Logo

Presque trente ans dans la danse

8 novembre 2024 | texte et photo: Jean-François Reymond
Edition N°3827

Carine Rigoli a ouvert son école de danse dans sa salle située sous l’église catholique il y a déjà 28 ans.

A Vallorbe, qui ne connaît pas Carine Rigoli? Sûrement personne, car cette dernière a marqué la vie locale vallorbière avec son école ARC Studio Dance, en formant de nombreux élèves aux différentes disciplines de la danse, pas seulement classique, mais aussi jazz dance, hip-hop, orientale ou africaine. La danse, c’est sa passion, qui ne la quitte pas, même après le franchissement de la soixantaine.
Au niveau professionnel, Carine Rigoli a suivi un apprentissage d’employée de commerce et a travaillé au sein de l’administration cantonale à Lausanne. «Mais cela ne me plaisait pas de rester assise à un bureau. Il fallait que ça bouge et que je puisse écouter de la musique», livre-t-elle pour expliquer sa motivation.

«La danse est un art»

Alors, elle prend des cours de danse avec une autre Vallorbière, Olga Martin, qui a su très bien lui insuffler le virus. «La danse, ce n’est pas un sport mais un art. La chorégraphie c’est savoir dessiner avec son corps»: tels ont été ses mots d’ordre. Pour devenir indépendante, elle succède donc à Olga Martin et fonde, il y a tout juste 28 ans, sa propre école, ARC Studio Dance, et s’installe dans un vaste local de Protection civile sous l’église catholique. Un sol spécial est aménagé, des barrières et un grand miroir sont installés, et une magnifique fresque est peinte par Pierre-André Reinmann, qui embellit les lieux.
Depuis, une intense activité a alors régné dans ces locaux aménagés. Plus de 1200 élèves ont été formées ou formés par ses soins. Dans plusieurs disciplines et en provenance de toute la région comprise entre la vallée de Joux, le vallon du Nozon et toute la vallée de l’Orbe. «Dans une ambiance familiale, j’ai toujours voulu accueillir tout le monde. J’ai eu la chance extraordinaire d’avoir pu compter, dans mes élèves, un garçon nommé François Rochat, qui était très à l’aise dans les disciplines du classique et du jazz dance. Je fais confiance à mes élèves de tous les milieux. Pas de différence! Il suffit simplement de vouloir oser et encore oser! C’est l’ambiance qui est importante et le plaisir de vouloir faire. Bien sûr, il y a beaucoup d’enfants qui se lancent mais qui ne persévèrent pas car ils ont trop d’activités. Il faut aussi savoir choisir!» constate Carine Rigoli.

La vie tourne

Bien sûr, avec le temps et l’âge venant, la danseuse a dû réduire ses activités. Elle compte une vingtaine d’élèves maintenant, allant de 5 ans à l’âge adulte. Depuis la pandémie de 2021, elle n’organise plus de spectacles et a suspendu les cours de hip-hop. C’est un peu dommage, car c’est dans cette discipline qu’il y avait des élèves garçons! Veuve de son mari Robert depuis 2013, Carine Rigoli est consciente que la vie devient plus difficile… Elle donne encore des cours d’appui d’anglais en complément.
«Il me semble que je n’ai pas d’âge… Travailler avec des ados, ça rajeunit! Tout ce que j’ai fait, cela a été fait avec tout mon cœur. J’ai aussi été bien soutenue par mon fils Jonathan et cela m’a bien aidée. Je suis contente d’avoir pu vivre tout cela dans ma destinée faite d’intuitions et de surprises », dit-elle en conclusion.