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Privé de Jeux, Laurent Garnier pense aux Mondiaux

14 août 2024 | Textes: Manuel Gremion | Photo: Jean-Baptiste Benavant
Edition N°3766

Laurent Garnier n’a pas été retenu pour Paris. Le voilà avec Zurich dans son viseur.

La nouvelle est tombée à la mi-juillet: Laurent Garnier n’ira pas à Paris cet été, pour les Jeux paralympiques qui démarrent le 28 août. Le paracycliste de Grandson a été touché, bien évidemment. « J’y croyais, car j’avais obtenu de bons résultats sur piste, et notamment répondu aux minima lors des Championnats du monde au Brésil » , lâche-t-il.

A 56 ans, le Bocan sait qu’il a probablement laissé échapper son unique opportunité de vivre un tel événement. Il n’est pas éternel, bien que toujours aussi motivé et en forme sur le vélo.

Il n’a pas eu de chance avec sa santé depuis l’hiver, ayant du mal à se départir de virus qui
l’ont accompagné durant le printemps. De quoi influer sur ses performances, notamment lors des épreuves de Coupe du monde sur route. «Ça a été ma moins bonne saison, je n’étais pas à ma place. »

Tout n’a pas fonctionné comme il le voulait sur le vélo et, surtout, les places sont limitées: seuls trois Suisses, chez les cyclistes masculins, pouvaient être sélectionnés. Il y avait donc de la concurrence, avec les hand-bikers et les autres cyclistes traditionnels.

Le voilà réserviste, susceptible de remplacer Timothy Zemp en cas de pépin bien improbable. Le Zurichois roule en C4, comme Laurent Garnier. Il a notamment réalisé de très bons résultats aux Mondiaux sur route et a donc été préféré au Nord-Vaudois.

Ce dernier continue néanmoins de se maintenir en forme. Non seulement s’il devait être appelé de dernière minute pour rejoindre Paris, mais aussi parce qu’une autre échéance importante se profile fin septembre, deux semaines seulement après la fin des Jeux paralympiques : les Championnats du monde de cyclisme sur route, qui auront lieu à Zurich.

«Je roule comme si j’allais aux Jeux » , assure celui qui, malgré la déception, arrive se faire violence pour s’entraîner fort. «Il y a des moments plus difficiles, reconnaît-il toutefois. C’est normal, après près de trois ans de préparation. Mais on va trouver d’autres défis.»

Les ennuis de santé de Laurent Garnier sont derrière lui. Il prépare ainsi Zurich en forme. Il y a déjà opéré une première reconnaissance. « Je n’imaginais pas qu’il y ait autant de dénivelé. Ce sera un parcours difficile. » Ce qui l’arrange, d’ailleurs, lui qui vient du VTT et du cyclocross, avant son opération, et qui apprécie les longues distances. « Ces Mondiaux, ce sera mon gros défi de l’année. J’espère y être au top ! »


Avenir à définir

Laurent Garnier poursuivra-t-il sa carrière de sportif d’élite au-delà de cette année ? La question est légitime, à 56 ans, alors qu’il manquera les Jeux, mais roulera aux Championnats du monde. «Je ne sais pas encore, rétorque-t- il, bien conscient que le temps qui passe ne joue pas en sa faveur. On fera le point après les Mondiaux de Zurich. »

Celui qui a grandi dans le sud de la France, avant de rejoindre la Suisse, a suivi les JO de Paris avec bonheur. « J’ai notamment regardé la piste, c’était impressionnant, affirme celui qui soutient les athlètes de ses deux pays. Mais je connais mieux les Suisses. »

Les Jeux paralympiques arrivent dans deux semaines. « J’ai hâte de les voir » , lâche-t- il, pas rancunier.