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Poids lourds sous la loupe franco-suisse

12 octobre 2009

Contrôle concerté à la douane du Creux à Vallorbe.

En plein contrôle...

En plein contrôle...

«Nous ne visons pas la quantité, mais la qualité», ordonne le premier-lieutenant et remplaçant du chef Circulation de la Gendarmerie vaudoise, Guy-Charles Monney. En face une vingtaine d’hommes en uniforme écoutent le responsable. A quelques kilomètres, leurs homologues français font de même. Ce 9 octobre, c’est jour de contrôle transfrontalier pour les poids lourds, à la douane du Creux, à Vallorbe. Du côté suisse, les divers professionnels vérifieront ensemble les véhicules de livraison, camions frigorifiques et autres poids lourds. «Soyez fermes et polis, poursuit le chef de la Brigade circulation, Olivier Sheppard. Je ne veux voir personne fumer ou les mains dans les poches.»

Ces contrôles concertés font partie de la formation continue, explique le premier-lieutenant Monney: «Les hommes travaillent donc en binôme formé d’un représentant du Centre d’intervention et d’un spécialiste Circulation. C’est l’occasion de rafraîchir certaines connaissances et d’en acquérir de nouvelles.» Plus haut, les hommes du Service vétérinaire, du Corps de gardes-frontière et les inspecteurs de la douane tournent autour des camions immobilisés. Un spécialiste du Service des automobiles et de la navigation passe à la loupe un camion italien: «Regardez les fissures», lâche-t-il en illuminant une roue. Tandis que derrière, on examine le chargement et, devant, le tachygraphe, désormais numérique, livre l’activité du chauffeur: sa vitesse, son temps de conduite, son trajet, notamment.

Mazout de chauffage toujours à la mode

L’ordinateur des bascules portatives affiche le résultat d’un nouveau pesage: moins de 40 tonnes. Le véhicule ne roule pas non plus «au rouge», confirme le réviseur des Douanes, Didier Lièvre, du Groupe de contrôle du 3e arrondissement. Dans son éprouvette, le liquide est resté transparent. Le mazout de chauffage est nocif pour le véhicule. Il représente aussi un vol de ristournes. «Environ 2% des conducteurs contrôlés sont pourtant en infraction, relève le spécialiste. Nous avons encore identifié un cas ce matin. C’était un agriculteur.» «Si les infractions sont nombreuses? Les inspecteurs de l’Office fédéral des communications saisissent parfois des appareils CB non réglementaires. Il y a parfois des cas de surcharge, des problèmes avec la marchandise. Mais les véhicules sont généralement en ordre, informe le premier-lieutenant Monney. Le parc de véhicules est récent. Il n’y a plus de camions en piètre état comme à l’ouverture du Rideau de fer. Un transporteur ne va pas gagner sa vie avec un poids lourd qui tombe en panne tous les 50 km. De même, il sait qu’il n’a aucun intérêt à forcer un employé à commettre des infractions.»

«Nous sommes confrontés aux mêmes soucis»

Voilà Guy-Charles Monney de l’autre côté de la frontière. Les uniformes sont bleu roi, mais les règles relatives au transport routier sont identiques, uniformisation européenne oblige. «La meilleure prévention, c’est la visibilité, poursuit le gradé. Vous pouvez être sûrs que depuis tout à l’heure, les téléphones et les CB fonctionnent.» De ce côté du Jura, pas de bascules portatives, mais des éthylomètres. Cet après-midi franco-suisse est consacré à un contrôle routier régulier effectué 4 à 5 fois par mois, explique le gendarme Casini de la Brigade motorisée de Pontarlier: «Nous surveillons le vol, l’immigration et procédons à des contrôles d’alcoolémie. Nous ne pesons pas tous les poids lourds. Il nous faut des indices de surcharge.» Plus haut, ses collègues du Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie à Mouthe et de la Brigade territoriale des Hôpitaux continuent de stopper les automobilistes. Un pneu usé est signalé à une conductrice. «Il y a du je-m’en-foutisme…, commente un gendarme suisse. «Nous sommes confrontés aux mêmes soucis!»

Hélène Isoz