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Retour dans les baquets
© Fotocar13

Retour dans les baquets

5 janvier 2023

Léna Bühler pilotera une Formule 4 dès ce mois-ci aux Emirats arabes unis pour cinq meetings. La pilote de Valeyres-sous-Montagny vise un volant dans la toute nouvelle F1 Academy, cette saison.

Les galères des dernières saisons sont-elles enfin derrière Léna Bühler, elle qui a dû se résoudre à lâcher le volant en mai dernier après une dernière course en Formule 3 à Monaco? Les signaux sont en tout cas très positifs pour la pilote de Valeyres-sous-Montagny, qui a profité des longs mois éloignés des circuits pour monter un groupe de sponsors prêts à la soutenir.

«Je ne savais qu’un jour avant si j’allais pouvoir rouler ou non. Il n’était pas possible de continuer ainsi», lance la Nord-Vaudoise de 25 ans, en évoquant ses déboires récents. Rebondir a constitué un long processus. Car une fois les fonds nécessaires pour se présenter de nouveau dans le championnat de F3 Regional trouvés, elle a appris que la quatrième voiture par écurie était supprimée dans la catégorie. Elle s’est alors retrouvée sans volant.

Elle a ensuite pensé à se lancer en endurance, jusqu’au moment où la création d’une toute nouvelle série, la F1 Academy, a été rendue publique. Léna Bühler avait, d’un coup, une nouvelle cible à portée. Cela a aussi permis de décanter les choses vis-à-vis de ses partenaires. «Quand j’ai appris que je n’allais pas pouvoir m’aligner en F3 Regional, j’étais au fond du bac. Finalement, il s’agit peut-être d’un mal pour un bien», se projette-t-elle.

Le seul bémol est que le championnat se déroule en Formule 4. «Cela implique de refaire un pas en arrière», reconnaît celle qui roulait en F3 Regional depuis 2021.

Tandis que la W Series, réservée aux femmes, a interrompu sa saison en 2022 en raison de finances insuffisantes, Léna Bühler se félicite d’avoir refusé un baquet dans la catégorie l’an passé, elle qui aurait pu y signer un contrat qu’elle jugeait inadéquat. Le temps et les événements lui ont donné raison.

Et voilà qu’en novembre a donc été annoncée la F1 Academy, championnat également dévolu aux dames et soutenu directement par la Formule 1. Le parcours y est tout tracé pour gravir les échelons pour les filles qui se mettront en évidence: elles pourront obtenir une place en F3, puis au-delà, si tout se déroule bien.

D’abord dans le golfe Persique

Dans l’immédiat, et dans l’idée préparer sa saison en F1 Academy si elle y obtient une voiture – les discussions ont cours –, Léna Bühler se rend aux Emirats arabes unis, où elle avait déjà piloté l’hiver passé, pour y disputer le championnat F4 (mixte), de la mi-janvier à fin février. A son programme, cinq meetings, sur les circuits de Dubaï, d’Abu Dhabi et du Koweït. Elle y pilotera sous les couleurs de l’écurie R2Race. «Je suis super contente de recommencer à rouler en compétition», s’exclame-t-elle, avant de s’envoler pour le Moyen-Orient pour un enchaînement intense. Qu’elle attendait tant.

 

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courses sont au programme de Léna Bühler, dès le 13 janvier, en Formule 4 des Emirats arabes unis. A raison de deux meetings à l’Autodrome de Dubaï, et au circuit F1 de Yas Marina, à Abu Dhabi. Ainsi qu’à une reprise, et pour la première fois, début février, au Koweït Motor Town.

 

La nouvelle F1 Academy

Cinq équipes, déjà présentes en F2 et F3, composeront la F1 Academy en 2023, série directement créée et soutenue par la Formule 1, dans le but de permettre aux filles de gravir les échelons du sport automobile. Chaque écurie alignera trois monoplaces sur la grille, pour quinze concurrentes en tout. Le championnat comptera un total de sept meetings (de trois courses chacun), lors des week-ends de Formule 1.

Les participantes doivent débourser la somme de 150 000 euros, tandis que la F1 assumera la même part pour chaque voiture engagée. Les teams couvriront le reste du budget.

Manuel Gremion