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Près de 28 millions pour le nouvel EMS
Le nom du projet, «Laxar», signifie «saumon» en suédois. Il fait référence à la couleur des bâtiments. Images de synthèse: Kompis architectes

Près de 28 millions pour le nouvel EMS

3 octobre 2023

Yvonand – La Fondation Saphir a présenté le lauréat du concours pour la création du nouvel EMS Bugnon. Un projet pilote qui a demandé quelques dérogations du Canton.

«Je garde un très mauvais souvenir des EMS dans lesquels j’ai rendu visite à mes grands-parents. C’est un endroit où je ne voulais pas aller, avec une odeur caractéristique…» La description de Yann Bommelaer, un des trois associés du bureau Kompis architectes, parlera sans doute à ceux qui se sont déjà rendus dans un établissement médico-social. Et c’est justement pour ne pas faire revivre cette situation aux visiteurs, mais aussi aux résidents et au personnel, que le bureau genevois a proposé sa vision du futur EMS Bugnon, à Yvonand.

Trente-huit projets en lice

L’idée de «Laxar», le nom de leur projet, est simple: faire du centre un espace s’apparentant plus à une maison, dans un esprit d’ouverture sur le village. Un concept qui a séduit le jury, qui a choisi le projet des trois associés parmi les 38 propositions qui lui ont été soumises.

«Plus qu’un simple établissement, l’EMS Bugnon deviendra un véritable foyer», s’est enthousiasmé Stéphane Costantini, président du jury du concours d’architecture et vice-président du conseil de fondation de la Fondation Saphir, qui exploite l’établissement.

Mais pour transformer un EMS en «foyer», il a fallu tordre le cou à quelques règles. La taille des chambres a été revue à la hausse, notamment en ce qui concerne l’espace salle de bains, qui existera désormais dans chaque chambre. Alors que la norme étatique fixe leur superficie à 3,5 m2, elles feront 5,5 m2 dans le futur EMS Bugnon. «Avec une douche dans leur chambre, les résidents peuvent véritablement se sentir chez eux, a appuyé Antoine Glardon, représentant des familles de résidents, dont la mère occupe actuellement une chambre à Yvonand. Et c’est aussi plus agréable pour le personnel. Or c’est là un point essentiel: pour avoir des résidents heureux, il faut que le personnel le soit aussi. Ne les oubliez pas.»

Olivier Di Giambattista (de g. à dr.), Yann Bommelaer et Joachim Fritschy, les associés de Kompis architectes. © Michel Duperrex

Si Antoine Glardon a pris la parole lors de la conférence de presse de présentation du projet lauréat, c’est que la Fondation Saphir a choisi d’intégrer les résidents et leur famille aux discussions, sur ce projet. «C’est maintenant que nous allons être mis à contribution, afin de réfléchir aux éléments très pratiques de ce nouveau centre», se réjouit Antoine Glardon, qui estime pour l’instant que le projet est cohérent avec les besoins des résidents.

Il n’y a pas que pour la taille des chambres que le Canton a dû octroyer une dérogation à la Fondation Saphir. Les espaces en commun s’éloignent eux aussi des normes propres aux EMS. Ainsi, «Laxar» prévoit la création d’un tea-room en plus d’un restaurant plus classique. «Lorsqu’on discutait avec les résidents, ils nous indiquaient que ce qui leur manquait le plus était l’autonomie. Pourtant, nous sommes proches du centre du village.» Peu importe, si les résidents ne peuvent pas se rendre au centre du village, alors c’est le centre du village qui viendra à eux! Grâce à ce tea-room donc, mais aussi par la présence d’un parc qui sera ouvert à la population.

Le projet est estimé à 28 millions de francs, à charge de l’Etat, espère la Fondation Saphir. Les coûts du concours architectural, soit 350 000 francs, ont été pris en charge par la fondation. Les travaux devraient démarrer d’ici début 2025 et se terminer en 2027. La moitié de la structure actuelle sera gardée durant les travaux. L’autre moitié des résidents devra être placée ailleurs. Une solution doit encore être trouvée à ce stade.


Moins de places pour Yvonand, plus pour la région

Le nouvel EMS Bugnon comptera 84 places, contre 93 actuellement. Une baisse qui peut paraître étonnante, vu l’augmentation de la population. «Cela peut paraître paradoxal, a concédé Luis Villa, directeur général de la Fondation Saphir. Mais la diminution de places à Yvonand sera compensée par une augmentation ailleurs, selon la planification régionale du Réseau Santé Nord Broye.» Les districts du Nord vaudois et de la Broye, dans leur globalité, ne devraient donc pas perdre de places.

Massimo Greco