Pierre-Yves Maillard face aux syndics
12 octobre 2012Le président du Conseil d’Etat est venu s’expliquer face aux syndics du district Jura-Nord vaudois quant aux reports de charges de plus en plus grands vers les communes.
Pierre-Yves Maillard est venu tout au nord du district hier matin, dans la magnifique grande salle de Provence, avec une vue spectaculaire sur le lac de Neuchâtel. Le but de sa visite? Exposer, pendant une demi-heure, les contours des reports de charges de plus en plus fréquents sur les communes, lesquels les étranglent financièrement. Après son exposé, le champ de tir était laissé libre aux artificiers du jour, les syndics du district, tous réunis face à lui.
Le premier à faire feu? Daniel von Siebenthal, lequel trouve fort peu logique qu’Yverdon doive payer 1,47 point d’impôt pour la Police cantonale, elle qui finance, comme d’autres communes, sa propre police. Le syndic d’Yverdon a également insisté sur les investissements effectués par une ville-centre: «Je ne sais pas comment nous allons survivre sans l’aide du Canton. Nous allons faire exploser les plafonds d’endettement!»
Un président serein
Claude Recordon, syndic d’Orbe, a, quant à lui, souligné le «standard trop élevé» subi par les communes, comme par exemple dans le cas de l’accueil de la petite enfance et du «conseiller pédagogique» jugé indispensable. Une dernière attaque, parmi d’autres? Celle de Jean-Philippe Petitpierre, syndic d’Orges, qui a dénoncé une situation «ubuesque», qui veut qu’augmenter les impôts communaux d’un point équivaut à les augmenter de trois, vu que deux francs sur trois partent au Canton.
Pierre-Yves Maillard face à la salve? Serein, mais sans fuir ses responsabilités. L’explosion de la facture sociale, laquelle, a-t-il révélé, était en hausse de 8% durant l’été 2012 par rapport à l’été 2011? Dûe «à la crise économique» et à des financements réduits de la part de Berne et non pas à «une politique sociale dispendieuse.» Oui, les coûts pour le social sont élevés, mais ils résultent d’une situation inévitable: une fois les jours de chômage terminés, le citoyen se tourne mécaniquement vers l’aide sociale. «Et alors, que fait-on pour contrer ces 8% de hausse? On baisse les prestations de 8%?». Silence dans la salle.
Le détonant coup de gueule d’Etienne Candaux
«Vous aviez dit que vous étiez là aussi pour faire des commissions? Eh bien vous allez pouvoir en faire une, à votre collègue Jacqueline de Quattro, après sa visite cet été dans un alpage! Cette dame ne connaît rien à l’élevage et à notre situation, et elle se permet de faire de grandes déclarations! Notre agriculture est en train de mourir à cause de gens qui n’y connaissent rien.» Etienne Candaux, le toujours sincère syndic de Premier, n’a pas hésite à interpeller Pierre-Yves Maillard, non pas en tant qu’élu, mais en tant que chef des ministres vaudois. «Vous, Monsieur Maillard, en votre qualité de patron des conseillers d’Etat, je vous invite à faire le ménage et à virer un de ces chefs de service!»
Tout d’abord surpris, Pierre-Yves Maillard n’a bien évidemment pas pris position, mais a promis d’engager une discussion à ce sujet, «sans aller forcément jusqu’à ficher dehors un chef de service!» «PYM» a tenu à saluer l’intervention virulente du syndic de Premier: «C’est aussi à cela que doivent servir ces rencontres. Vous savez, il n’est écrit nulle part dans la constitution qu’un conseiller d’Etat doit forcément suivre son chef de service et le défendre. Nous ne sommes pas là pour forcément défendre l’administration, mais aussi pour écouter la population. «Oui, c’est pour ça qu’on vous élit!», l’a remercié sonorement Etienne Candaux. Pierre-Yves Maillard s’est ensuite engagé à «faire la commission» à Jacqueline de Quattro.
«Je vais lui en parler, afin d’organiser un rendez-vous téléphonique.» «Non, je veux lui parler de vive voix!» Un éclat de rire général est venu ponctuer cette exclamation, tant la personnalité d’Etienne Candaux est connue dans le petit monde des syndics. «PYM», lui, découvrait le personnage, animé d’un amour sincère à sa terre et à son métier, l’agriculture.
Suchy
Le parc à bisons est soutenu
Le projet, vieux aujourd’hui de près de cinq ans, avait été mis à l’écart, mais il est en train de ressurgir! Les syndics du district l’ont en effet soutenu hier matin à Provence.
Ce soutien est certes consultatif et n’a pas de valeur officielle à proprement parler, mais le projet refait désormais parler de lui, après avoir été abandonné par faute de soutien cantonal notamment.
Le projet de Suchy? Créer un parc à bisons! Afin d’assurer la survie d’une espèce menacée, à savoir le bison d’Europe, les propriétaires du Bois de Suchy ont décidé de lancer un projet destiné à en accueillir une harde, venue de Pologne. L’enjeu? Trouver un équilibre entre une régénération permanente de la forêt et la présence de bisons qui vont se déplacer et se nourrir dans le sous-bois. Pour réussir ce challenge, la forêt de Suchy sera séparée en deux parcs.
Pas de concurrence à craindre pour Juraparc, ces parcs ne seraient pas destinés aux visites, mais seraient bien des parcs dont le rôle premier viserait à assurer la survie du bison d’Europe.