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Remous autour du projet d’Orllati
Orbe, 31 mars 2015. Patrimoine au fil de l'eau, Moulins. © Michel Duperrex

Remous autour du projet d’Orllati

27 septembre 2019 | Edition N°2590

Orbe - Patrimoine Suisse a demandé le classement du moulin situé sur la rive gauche. Ce qui ne serait «pas incompatible» avec le projet immobilier, selon la Commune.

Le projet immobilier mené par Orllati sur le site de l’ancien Moulin Rod interroge toujours. Quelques semaines après la présentation du projet par l’entrepreneur et la Municipalité (lire La Région du 11 septembre), la section vaudoise de Patrimoine Suisse (PS) a envoyé une lettre demandant le classement du site.

Pour l’instant, la note attribuée au moulin par la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) du Canton est de 3, ce qui signifie qu’il s’agit d’un site d’importance locale. Mais pour Béatrice Lovis, présidente de la section vaudoise de PS, cette notation ne reflète pas l’importance du bâtiment. «Il est compréhensible que dans les années 1990, le site ait été sous-évalué, explique-t-elle. À l’époque, on accordait moins d’intérêt au patrimoine industriel. Mais aujourd’hui, on comprend l’importance d’un tel site. Notre objectif est qu’il soit reconnu pour sa valeur réelle, à savoir d’importance nationale.»

«Modifier quelques détails»

Ce qui impliquerait d’élever la note du moulin de la rive gauche à 1 et donc de classer le site. Pour quelles conséquences? «Cela demanderait de modifier quelques détails du dernier projet présenté, assure Jonathan Remund, chef du Service des constructions et de l’urbanisme de la Commune d’Orbe. A priori, un classement n’est donc pas incompatible avec ce qui a été annoncé.» Maurice Lovisa, conservateur cantonal des monuments et des sites confirme: «Le classement du moulin est en discussion depuis plus d’une année. Si cela venait à se concrétiser, je ne vois pas d’impact négatif pour le projet immobilier.»

Du côté d’Orllati, on affirme avoir collaboré avec la DGIP et Orbe. L’entrepreneur indique que le service cantonal et la Ville «sont en relation pour discuter de la suite à donner». Maurice Lovisa note par ailleurs que depuis le premier plan d’Orllati, plutôt «agressif» envers le bâtiment, l’entrepreneur a «pris conscience de l’importance du site», dont le projet a été présenté le 9 septembre. Mais pour PS, cela n’est pas suffisant. «C’est un objet de trop grande valeur pour accepter un compromis médiocre», assène Béatrice Lovis.

Le projet final devrait être mis à l’enquête d’ici début octobre.

Massimo Greco