Football – Promotion League – Dix-sept ans après son départ d’Yverdon Sport pour Lugano, puis l’Allemagne, Ludovic Magnin retrouve le Stade Municipal, demain, en tant qu’entraîneur de la «deux» du FC Zurich.
«Ça va être un match comme un autre pour mes joueurs, mais très, très particulier pour moi. Ça fait déjà 17 ans et…», Ludovic Magnin marque une pause, comme rattrapé par le souvenir de toutes ces années passées en un rien de temps. Le début de son aventure à Yverdon Sport ; son départ pour Lugano, puis l’Allemagne ; son (long) passage en équipe nationale. «Les grilles à l’entrée du Stade sont toujours là ? Questionne- t-il. Oh oui ! Ça va faire remonter plus d’un souvenir de les revoir.»
Il n’a rien oublié
Si l’ancien défenseur est sur le point d’effectuer son retour au Stade Municipal, c’est qu’il est aujourd’hui l’entraîneur principal de la deuxième équipe du FC Zurich, qu’Yverdon Sport reçoit demain, à 17h30. «En fait, ça fait depuis qu’YS a été promu que je me réjouis. Si on avait les moyens, j’aurais même prévu un camp d’entraînement d’une semaine dans le Nord vaudois», plaisante-t-il.
Bien qu’il vive désormais à Zurich avec sa famille, le natif d’Echallens n’a pas tiré une trait sur ses racines. «Yverdon, c’est tout pour moi. Ce n’est pas seulement la ville où j’ai signé mon premier contrat semi-pro, c’est aussi là que je suis allé au gymnase, que j’ai grandi. L’été, lorsqu’on rentre voir la famille, on passe toujours par la région. Et on ne repart jamais sans être allé faire un tour au bord du lac, à Yvonand.»
Mais c’est bien dans la capitale économique du pays que Ludovic Magnin a élu domicile. Il y a passé ses deux dernières saisons en tant que joueur (2010-2012), avant de rejoindre le secteur de formation du club. «M’instruire au métier d’entraîneur était une condition nécessaire à mon retour en Suisse, lâche celui qui venait de passer sept ans entre Brême et Stuttgart, où il a conquis notamment un titre national avec chaque équipe. Mes six premiers mois ont été entièrement dévolus au fait d’apprendre à connaître tout le monde, des M12 aux M21. Après quoi, j’ai commencé à m’occuper des M18, jusqu’à l’été dernier.»
A quoi ressemble l’équipe que va affronter Yverdon demain ? «A mon arrivée, on a gentiment poussé vers la sortie les joueurs un peu trop vieux, pour faire de la place aux jeunes. Pour les encadrer et effectuer la liaison entre le terrain et le banc : Florian Stahel (ndlr : 15 saisons de Super League à son actif). Il a accepté de quitter Wohlen, avec qui son contrat courrait encore, pour rejoindre la réserve du FCZ. On aurait aussi souhaité recruter son pendant offensif, mais on ne l’a pas trouvé. Le mélange donne une équipe (5e, quatre points derrière YS) qui joue plutôt bien au foot. D’ailleurs, la manière comptera davantage que le résultat, demain.»
Ni plan de carrière ni chemin tracé d’avance : pour la suite de son parcours d’entraîneur, le Vaudois avance pas à pas. «Il faut déjà que je finisse mes diplômes. Il me reste six mois. C’est primordial pour moi avant de potentiellement m’engager plus haut. Ensuite, l’avenir dépendra de la qualité de mon travail.»
Ses diplômes, il les effectue en même temps qu’Anthony Braizat, le coach d’Yverdon Sport. Ce dernier l’a-t-il mis en garde concernant les fins de match canon de son équipe ? «Si on gagne 0-4 à la pause, YS peut bien nous en mettre un ou deux en fin de rencontre», sourit un Ludovic Magnin impatient d’en découdre.
«C’était mon nom au télétexte»
Sélectionné à 63 reprises, Ludovic Magnin a été l’un des défenseurs emblématiques de l’équipe nationale suisse des années 2000. Une époque durant laquelle la rivalité avec la France a probablement atteint son paroxysme. «C’est vrai qu’on a souvent affronté les Bleus lorsque j’évoluais avec la Nati.» Ce qui signifie que le Vaudois a été plusieurs fois confronté à Djibril Cissé, qu’il retrouvera demain. «Ça va faire bizarre de se situer de l’autre côté du banc, alors que lui joue encore, se marre-t-il. Il y a eu ce match, au Stade de Suisse, lors des qualifications pour la Coupe du monde 2006 (ndlr : le 8 octobre 2005). Il avait ouvert le score. En fin de rencontre, alors qu’on poussait pour revenir, j’ai pu tirer un coup-franc. Il a été dévié par un défenseur français (ndlr : Lilian Thuram), mais il est entré. Et comme je ne marquais pas souvent, je l’ai gardé pour moi. C’est bien mon nom qui était inscrit au télétexte.»