Quand horaire scolaire et horaire de bus ne s’accordent pas
20 décembre 2024 | Textes et photo: Maude BenoitEdition N°3857
Les changements d’horaires de Travys pour l’année 2025 vont bouleverser les habitudes en pleine année scolaire. La commune et ses habitants doivent donc s’adapter drastiquement à ces changements.
Le village de Champvent a eu droit à son dernier Conseil général de l’année, mardi soir. Tous les préavis sont passés comme une lettre à la poste, que ce soit le budget 2025 (annoncé comme ayant un excédent de produit prévu de 56 435,21 francs), l’adoption de l’avenant au règlement du cimetière ou l’adoption du règlement concernant les émoluments administratifs en matière d’aménagement du territoire et des constructions. La communication de la municipale en charge des Écoles, Eliane Pinard, sur les nouveaux horaires Travys et l’acheminement des enfants aux écoles a, quant à elle, fait réagir.
Un peu de contexte: à l’annonce des changements des horaires ferroviaires et de bus pour 2025 en avril 2024, les habitants des trois villages de la commune de Champvent ont déchanté. Les dessertes en gare d’Essert-sous-Champvent sont suspendues provisoirement de 5h à 21h en semaine. En dehors de ces heures et les week-ends, la gare continuera d’être desservie. Concernant l’arrêt Six-Fontaines, il ne sera pas desservi sur la durée des travaux, estime à deux ans.
Sur une note plus positive, il y a désormais un bus par heure, augmentant ainsi la cadence des bus dans la commune. Mais ceux-ci se trouvent décalés par rapport aux horaires de fin d’école. Comme les communes sont responsables du retour des enfants à leur lieu de domicile depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’école obligatoire votée en 2011, la Commune de Champvent a organisé plusieurs séances avec la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) et Travys pour optimiser les horaires. Toutefois, tous les horaires n’ont pas pu être modifiés.
«L’horaire des tout-petits (ndlr: au collège de Champvent) a dû être retravaillé et un changement d’horaire scolaire a pu être effectué», explique la municipale en charge du dossier. Les élèves du primaire pourront rester quelques minutes dans la cour d’école du collège du Cheminet à Yverdon-les-Bains, sous surveillance, en attendant de se rendre à l’arrêt de bus. Les parents intéressés par ce système doivent d’ailleurs inscrire leur enfant auprès du greffe, par e-mail, avant le 3 janvier 2025.
Pour les élèves du secondaire scolarisés au collège Léon-Michaud à Yverdon-les-Bains notamment, les effets indésirables sont plus importants. Comme les horaires de bus sont très rapprochés des sonneries, des systèmes de surveillance seront aménagés à la fin de la journée pour les enfants qui auraient raté le bus de 15h07. Ils pourront ainsi faire leurs devoirs sous la surveillance d’un tiers en attendant de prendre le bus de 16h07. Un système mis à disposition gratuitement pour les parents qui ne doivent pas oublier d’inscrire leur enfant. Les jeunes auront également la possibilité de manger ou de faire la pause de midi à la cantine scolaire.
Des parents inquiets
«Des transports sont donc bien là pour ramener vos enfants, même s’il faut peut-être réorganiser un petit peu sa journée et/ou penser au covoiturage. On a fait ce qu’on a pu et on reste à votre écoute», explique Eliane Pinard pour conclure sa présentation.
Les voix des parents inquiets s’élèvent alors: «Quid du mercredi en fin de matinée? demande le conseiller Stéphane Genoud. On a des enfants (ndrl: élèves du secondaire à Léon-Michaud) qui terminent à 12h30 et qui ne peuvent pas être à la maison avant 14h. Il n’y a pas de restaurant scolaire et pas de devoirs surveillés ce jour-là. Et qu’en est-il du vendredi, où il n’y a pas de devoirs surveillés en fin de journée ?»
Les solutions proposées par la municipale sont de décaler l’horaire du repas à 14h et de donner une collation plus importante aux enfants pour tenir jusque-là. «Si je comprends bien, c’est tout à fait acceptable de savoir qu’un enfant de 13 ans est laissé à lui-même, une heure en ville, en attendant le bus?» ajoute le conseiller. «Donc nos enfants devraient attendre plus d’une heure dans une ville où on sait qu’il y a de la drogue, de l’alcool et de la délinquance?» questionne la conseillère Maya Thonney. À cela, la Municipalité répond que les élèves du secondaire, âgés de 12 à 16 ans ont l’âge d’êtres responsables, autonomes et à même de gérer leur temps et de profiter de cette heure pour avancer dans leurs devoirs.
Ainsi, la Municipalité demande aux parents et aux enfants d’être plus flexibles pour s’adapter aux horaires. «Je comprends l’inquiétude des parents, d’autant plus que ces chamboulements arrivent en cours de scolarité, ajoute Eliane Pinard, contactée au lendemain du Conseil. Mais les transports restent publics et nous devons nous adapter à eux. Travys a d’ailleurs été très compréhensif. Enfin, nous restons optimistes sur cette arrangement, tout en restant vigilants et à l’écoute de nos concitoyens. Mais laissons déjà les choses se mettre en place et ensuite nous verrons si la situation doit encore être adaptée. Ce n’est pas la première fois que nous devons nous accorder aux horaires des transports publics»
Des changements dans la Municipalité
À la suite du départ de Cyril Urfer de la Municipalité et la nomination de Christian Leuenberger, les cartes des dicastères ont été redistribuées.
Le syndic Olivier Poncet, José Lambelet et Jacky Schlaefli gardent leur dicastère inchangé. Eliane Pinard remplace Cyril Urfer au poste de vice-syndic et s’occupera des domaines des écoles, du social et des forêts. Enfin, Christian Leuenberger, le nouveau venu, s’occupera donc de l’aménagement du territoire, de la police des constructions, des routes, de l’éclairage public et de l’épuration.
La soirée était émouvante pour Cyril Urfer qui quitte ses fonctions après dix-huit ans et demi de bons et loyaux services envers la commune de Villars-sous-Champvent puis des communes fusionnées de Champvent, avec comme ligne directrice la mise en place du maintenant fameux Plan d’affectation communal (PACom) qui a donné et qui donne encore du fil à retordre à bien des communes de ce canton.