Vallorbe - Les bénévoles de l’Association 141.R.568 qui restaurent une machine à vapeur de 1946 ont eu des sueurs froides la semaine dernière en voyant leur locomotive en pièces détachées à peine quatre semaines avant le départ de leur première course touristique.
Avec trois sorties prévues cette année et des tas de projets en cours, tout s’annonçait bien pour les bénévoles de l’Association 141.R.568, qui restaurent une vieille locomotive à vapeur du même nom. Et pourtant, leur beau programme a bien failli tomber à l’eau. Car à peine une semaine avant la chauffe d’essai pour vérifier que la machine était en état de rouler, elle ne pouvait pas démarrer…
«Au début de la saison 2017, on a entendu un bruit bizarre. Après vérification, on a remarqué qu’il y avait un trou de la taille d’une demi-tête d’épingle dans le coude d’un des 36 surchauffeurs (ndlr: un tuyau situé à l’intérieur de la chaudière). Cela a cloué la locomotive au sol. On a pu réparer la panne pour assurer les sorties de l’an dernier», raconte le président de l’association, Eric Chevalley. Il avait donc décidé, avant le début de la saison 2018, de changer tous les tuyaux de la chaudière avant de rouler à nouveau sur les rails.
C’est là que le combat a commencé. Car il a d’abord fallu trouver une société capable de reproduire des pièces datant de 1946. Le responsable a dû aller jusqu’en Allemagne pour dénicher une entreprise spécialisée dans les locomotives à vapeur. «J’ai amené nos pièces à réparer fin janvier pour que l’entreprise puisse prendre des mesures, dessiner des plans et les fabriquer. C’est du sur-mesure car plus personne ne fait ça aujourd’hui», précise Eric Chevalley. Une telle réparation coûte 65 000 francs, un prix hors budget pour les bénévoles qui ont pu compter sur le soutien financier de la Loterie Romande pour payer la réparation.
Mauvais présage dès la livraison
Le colis est arrivé le vendredi 13 avril, avec quinze jours de retard. «L’usine a fait un super boulot, mais elle a oublié de nous fabriquer les boulons, les écrous et les rondelles pour qu’on puisse remonter nos tuyaux de 5,5 mètres de long, poursuit le président. Sans ces pièces, la machine ne pouvait pas redémarrer.»
Deuxième round pour les membres de l’association qui n’avaient plus que deux semaines pour trouver cette visserie atypique et remonter toutes les pièces. Une plage horaire avait en effet été réservée depuis plusieurs mois pour tester la locomotive sur les rails de Vallorbe, le week-end passé.
«L’entreprise allemande nous a envoyé des pièces mais pas de la bonne taille, continue Eric Chevalley. Elle a pris des mesures en centimètres comme elle a l’habitude de le faire sur ses machines européennes. Le hic, c’est que la nôtre, c’est une américaine… Les mesures sont donc en pouces!»
Finalement, après des dizaines de coups de téléphone, quelques cris et un peu de patience, un paquet avec le tampon de l’Angleterre est arrivé lundi dernier à Vallorbe avec des pièces aux dimensions exactes. Les passionnés de mécanique ont consacré toutes leurs soirées, de lundi à vendredi, à remonter la chaudière. «Au total, on a travaillé plus de 300 heures pour être prêts pour la chauffe d’essai de samedi», conclut le président, qui se réjouit de voir sa vieille locomotive opérationnelle pour sa première sortie de l’année, qui aura lieu le 2 juin.
Informations sur www.141r568.com
Réservations sur www.trainvapeur.ch