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Les peuples helvètes, héros de jeu vidéo

25 août 2017 | Edition N°2067

Yverdon-les-Bains – Dès ce soir, Kevin Peclet présentera son jeu Helvetii aux Numerik Games. Un univers 100% suisse, rendant hommage à nos ancêtres.

Depuis environ une année, Kevin Peclet crée les personnages et les décors de son jeu vidéo. ©Lila Erard

Depuis environ une année, Kevin Peclet crée les personnages et les décors de son jeu vidéo.

Souris en main, yeux rivés sur l’écran de son ordinateur, Kevin Peclet perfectionne, dans les moindres détails, le prototype de son jeu vidéo. «Je dois encore rajouter la musique et régler quelques bugs, précise-t-il. Mais je suis satisfait du résultat».

A partir de ce soir et jusqu’à dimanche, le jeune homme de 29 ans, originaire de Sainte- Croix, présentera son nouveau jeu de combat Helvetii aux Numerik Games (voir ci-dessous). «Ce nom fait référence aux tribus helvètes qui occupaient le territoire suisse en -500 avant J.C. Le joueur pourra se glisser dans la peau d’un de leurs chefs de guerre».

 

Créatures mythologiques

 

Passionné d’Histoire depuis son plus jeune âge, Kevin Peclet a écumé bon nombre de livres et de sites Internet pour mettre en scène la vie de ce peuple. «Ce n’était pas évident, car peu d’informations sont recensés à leur sujet. Suite à la guerre des Gaules, les Helvètes ont rapidement été envahis par les Romains. Du coup, ils ne font pas partie de la culture collective suisse, ce qui est très dommage».

Le principe du jeu Helvetii est simple : comprendre la malédiction du chef de guerre helvète Divico. «Cet homme, né en 130 avant J.C., a vraiment existé. Je me suis appuyé sur d’anciennes peintures le représentant, afin de l’intégrer dans le jeu», explique le jeune homme.

 

Des paysages suisses

 

Le chef de guerre Divico sillonne le Nord vaudois pour rompre sa malédiction. ©DR

Le chef de guerre Divico sillonne le Nord vaudois pour rompre sa malédiction.

Pour arriver à ses fins, le joueur doit combattre plusieurs monstres et créatures de la mythologie. «Je me suis totalement inspiré des croyances de ces tribus pour illustrer mes personnages. Notamment leurs dieux, tels que Epona, Déesse des chevaux, ou encore Cernunnos, Dieu de la nature.»

Quant aux décors, Kevin Peclet a tout naturellement choisi les paysages suisses, en commençant par le Nord vaudois, sa patrie d’origine. «Je me suis inspiré des forêts aux alentours de Sainte-Croix pour le premier niveau du jeu (voir photo ci-contre). Ensuite, Divico circule aux abords du lac Léman, puis dans les montagnes valaisannes.»

 

Solidarité entre créateurs

 

Après avoir obtenu un diplôme de concepteur en multimédia, Kevin Peclet a suivi une formation de Game Art en Valais. «Déjà à l’âge de 12 ans, je créais mes propres jeux vidéo. Aujourd’hui, je dessine tous les visuels du jeu, puis je fais les animations. L’esthétique est, pour moi, extrêmement importante».

Pour pouvoir envisager une sortie officielle du jeu en 2019, Kevin Peclet a fait appel à deux développeurs situés en Allemagne et aux Etats-Unis. «En Suisse, il y a trop peu d’infrastructures et d’expertises dans le domaine. Heureusement, une grande solidarité entre créateurs indépendants voit le jour. Nous nous retrouvons une fois par mois à Lausanne pour présenter nos nouveaux projets.»

Même si, pour le moment, Kevin Peclet s’autofinance, il espère pouvoir en vivre à long terme. «Avec ce métier, je ne m’ennuie jamais, même si j’y passe mes journées. C’est génial de pouvoir créer son propre univers.»

Créer un jeu à l’identité typiquement suisse, Kevin Peclet l’a fait. «J’espère que le peuple des Helvètes trouvera enfin sa place dans l’imaginaire collectif de notre pays.»

 

Le jeu indépendant, invité des Numerik Games

 

Aujourd’hui, dès 16h et jusqu’à dimanche, à 18h, Kevin Peclet sera présent aux Numerik Games d’Yverdon-les-Bains. En plus du jeu vidéo Helvetii, il présentera Splash Blast Panic, un jeu d’arcade en collaboration avec Elias Farhan.

Les créateurs d’une dizaine de jeux romands, tels que Crowd Smashers, Hyperun et RGB Racers, seront également sur place.

Lila Erard