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«Rémy Jaquier n’oublie pas d’où il vient»
Yverdon, 3 juillet 2018. Attente en gare de Rémy Jaquier. © Michel Duperrex

«Rémy Jaquier n’oublie pas d’où il vient»

30 août 2018 | Edition N°2321

Yverdon-les-Bains  –  Le nouveau président du Grand Conseil sera célébré par la ville et la région, mardi prochain. Portrait d’un homme qui fait l’unanimité autour de lui et qui fait passer les intérêts des autres avant les siens, loin des clivages partisans.

Ouvert. Conciliant. Rassembleur. Ces trois qualificatifs semblent taillés sur-mesure pour Rémy Jaquier, tant ils reviennent en boucle dans la bouche de ceux qui le côtoient. Nul besoin d’appartenir au PLR, comme lui, pour apprécier le nouveau président du Grand Conseil. Sans doute parce que l’ancien syndic de la Cité thermale a l’art de jeter des ponts entre les gens. «C’est quelqu’un qui s’intéresse à l’autre, ce qui n’est pas toujours courant en politique. Il est à l’écoute», souligne le conseiller communal yverdonnois et député Vert Vassilis Venizelos.

Natif de Démoret

D’Yverdon-les-Bains au Canton, Rémy Jaquier se démarque par sa capacité à fédérer. «Il arrive à faire la synthèse d’une discussion d’une heure en quatre phrases. On sent l’ancien syndic collégial et les années d’expérience: il connaît les institutions à 200%», commente le député socialiste combier Nicolas Rochat Fernandez, membre du Bureau du Grand Conseil.

L’ancien gamin de Démoret n’avait pourtant pas prévu de faire du bruit dans le landerneau politique. Lorsqu’on lui a suggéré de se présenter à la Municipalité, en 2001, il en a longuement discuté avec son épouse, Claude-Anne Jaquier: «Je lui avais dit: ça m’étonnerait que tu sois élu, vas-y!» Rémy Jaquier avait tenté l’aventure. Et au moment du décompte des voix, il s’était retrouvé largement en tête. «La question de la syndicature s’est alors posée, se souvient son épouse. Et là, ça a été un tsunami!»

Propulsé chef de l’Exécutif, Rémy Jaquier a embrassé la fonction comme personne. «Il est tellement attaché à l’institution qu’on peut difficilement la critiquer», explique sa femme. Très à cheval sur l’importance de faire passer les intérêts de la collectivité avant tout, l’homme a toujours mis ses intérêts personnels de côté, même partisans. «A Yverdon-les-Bains, nous sommes nombreux à regretter les clivages politiques actuels et la difficulté à trouver un consensus sur des dossiers majeurs. Ce rôle était parfaitement incarné par Rémy Jaquier. Sa capacité à chercher des solutions et à être à l’écoute de l’autre amenait de la sérénité dans les débats», note Vassilis Venizelos.

Un mentor

Une ouverture qui n’a pas «toujours plu aux intégristes de son propre parti», concède Christian Weiler, président de la section yverdonnoise du PLR. De même, d’aucuns ont pu lui reprocher quelques lenteurs: «Quand on sait écouter les gens, on prend du temps mais ça permet d’avoir une décision plus mûre et plus réfléchie», ajoute son collègue de parti. «Il macère les choses, ça se sent», complète Nicolas Rochat Fernandez. Ce qui ne l’empêche pas de trancher: «Mais il prend le temps pour le faire et il consulte tout le monde.»

En 2009, pourtant, alors qu’il veillait sur la Cité thermale depuis sept ans, il n’a pas hésité à lâcher la syndicature. Jean-Luc Pointet, son ancien associé au sein du bureau de géomètres Jaquier Pointet, venait de décéder tragiquement. Rémy Jaquier a su, alors, que sa place était à la tête de l’entreprise. «Il n’a pas hésité une seconde», assure Claude-Anne Jaquier. Pour Sylvain Pittet, à qui il a transmis les rênes de la société l’an dernier, il a joué un rôle de mentor: «Je venais de sortir de l’EPFL et j’avais une année d’expérience, raconte l’actuel directeur de 36 ans. Je me suis formé au métier avec lui.»

Une fois encore, Rémy Jaquier a fait passer les intérêts d’autrui avant les siens. Très attaché à sa famille, il a d’ailleurs toujours réservé des plages dans son agenda professionnel pour ses quatre enfants. A 25 ans déjà, bien avant d’être papa, il veillait déjà sur ses trois frères et sa maman, après la disparition brutale de son père. «Il a pris la charge de la famille», se rappelle son ami Jean-Marc Bovay, président du Chœur d’hommes de Démoret.

Dans le village de son enfance, on n’a pas oublié le petit Rémy qui, à 66 ans, reste très attaché à la terre de sa jeunesse. L’Yverdonnois est de toutes les manifestations, ou presque. «Quand on a chanté pour l’anniversaire de l’église ovale de Chêne-Pâquier, il avait les larmes aux yeux, raconte Jean-Marc Bovay. Ça m’avait touché de le voir si ému. C’est quelqu’un qui a un sens social très développé et qui est resté très simple.» C’est que Rémy Jaquier «n’oublie pas d’où il vient, assure Christian Weiler. Il salue les gens de son village comme il le fait avec les membres du Conseil d’Etat».
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Festivités

Yverdon-les-Bains et le district célébreront l’élection de Rémy Jaquier à la présidence du Grand Conseil pour l’année 2018-2019, mardi prochain. Le premier citoyen du canton a tenu à associer la population à cette journée en la conviant de 18h à 19h30  aux Rives du Lac. Les Milices vaudoises y feront la démonstration de leur savoir-faire, présentation qui sera suivie d’un apéritif.

Caroline Gebhard