à quatre pattes, comme après une chute.

Si la scène peut prêter à sourire, et montre une volonté évidente des écoles de sensibiliser les plus petits aux enjeux écologiques, elle ne manque pas de surprendre. Figure hyperactive de ce type de combats, l’Yverdonnois Alain Doll souligne que même avec des adultes, lors de sorties semblables avec l’association AlternatYv ou le Conseil des Séniors, il n’est pas question que les participants descendent dans des talus surplombant des cours d’eau. «C’est bien que les enfants soient initiés à la lutte contre le littering, mais il est vrai qu’ils se prennent facilement au jeu, quitte à devenir un peu incontrôlables», souligne-t-il.

À la Ville, le chef du Service des travaux Sandro Rosselet confirme que l’engouement pour les sorties nettoyage est vif au sein des écoles. En ce moment même, quatre demandes similaires sont sur son bureau, dont l’une pour mettre à l’œuvre des écoliers deux fois par mois. «C’est super sur le principe, mais il faut être très attentifs pour qu’il n’y ait aucun risque». Certains enfants concernés sont âgés de cinq à huit ans. «Pour les ados qui viennent travailler durant l’été, nous présentons systématiquement une méthode de sensibilisation sous la forme de vidéo.»

Sans se prononcer sur le bien-fondé de la sortie des enfants à la rue des Cygnes, il précise qu’il ne faut surtout pas aller sur les talus en cas de crue. L’encadrement des enfants est de la responsabilité de l’école. Une nouvelle prise de contact avec les acteurs scolaires est probable pour échanger sur ce point.

Raphaël Pomey