Logo
«Que le père Noël, le soir de la dinde, possède un traîneau et un âne, au lieu d’une Volvo, avec feu bleu!»
Quand l’élève Bouillon arrête un instant de faire le pitre, il peut obtenir de très bonnes notes! © Michel Duperrex

«Que le père Noël, le soir de la dinde, possède un traîneau et un âne, au lieu d’une Volvo, avec feu bleu!»

27 décembre 2020

Le Covid a envahi nos vies, la résistance s’organise, pourtant l’ennemi ne vient pas de l’Est comme à la grande époque: il est invisible. Les espions et agents secrets sont partout et la psychose s’est installée dans la société. Mais au-delà de la maladie, un autre ennemi, plus sournois, s’est introduit dans notre vie chaque jour : la peur. Pas la peur du virus mais la peur de la répression, celle de la loi, de la dénonciation, du porte-monnaie, de l’amende, en un mot celle de la police. Même avec toutes les précautions, les amis, les potes fuient une fondue, une choucroute, une réunion, une verrée. Bref, la trouille s’est emparée de l’amitié, et rien qu’une agape secrète, au fond d’une cave, coupe l’appétit des plus téméraires, malgré le fait qu’un copain dévoué fasse le guet dehors, comme lors des grandes manœuvres.

Le refrain de ce mois de décembre résonne derrière la lumière de l’espoir: «On sera combien?» «T’es sûr qu’on ne va pas se faire dégonfler?» «On mange la fondue mais chacun dans son caquelon?»

On a tellement romancé les maquisards et collabos entre 39 et 45 qu’aujourd’hui on n’est pas meilleurs, en frisant la prohibition avec la trouille comme ingrédient. Ces mots risquent de me pénaliser mais ces jours, le symbole de l’amitié s’est étiolé, comme si l’autre devenait un pestiféré! En résumé, trêve d’aigreur, revenons au message de ces moments d’espoir d’un monde meilleur.

L’autre samedi à la télé, la jeune garde des humoristes s’est offert une heure de rire sous la houlette du nouveau messie sympa Schneiter, alias Jean Marc II! Comme fossile du canular, j’ai imaginé quel aurait pu être mon message pour permettre aux spectateurs au moins de sourire. Avec les anciens «niolus», on s’est demandé quelle aurait été la bonne nouvelle de la nativité, si les rois mages avaient été des femmes en notre époque mouvementée du sexisme! Laissons de côté des bergères car elles auraient eu trop froid.

1. Les «magesses» auraient demandé leur route, vu la panne de leur GPS et seraient arrivées à l’heure.

2. Elles auraient aidé à l’accouchement et auraient nettoyé l’étable. 3. Elles auraient préparé du thé et une soupe; leurs cadeaux auraient été utiles, comme une layette, un bonnet ou un cake pour les parents.

En partant, leurs commentaires auraient fusé:

a. «Les sandales de Marie ne vont pas avec sa robe!»

b. «Ce bébé ne ressemble pas à Joseph.»

c. «Ce n’est pas normal de garder des animaux à la maison.»

d. «Il paraît que le père est au chômage et ça m’étonnerait que la maman était encore vierge…»

e. «Ce pauvre bébé part mal dans la vie avec des parents dans la dèche.»

Enfin, elles en auraient parlé à tous, passant le «secret» de lèvres en lèvres, ainsi le roi Hérode aurait pu intervenir, ce qui aurait changé la face du monde.

Donc, heureusement que les vrais rois mages ont repris, en silence, le chemin mystérieux du désert. Merci Messieurs Gaspard, Balthazar et Melchior!

Alors bon Noël à tous et que le père Noël, le soir de la dinde, possède un traîneau et un âne, au lieu d’une Volvo, avec feu bleu, réclamant une amende en guise de cadeau, grâce au voisin Judas!

Denis Meylan