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Prêt à en découdre
Tony Boudot, nouvelle recrue du RC Yverdon. © Gabriel Lado

Prêt à en découdre

8 septembre 2023
Edition N°3535

Rugby – LNA Tony Boudot fait partie des joueurs arrivés durant l’été au RC Yverdon – qui reprend le championnat ce dimanche à Nyon (15h) – pour renforcer la première ligne. Et le Français pourrait bien faire des dégâts parmi les adversaires qui se dresseront en travers de la route des Nord-Vaudois.

Quand on demande à Tony Boudot ce qui l’a motivé à venir jouer au RC Yverdon, sa première réponse n’est pas tout à fait rugbyistique: «J’adore la randonnée, et la Suisse est un magnifique pays pour ça, lance avec un grand sourire celui qui a rejoint le club de la Cité thermale cet été, en provenance du Rugby club du pays de Saint-Yrieix. Et cela me permettait de me rapprocher de ma famille, car mes parents sont du Jura français, de Dole. Mon papa vient de fêter ses 68 ans, je souhaitais être plus près de lui pour ses vieux jours.»

Il faut dire que le rugbyman de 27 ans – qui a assuré le spectacle avec son chien mardi après l’entraînement du RCY – a pas mal vadrouillé en France pour son sport, depuis ses 14 ans. «J’ai commencé à Dole, sur les traces de deux de mes trois frères aînés. Il y a une très bonne école de rugby, et c’est là-bas que j’ai été formé. J’aimais tout ce qui était sports de combat, violence légiférée – donc pas dans la rue, mais avec des règles, des codes –, où tu te défoules. Et c’est ça qui a marché pour moi au rugby, puisque, contrairement à mes frangins qui ont joué derrière, j’évolue devant, je suis davantage dans le rudoyant.»

Il a ensuite effectué un passage au centre de formation de Bourg-en-Bresse. Et c’est d’ailleurs un peu grâce à celui-ci que Tony Boudot est arrivé, des années plus tard, dans la Cité thermale. «J’ai connu Matthias Renault (ndlr: qui évolue au RCY) là-bas, précise-t-il. Il y a eu des recrues de choix, surtout devant, qui sont arrivées à Yverdon durant l’été. On est venus ici pour le doublé. On ne vient pas pour porter un maillot, mais pour gagner.»

 

«On ne vient pas au RC Yverdon pour porter un maillot, mais pour gagner.» Tony Boudot

 

Ancien joueur professionnel et semi-professionnel – il a notamment passé sept saisons au sein de l’USA Limoges, à différents échelons –, le Français a apprécié le niveau de jeu du club nord-vaudois. «On m’avait dit que la LNA correspondait à la Fédérale 3, ce qui sera peut-être le cas du bas de tableau. Mais ce que j’ai vu au sein de la première équipe yverdonnoise, c’est l’équivalent du milieu de classement de la Fédérale 2 (ndlr: soit la deuxième division du rugby amateur en France)

Tony Boudot connaît bien cette dernière, puisqu’il s’agit de la ligue dans laquelle il a évolué la saison passée avec le club de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne). «J’ai suivi mon coach à la campagne. Il voulait un peu un papa devant, qui apporte de la rudesse dans le combat. Du coup, je l’ai aidé avec plaisir durant un an.»

Une âpreté au combat que celui qui peut aussi bien évoluer au poste de pilier – mais de préférence pas à droite – que de talonneur espère bien apporter au RC Yverdon. «Je souhaite permettre à l’équipe d’avancer un maximum offensivement, tout en ayant une grosse défense, détaille le sportif de 1m80 sous la toise, pour 100 kg. Et être propre dans le jeu, faire le moins de fautes possibles, pour avoir du rugby. Parce que les mêlées et les touches, c’est bien, mais quand ça joue, c’est plus agréable, tant pour ceux qui sont sur le terrain que pour ceux qui regardent le match.»

On espère pour les spectateurs qui suivront les Yverdonnois cette saison, dès dimanche (15h) contre Nyon au Centre sportif de Colovray, que Tony Boudot sera aussi prompt à assurer le show sur le terrain qu’à l’issue de l’entraînement de mardi!

 

Il ne manque plus que le doublé

Alexandre Farina, entraîneur du RC Yverdon. © Gabriel Lado

L’effectif du RC Yverdon s’est étoffé et a gagné en qualité durant l’intersaison, ce qui réjouit logiquement l’entraîneur Alexandre Farina. «C’est plus homogène devant, on va avoir le choix. Ce sera un problème de riche, contrairement à la saison dernière, où il n’y avait pas trop de concurrence. J’en suis très satisfait.»

Il faudra cependant probablement un peu de temps avant que la formation de la Cité thermale ne montre son plein potentiel. «On a choisi de reprendre l’entraînement assez tardivement, mi-août, pour laisser suffisamment de temps de pause aux joueurs après la finale de la Coupe de Suisse, qu’on a disputée fin juin. Les autres équipes ont dû reprendre avant nous, et on aura un peu de retard sur notre plan de jeu, notre stratégie de match. On valide des certitudes toutes les semaines, mais on n’est pas encore prêts à 100%. La qualité de l’effectif nous permettra toutefois de compenser cela.»

L’alchimie devra aussi se créer petit à petit, en intégrant les nouveaux venus mais, bien qu’ils reprennent le championnat ce dimanche déjà, les Yverdonnois ont un peu de temps devant eux. «Il veut mieux être prêt un peu plus tard et jouer à fond jusqu’à la fin des playoffs, plutôt que d’être au maximum tout de suite et avoir un coup de barre derrière», note le technicien.

«Pour la ville, le club et tous ceux qui gravitent autour»

En deux saisons comme entraîneur au RCY, Alexandre Farina a soulevé autant de trophées, remportant le championnat avec les Nord-Vaudois en 2021-22, puis la Coupe de Suisse à l’issue de l’exercice écoulé. Pour faire mieux, une seule solution: «Maintenant, il reste à réaliser le doublé, acquiesce le coach en souriant. On a quand même toujours eu cet objectif dans un coin de la tête ces deux dernières années. J’espère qu’on le concrétisera cette saison, mais si ce n’est pas le cas, ce sera pour celle d’après. C’est un but qu’on a à cœur d’atteindre, pour la ville, le club, tous ceux qui gravitent autour, les bénévoles. Je souhaite qu’on leur fasse ce petit cadeau. On travaille en ce sens, mais tout reste à faire. Il faut valider les victoires, garder l’équipe fraîche.»

Avec les réussites de ces deux dernières saisons, une certaine pression pèse-t-elle sur les épaules de la formation de la Cité thermale pour réussir une performance encore plus grande? «Il faut faire mieux, ou au moins aussi bien, lance Alexandre Farina. Le but ultime est de signer le doublé. Même s’il n’arrive pas cette année, moi, je le veux, et il faut de toute façon ramener quelque chose. Je suis venu à Yverdon et j’entraîne pour gagner des titres. Pas pour jouer le maintien.» Les ambitions sont assumées.