Quatre jeunes sont allés «sauver des pingouins» au Cap Nord
19 août 2014Partir en Norvège à vélo depuis Yverdon, pour ensuite rejoindre la Finlande et revenir en auto-stop pour certains, voici en quoi a consisté l’Objectif Cap Nord d’un groupe d’amis. Une épopée gage d’anecdotes, de rencontres et d’expériences à se remémorer toute une vie.
«Sauver les pingouins de Norvège !» est le slogan farfelu à la base d’un voyage au Nord qu’ont effectué Vaïata, Corentin, Gaël et Sylvain. Ces quatre jeunes Nord-Vaudois sont allés toucher le point le plus septentrional de la Norvège : le Cap Nord. Le tout à vélo, depuis Yverdon, pour trois d’entre eux. Un des membres, retenu par des examens, n’a pas réalisé la tranche Suisse- Norvège dans son intégralité. «C’est une petite frustration, évidemment, mais ça n’enlève rien aux moments de joie qu’on a passés. On est arrivés au Cap Nord ensemble, c’est le principal», explique Vaïata Bron, 18 ans, la cadette du groupe de cyclo-voyageurs.
L’idée de rouler jusqu’au nord de l’Europe a réellement pris forme en 2012, lorsque Corentin et Gaël partent en voyage, à vélo évidemment, d’Yverdon à Nevers, en France. «Le but était de passer par l’EuroVeloGex, le festival du voyage à vélo lors duquel on a pu rencontrer des personnes plus expérimentées que nous. Une occasion rêvée de se renseigner sur de possibles voyages. C’est à ce moment qu’est venue l’idée de partir en Norvège», explique Corentin van Ruymbeke, 21 ans, l’aîné du groupe.
C’est lors de ce festival qu’une idée est évoquée, basée sur une blague, incongrue à réaliser en voyageant. «Corentin nous a dit : allons sauver les pingouins en Norvège !… Même si on n’en trouve pas là bas, évidement», précise Sylvain Rosset, Grandsonnois de 20 ans, et le moins expérimenté du groupe.
«Du coup, on est parti le 5 mai en direction de l’Allemagne, détaille le Bocan. On a ensuite dû passer par le Danemark, pour arriver sur la terre des Vikings.» Un périple sinueux qu’ont donc emprunté les quatre amis, nouant leurs liens durant leurs années de gymnase et partageant la même passion pour le voyage.
«On l’a fait sans entraînement spécifique, précise Vaïata Bron, la seule fille du groupe. Mais on n’est pas parti dans l’inconnu. En 2011, nous avions fait, en compagnie de Gaël et Corentin, un tour de Suisse à vélo de 1400 kilomètres étalés sur deux semaines.» Les quatre sportifs n’ont donc pas bénéficié de beaucoup de préparation, mais bien d’expériences solides qui leur on servi lors de ce périple scandinave.
Un voyage en Norvège, proprement dit, qu’ils ont débuté par la côte ouest. Un trajet tracé par le spécialiste maison, Gaël Bornet, 19 ans, futur étudiant à l’EPFZ. «Cela n’était de loin pas une corvée. Même si c’était compliqué de dessiner la route à travers l’Allemagne, étant donné le réseau routier complexe qui la compose, avoue le Tapa-Sabllia. Le tronçon norvégien, lui, était plus facile. Il n’y avait, en gros, qu’une route à suivre jusqu’au Cap Nord !»
Lors de ce voyage, les quatre amis ont croisé des retraités lausannois. «Je me mets des fois à parler avec l’accent vaudois, et quand j’ai mentionné le quart d’heure vaudois, une personne, nous a interpellés. Une belle coïncidence qui a généré une belle rencontre », raconte Corentin.
Puis, le 6 juillet, c’est le Graal. Le Cap Nord est enfin atteint par les quatre cyclistes. «C’était fantastique », disent-ils à l’unisson. «Même au moment où j’ai détruit mon bagage avant, on s’est tous bien marrés», se réjouissait Gaël, tout sourire.
Concernant le futur, Vaïata prépare déjà un voyage de l’Espagne en direction du Bénin, par les côtes et en auto-stop. Pour «rejoindre ma maman», précise-t-elle. Les trois jeunes hommes du groupe pensent, eux, à prendre une pause méritée, tout d’abord, mais courte puisqu’ils sont étudiants. Cependant, ils ont déjà tous en tête de refaire un voyage ensemble dans le futur pour nourrir encore leurs souvenirs déjà bien riches.
Plus d’infos et de photos sur www.objectif-cap-nord.ch.
Les rennes, compagnons de routes inattendus
«On s’est réveillé un jour… au milieu d’un troupeau de rennes ! S’exclame Corentin. Avec du recul, c’est plus drôle que flippant.» Ces bestiaux sont très pacifiques, mais comme le dit Vaïata avec humour : «Se réveiller au milieu de 200 rennes, c’est pas commun et assez dangereux. Mais c’est leur terre, ils font ce qu’ils veulent.» «D’ailleurs, rajoute Corentin, les rennes se déplacent sur les routes comme bon leurs semble. J’ai fait un bout de trajet derrière l‘un d’entre eux !» S. Ky. N