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Renvoyé pour assassinat

2 avril 2019 | Edition N°2469

Yverdon-les-Bains – L’auteur du double homicide de la rue du Lac sera jugé par le Tribunal criminel.

L’auteur du double homicide commis le 29 septembre 2016 dans un immeuble de la rue du Lac répondra d’assassinat devant le Tribunal criminel de l’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois. Premier procureur chargé du dossier, Christian Maire a confirmé avoir rendu l’acte d’accusation. Le procès aura lieu cette année encore.

Les faits, précisés lors d’une reconstitution qui a eu lieu en novembre de la même année, font état d’une véritable boucherie. L’auteur a en effet asséné plusieurs dizaines de coups de couteau aux deux victimes, âgées de 39 ans, qui se trouvaient dans le logement situé sous le sien.

Cette explosion de violence semble être le résultat d’une forme de haine que l’auteur nourrissait envers sa voisine, à laquelle il reprochait de faire du bruit, et à l’ami de celle-ci, qui la rejoignait fréquemment dans son appartement.

Ce serait encore le bruit qui, le jour des faits, alors qu’il venait de rentrer du travail, a entraîné l’auteur dans un déferlement d’une violence rare. Il a frappé à la porte de sa voisine et a été accueilli par l’ami de celle-ci. L’auteur lui a asséné de nombreux coups avec un grand couteau, mais l’homme a résisté tant qu’il a pu, avant de succomber. L’accusé s’en est pris ensuite à la femme. Celle-ci, sans doute tétanisée, n’est pas parvenue à quitter son logement. L’auteur a fait preuve envers elle du même déchaînement de violence, lui assénant des dizaines de coups de couteau. Une fois le drame consommé, il a quitté l’appartement, laissant sa voisine agonisante – elle est décédé à l’hôpital d’Yverdon-les-Bains durant la nuit –, ce qui lui vaut d’être renvoyé également pour omission de prêter secours. Il était occupé à nettoyer les traces de son crime lorsque les policiers, alertés par les employés d’un commerce voisin, l’ont interpellé dans son appartement.

La responsabilité en débat

La grande question du procès à venir concerne la responsabilité. Une première expertise a conclu à l’irresponsabilité, que soutiendra sans doute Me Laurent Schuler, avocat de l’accusé. Les parties civiles, représentées par Me Gloria Capt, respectivement Me Stéfanie Brun Poggi, s’appuieront sur la contre-expertise, qui conclut à une responsabilité partielle.

Isidore Raposo