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Reda Medouani, sans limitation de vitesse
© Michel Duperrex

Reda Medouani, sans limitation de vitesse

12 janvier 2023

A 23 ans, le très rapide Reda Medouani a tout l’avenir devant lui. Les suiveurs du football régional l’ont choisi comme étant le meilleur, mais lui en veut toujours plus. Le FC Thierrens pourra-t-il compter encore longtemps sur ses énormes qualités de percussion?

Il ne s’en cache pas, Reda Medouani, il a décidé de mettre tous les atouts de son côté et de se concentrer exclusivement sur le football, même en jouant, pour le moment, en 2e ligue inter. Le Parisien, né dans les Yvelines en 1999, veut «tout casser» en Suisse et tout faire pour vivre de sa passion, le football. Ses atouts? Une pointe de vitesse exceptionnelle, une percussion sans égal à ce niveau, et, en plus, une immense volonté de réussir et de suivre l’exemple de Mory Diaw, l’un de ses amis, aujourd’hui gardien de Clermont, en première division française. «Bien sûr que je veux aller plus haut, je ne m’interdis rien. Je sais aussi que pour réussir, en Suisse comme ailleurs, il faut prouver sur le terrain, mais aussi avoir les bons contacts, être à l’affût des bonnes opportunités.»

Auteur de neuf buts lors de ce premier tour, l’attaquant a déjà identifié ses axes de progression et assure travailler pour s’améliorer chaque jour, en plus des séances collectives avec le FCT. «Ce serait une erreur de ne m’appuyer que sur ma vitesse pour faire des différences. Je dois mieux utiliser mon potentiel et notamment faire en sorte de perdre le moins de ballons possible et améliorer ma première touche de balle. Je sais qu’à plus haut niveau, chaque geste compte et que je ne pourrai pas me permettre d’avoir du déchet. Un attaquant, dans le monde professionnel, a peut-être deux ou trois ballons exploitables par mi-temps, il doit les utiliser pour être décisif», explique le Parisien, qui peut évoluer à tous les postes de l’attaque, que ce soit sur l’aile, en pointe, ou en soutien de l’avant-centre. «Quel que soit le poste où je joue, je me dis que je dois être décisif», glisse-t-il, autant pour progresser individuellement que pour espérer être repéré par une écurie de niveau supérieur qui pourrait lui permettre, peut-être, de vivre complètement du football, son grand objectif et son obsession quotidienne.

 

«J’écoute les conseils des plus anciens, j’emmagasine»

 

Voilà dix ans, Reda Medouani était un joueur du Paris Saint-Germain, où il a effectué sa formation alors adolescent. Son grand pote Sikou Niakaté joue aujourd’hui à Braga, tandis que d’autres grands noms qu’il a côtoyés, comme Matteo Guendouzi, Moussa Diaby et Dan Zagadou, connaissent de très belles carrières professionnelles.

«J’ai pris un autre chemin, qui n’est de loin pas encore fini», sourit le Parisien, qui est notamment passé par l’Entente Sannois Saint-Gratien et l’AS Poissy, deux très bons clubs amateurs de la région parisienne, avant de tenter sa chance en Suisse, d’abord à Meyrin, puis à Yverdon et, désormais, Thierrens, où son entraîneur Pierre Cheminade l’aide à assimiler les préceptes du très haut niveau, lui qui l’a connu à Troyes. «J’écoute les conseils des plus anciens, ceux qui ont l’expérience du monde professionnel, j’emmagasine beaucoup. Yassine El Allaoui et Lyazid Brahimi me parlent aussi, me disent comment je peux progresser», confie l’attaquant, arrivé en Suisse en 2019 et qui rêve de gravir les échelons le plus vite possible.

Grand artisan de la promotion du FC Thierrens en 2e ligue inter l’été dernier, grâce notamment à des finales de feu face à Stade-Lausanne-Ouchy II, Reda Medouani a sans aucun doute les qualités requises pour reprendre le fil d’une carrière professionnelle, mais il sait également que les places sont chères… et peut-être plus en Suisse qu’ailleurs, le football n’ayant pas la même place ici que dans des pays avec une culture du ballon rond plus développée. «Je ne veux pas avoir de regrets, je vais faire les efforts et voir où mon parcours me mène», glisse l’ambitieux Reda Medouani, bien conscient que le chemin qui mène tout en haut est semé d’obstacles et que le relatif confort d’une vie de salarié en Suisse n’incite pas forcément tous les joueurs de 1re ligue ou de 2e ligue inter à s’arracher pour obtenir un petit contrat professionnel pour débuter. Lui pense différemment et poursuit son rêve.

Tim Guillemin