Yverdon Sport n’a fait qu’une bouchée de Sion II, qui avait remporté le match aller par forfait. Samedi à domicile, les Yverdonnois se sont montrés intransigeants derrière et ont pu compter sur un Cristian Bud très inspiré aux avant-postes. Score final 2-0.
Au moment de faire sortir l’excellent Shaho Maroufi pour permettre à Raphaël Gherardi d’entrer – soit un joueur formé localement pour un qui ne l’est pas –, Anthony Braizat a eu le réflexe de se retourner vers son banc. «On est toujours bons au niveau des étrangers, on est d’accord?», a questionné l’entraîneur d’Yverdon Sport à son staff. Bien sûr, il n’y avait aucun risque, puisque seul trois Yverdonnois sur la pelouse n’étaient pas «HTP» à ce moment-là de la partie (la limite est fixée à cinq). Le technicien français en était d’ailleurs parfaitement conscient. Simplement, personne n’a oublié les incidents du match aller face à Sion II, et tout le monde voulait être absolument sûr que, cette fois, seule la loi du terrain se ferait entendre, quitte à tout vérifier deux fois. Et sur le terrain, les Sédunois ont une nouvelle fois été dominés (1-0 il y a trois mois, 2-0 samedi soir).
Face à Djitté et Uldrikis
Il faut bien l’admettre, un petit frisson a parcouru les travées du Stade Municipal lorsque les compositions ont été révélées. Si celle d’YS n’avait rien de surprenante, Anthony Braizat ayant choisi de reconduire son 4-4-2 sur lequel on reviendra, les visiteurs se présentaient avec plusieurs noms reluisants, dont ceux de Moussa Djitté et Roberts Uldrikis. Les deux jeunes attaquants contingentés avec la première équipe du FC Sion doivent encore faire leurs preuves en Super League. Mais disons que leurs standards se situent plus près de ceux de l’élite que du niveau de la Promotion League.
Toujours est-il que, à l’exception d’une puissante frappe et d’un coup de tête sur la latte de ce même Moussa Djitté, le rapport de force mesuré sur le papier a constitué la seule inquiétude des Nord-Vaudois. Car dans les faits, la meilleure équipe évoluait en vert, et l’attaquant le plus en vue se nommait Cristian Bud.
Le Roumain a connu des débuts difficiles dans la Cité thermale, c’est indéniable. Jugé lourd, imprécis et pas suffisamment à son affaire devant le but, le no 26 est en train de prouver à tout le monde qu’il a été un peu vite catalogué. L’ancien attaquant de D1 roumaine a non seulement ouvert le score sur un joli coup de tête et servi Alessandro Ciarrocchi pour le 2-0, mais il est aussi parvenu à se faire de la place grâce à quelques gestes bien sentis qui transpiraient l’expérience et la ruse. Une chose est sûre, Cristian Bud n’a pas encore dévoilé toute l’étendue de ses qualités au public du Stade Municipal, et il pourrait tout à faire devenir la révélation du second tour.
Un 4-4-2 qui fait ses preuves
L’émergence du buteur semble d’ailleurs aller de pair avec le choix d’Anthony Braizat de jouer avec deux attaquants, dans un 4-4-2 franchement plaisant à voir. A la base, ce dispositif était sensé dépanner en fonction des blessures des demis offensifs Bruno Caslei et Kristian Kuzmanovic. Dans la réalité, il offre une alternative viable, si ce n’est même plus efficace, au 4-2-3-1 habituel, tant il semble convenir aux qualités de l’effctif yverdonnois. Les pairs Eleouet-Gazzetta, à droite, et Maroufi-Cazzaniga, à gauche, fonctionnent à merveille, Florian Gudit et Bertrand Ndzomo sont exemplaires dans leur rôle de milieu défensif et le duo Bud-Ciarrocchi fait preuve d’une efficacité très appréciable. Vivement la suite.
Yverdon Sport – Sion II 2-0 (1-0)
Buts: 45e Bud 1-0; 47e Ciarrocchi 2-0.
YS: Martin; Gazzetta, Le Neün, De Pierro, Cazzaniga; Eleouet (91e Diarra), Ndzomo, Gudit (73e Lusuena), Maroufi (89e Gherardi); Ciarrocchi (69e Pacar), Bud. Entraîneur: Anthony Braizat.
Sion: Berchtold; Epitaux (48e Mizrahi), Mujdzic, Sergi, Kabashi; Kukeli, Bertelli, Kutlu (70e Da Costa); Rodrigues (73e Parreira), Uldrikis, Djitté (73e Ucalam). Entraîneur: Sébastien Bichard.
Notes: Stade Municipal, 527 spectateurs. Arbitrage de Fabian Hänggi, qui avertit Sergi (28e, jeu dur), Bud (35e, jeu dur), Gazzetta (39e, antijeu).