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Quand les paracyclistes s’emparent des rues de la Cité thermale

15 juin 2015

Paracyclisme – La manche yverdonnoise de la Coupe du monde a débuté, hier, par un contre-la-montre. L’occasion, pour le public nord-vaudois, de se familiariser avec la discipline.

Heinz Frei, légende du sporthandicap helvétique, a glané une belle deuxième place. © Nadine Jacquet

Heinz Frei, légende du sporthandicap helvétique, a glané une belle deuxième place.

Depuis quelques jours, la population yverdonnoise s’était habituée à voir, à l’entraînement, de nombreux paracyclistes, qu’ils roulent en handbike, en tricycle ou en vélo standard. Hier, les choses sérieuses ont débuté, avec le contre-la-montre de la manche de Coupe du monde qui se déroule dans la Cité thermale. Le sentiment qui prédominait parmi les curieux disséminés le long du parcours? L’admiration pour ces sportifs qui, en dépit d’un handicap, développent une puissance impressionnante.

En H4, la marraine de la manifestation Silke Pan (3e), la Suissesse Sandra Stoeckli (2e) et la Russe Svetlana Moshkovich. © Nadine Jacquet

En H4, la marraine de la manifestation Silke Pan (3e), la Suissesse Sandra Stoeckli (2e) et la Russe Svetlana Moshkovich.

A en croire les spécialistes, le paracyclisme est d’ailleurs en pleine phase de développement. «J’ai roulé à une moyenne de 40,5 km/h environ, relevait le Gruérien Jean-Marc Berset à son arrivée. Il y a encore quelques années, mettons avant les Jeux olympiques de Londres, j’aurais terminé premier, avec une minute d’avance, à une telle vitesse.» A Yverdon, celui qui affiche trois titres mondiaux en contre-la-montre à son palmarès (de 2009 à 2011) a dû se contenter de la dixième place. «C’est le principe du sport, notait-il, radieux et satisfait de sa performance. Il y a des nouveaux qui arrivent…»

«Il faut être un bon cycliste…»

Jean-Marc Berset a terminé dixième de sa catégorie, dans un temps dont il était satisfait. © Nadine Jacquet

Jean-Marc Berset a terminé dixième de sa catégorie, dans un temps dont il était satisfait.

Le vainqueur, dans sa catégorie, a été l’Italien Vittorio Podesta. Il a avalé les 14,15 kilomètres du parcours en 19’47, pour une moyenne de plus de 43,5 km/h. «Ah, il faut déjà être un bon cycliste pour nous suivre», rigolait encore Jean-Marc Berset.

Les paracyclistes vont donc de plus en plus vite. Rien de très étonnant à cela: les athlètes disposent de matériel de pointe et d’un encadrement de haut niveau, qui ne cesse de se perfectionner. Tony Josselin, qui travaille pour l’équipe cycliste professionnelle Europcar, est l’entraîneur de l’équipe de France de paracyclisme depuis deux ans. Son rôle est d’apporter son expérience de l’élite aux athlètes de sa sélection, mais il comporte aussi une phase de recherche. «On ne peut pas prendre les méthodes de travail du cyclisme et les utiliser telles quelles, expliquait-il, hier, alors que quelques-uns de ses sept protégés présents à Yverdon s’échauffaient. En handbike, typiquement, l’effort n’a rien à voir. Nous avons encore beaucoup de choses à développer.» La France, troisième au classement des nations en matière de paracyclisme, fait tout son possible pour ne pas rater le train en marche, face à des pays comme la Pologne ou l’Italie, que les observateurs évoquent comme les plus forts.

Une star à Yverdon

Tony Josselin, entraîneur de l’équipe de France, donne ses derniers conseils à Riadh Tarsim. © Nadine Jacquet

Tony Josselin, entraîneur de l’équipe de France, donne ses derniers conseils à Riadh Tarsim.

Mais dans le lot, les Suisses sont loin d’être des cancres. Hier, la star Heinz Frei a ainsi montré qu’à 57 ans, il n’avait pas fini d’affoler les chronos, terminant deuxième en H3. «La course n’était pas particulièrement technique, mais très rapide», relevait le champion du monde en titre de la spécialité, à l’arrivée. Son palmarès est remarquable et comporte, entre de multiples autres distinctions, quinze médailles d’or glanées aux Jeux paralympiques, auxquels il participe depuis 1984. Il est un des vétérans du circuit, mais avec «courage, enthousiasme et motivation», il s’éclate toujours en compétition, les Jeux de Rio dans le viseur.

Le Péruvien Israel Hilario Rimas. Une seule jambe, mais quelle puissance! © Nadine Jacquet

Le Péruvien Israel Hilario Rimas. Une seule jambe, mais quelle puissance!

Coach sportif au Centre suisses des paraplégiques à Nottwil, il prêche aussi par l’exemple. «Je veux donner aux personnes que je côtoie la perspective d’un futur avec du sport, souriait-il, pendant son décrassage. C’est synonyme d’une meilleure qualité de vie. Après, si l’envie de faire de la compétition est là, pourquoi pas. Cela peut être l’occasion de découvrir de belles régions… Comme celle d’Yverdon!» Et ainsi de donner l’occasion aux habitants des régions en question de découvrir une belle discipline, le paracyclisme.

Jean-Daniel Carrard, syndic d’Yverdon, et Olivier Français, municipal lausannois, lors du Challenge des autorités. © Nadine Jacquet

Jean-Daniel Carrard, syndic d’Yverdon, et Olivier Français, municipal lausannois, lors du Challenge des autorités.

La mésaventure du Canadien Ross Wilson

Le week-end de Ross Wilson ne s’est pas déroulé comme prévu. Vendredi, alors qu’il effectuait des reconnaissances, il a eu un accident qui l’a conduit à être hospitalisé. Hier, il avait, toutefois, déjà pu regagner son hôtel. Cet ambitieux sportif devrait pouvoir reprendre l’entraînement dans une semaine, de quoi lui permettre de participer aux prochains événements majeurs du calendrier (Mondiaux et Jeux continentaux).

 

La course en ligne au programme aujourd’hui

L'itinéraire de la course en ligne qui a lieu ce lundi. DR

L’itinéraire de la course en ligne qui a lieu ce lundi.

Place, aujourd’hui, à la course en ligne. De 9h à 20h, restrictions de circulation à prévoir sur le parcours (avenue des Bains, rue de Clendy, route de Cheseaux, Cheseaux-Noréaz, Villars-Epeney, La Mauguettaz, Cuarny, Pomy, route de Pomy, arrivée à l’avenue des Bains). Le village est situé, lui aussi, à l’avenue des bains.

Lionel Pittet