Quartier entre tradition et modernité

La Municipalité a présenté la semaine dernière le projet de construction du quartier de la Combe. Quatre immeubles et cinq habitations devraient faire la jonction entre le village historique à l’ouest et les bâtiments plus récent au nord et au sud.

C’est un projet d’envergure qui atteint une nouvelle étape à Valeyres-sous-Montagny. Le Plan d’affectation valant permis de construire La Combe, de son petit nom, prévoit la construction d’un quartier entier sur deux parcelles privées dans la partie est du village. Situées entre les maisons historiques, des villas plus modernes et des vignes, ces parcelles en pente forment comme une bande vierge de construction d’environ 7600 mètres carrés coupant une partie du village. Selon le projet d’agglomération d’Yverdon (PA4 AggloY 2021), ces parcelles sont identifiées afin d’accueillir des habitants et emplois à l’horizon 2027.

Ayant obtenu des préavis positifs lors des examens préliminaires et préalables de la part du Canton, le projet est désormais soumis à l’enquête publique. Une séance d’information a permis à la Municipalité de présenter le projet retenu à la population. Celui-ci comprend quatre immeubles en aval et cinq habitations en amont.

Efforts d’intégration

Cela fait près de dix ans que le projet est à l’étude. Tout au long du processus, la question centrale était: comment intégrer harmonieusement ce quartier? «Il y a eu de nombreuses discussions pour obtenir un rendu correct par rapport à ce qui existe, confirme le syndic Cyril Buffat. On sait que ceux qui ont une vue depuis chez eux ne veulent pas la perdre. Il y a donc eu des analyses sur la hauteur des bâtiments, des couloirs de dégagement et des toitures.»

Le projet retenu a été imaginé par le Groupe Prisme SA, basé à Montagny-près-Yverdon. Il se découpe en deux échelles: des habitations plus petites en amont, pour correspondre aux volumes des villas voisines, et quatre immeubles collectifs en aval, munis de quatre niveaux habitables, disposant d’une volumétrie plus en accord avec le village historique. Une place de jeux est également prévue à l’est pour faire la transition entre le bâti et les vignes. «On est exactement dans la continuité. C’est pour ça que nous avons privilégié neuf constructions plutôt que quatre gros blocs qui n’auraient pas eu leur place ici», remarque le syndic.

Un avis globalement partagé par l’ensemble de la population, même si certains habitants déplorent un style, celui visible sur les projections, tranchant avec le bâti existant.

En revanche, des inquiétudes plus vives ont été évoquées concernant la sécurité des accès automobiles. Les plans projetés prévoient le passage des habitants par le chemin de Perry jusqu’à un parking souterrain sous les futurs immeubles. D’où des discussions sur l’intégration de ce futur trafic dans la zone et son raccordement à la route cantonale. «Les rapports sur la mobilité montrent que ces chemins sont aptes à absorber le futur trafic routier. Cela dit, si nous pouvons améliorer la sécurité, nous le ferons. On n’est pas fermé, mais ce n’est pas prévu pour l’instant.»

Essor démographique

Ce nouveau quartier pourrait accueillir autour de 70, voire 95 habitants, en fonction de l’occupation des futurs logements. «Du point de vue d’un aménagement du territoire durable, il est impératif qu’une part importante des nouveaux habitants s’installe en territoire urbain et dans les environnements construits afin de limiter le mitage du territoire et l’augmentation des besoins en mobilité. Le développement du secteur de La Combe permettra de répondre à cet objectif», peut-on lire sur le site d’AggloY. «En tant que commune d’agglomération, il est naturel de se développer», ajoute Cyril Buffat.

Valeyres-sous-Montagny comptant 706 citoyens actuellement, le futur quartier pourrait pousser ce nombre jusqu’à 800, soit une augmentation de plus de 10% de la population. «Même si on passe les 800 habitants, cela restera supportable dans notre commune. Nous avons le potentiel pour les accueillir et cela ne changera pas notre manière de fonctionner», continue le syndic.

Le projet est ouvert à l’enquête publique jusqu’au 6 juillet. Après le traitement des éventuelles oppositions, il devra être accepté par le Conseil général, avant un premier coup de pioche, dans le meilleur des cas, en 2026.