Logo

Replacer Azzurri sur la carte de la Cité thermale

23 juillet 2019 | Edition N°2545

Antonio Patricelli a repris les rênes du club italophone d’Yverdon-les-Bains avec une idée claire: lui redonner son lustre d’antan et l’amener au plus vite en 3e ligue.

Antonio Patricelli a prévenu sa femme: cet été, pas de vacances! «Il y a à faire», lui a-t-il fait comprendre. Les affaires, c’est Azzurri Yverdon, dont il vient de reprendre la présidence et pour lequel il entend s’investir à fond. «On m’avait déjà contacté il y a cinq ans pour occuper le poste mais, à l’époque, c’était incompatible avec mon travail.» Désormais, l’Italien profite de la quiétude de sa retraite anticipée. Il a donc tout le loisir de se consacrer à des projets annexes. Soit, en l’occurrence, aux «Azzu».

Habitué des comités – «plutôt ceux des entreprises, mais ce n’est pas si différent» –, Antonio Patricelli incarnera la figure d’expérience au sein d’un club en pleine reconstruction. «Quelque part, et sans aucune prétention, je représente l’expertise et Antonio l’autorité», résume Nino Genovese, 29 ans dont trois d’ancienneté au club, l’un des deux vice-présidents. «Il faut remercier Liberato Melfi, l’ancien président, pour son dévouement. Mais, sans lui reprocher quoi que ce soit, son départ a laissé un vide, sachant que la moyenne d’âge du comité restant devait être de 26 ans.»

Appel à Dylan Martini

Voilà pour le passé, que les nouveaux dirigeants préfèrent de toute façon laisser derrière. Un gros boulot de documentation a été entrepris depuis trois ans, le club yverdonnois repose à nouveau sur des bases saines et l’idée, désormais, est de bâtir sur celles-ci. Le nerf de la guerre depuis quelques saisons lorsqu’on s’appelle Azzurri Yverdon? Trouver suffisamment de joueurs pour peupler les deux équipes du club. «Là encore, c’est un chantier en bonne voie, rassure Nino Genovese, lui-même sur le terrain quand il faut donner un coup de main. La une compte déjà dix-sept éléments. On aimerait encore un gardien, pour concurrencer Roki Jakovljevic, et un ou deux attaquants. Mais notre plus grand souhait, c’est de faire venir Dylan Martini de La Sarraz.»

Les matches le vendredi soir

Les Italophones de la Cité thermale devraient pouvoir compter sur un argument non-négligeable à l’échelle de la 4e ligue pour attirer du monde: ils ont fait la demande de disputer toutes leurs rencontres à domicile le vendredi soir. «Notre souci, c’est de réussir à faire jouer ensemble en 4e ligue des footballeurs qui ont le niveau de la 3e ligue et qui en sont tout à fait conscients. Si bien qu’on fait souvent face à un certain laisser-aller, continue Nino Genovese. Il y a deux saisons, la promotion nous a filé sous le nez à cause d’un enterrement de vie de garçon un peu trop arrosé la veille du dernier match. C’est de la 4e ligue, on n’est pas là pour obliger les joueurs, on veut qu’ils soient libres. Mais tout de même suffisamment sérieux pour atteindre nos objectifs.»

Les objectifs, d’ailleurs, font encore objet de discussions. Antonio Patricelli veut  remonter le plus vite possible pour «suivre la trace d’Yverdon Sport II», néo-promu en 2e ligue, qu’il avait participé à créer à l’époque. Nino Genovese préfère, lui, se montrer plus prudent. «Atteindre les finales, ce serait déjà très bien.» Deux sons de cloche, une même idée: redonner à Azzurri Yverdon son lustre d’antan. «Quand on avait plus de spectateurs qu’YS», sourit le nouveau boss.

 

Un club toujours communautaire

Sur son portable, Nino Genovese affiche fièrement le nouveau logo d’Azzurri. «On y retrouve le Y d’Yverdon, le drapeau de l’Italie et il a été fait par Romuald Neves, un… Portugais.» Un symbole fort pour un club aux valeurs communautaires. Mais l’est-il toujours, en fait? «Les choses ont changé, lance Nino Genovese. On n’est plus le club des Italiens de la ville. Ceux-ci se sont intégrés à la vie locale, ils n’ont plus besoin de se retrouver entre eux, en marge de la société. La réalité actuelle, c’est qu’on est ouverts à tout le monde. La saison dernière, on a notamment accueilli six Éthiopiens à la une.»

Florian Vaney