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Révolution technologique au Battoir
Si le système GPS ne fonctionne pas lors des entraînements en salle, les parois Sensiwall, elles, conviennent parfaitement à ce genre de séances. La recrue Dylan Martini peut en attester. © Michel Duvoisin

Révolution technologique au Battoir

9 mars 2018 | Edition N°2202

Le FC Champvent s’est équipé des parois Sensiwall et d’un système de capteurs GPS durant l’hiver. L’évolution est en marche.

En rejoignant Champvent durant la trêve hivernale, Philippe Demarque était sensé gagner en liberté et en temps libre. Son poste d’assistant de la première équipe d’Yverdon Sport, en plus de son rôle auprès des juniors de la Cité thermale (qu’il occupe toujours), lui demandait effectivement un investissement de tous les instants. Un engagement qui, naturellement, est moindre au sein d’un club amateur comme le FCC. Et puis, le football et la passion ont rattrapé le technicien…

Dès son arrivée, l’Urbigène a initié une petite révolution au Battoir. En se servant de ses expériences récentes, l’homme a rapidement convaincu Claude Meylan, son président, de se fournir en matériel de pointe. Autrement dit, les Chanvannais disposent désormais de quatre parois Sensiwall – invention de la start-up yverdonnoise du même nom –, ainsi que de capteurs GPS. «Pour les parois, commercialisées depuis 2017, j’avais participé à leur développement, explique Philippe Demarque. Concernant le système GPS, Anthony Braizat (ndlr: l’entraîneur d’YS) avait amené ça de Servette à Yverdon, ce qui m’avait donné l’occasion d’apprendre son fonctionnement.»

Elément motivateur

Deux technologies qu’il ne suffit pas de posséder pour bénéficier de leur plus-value. Il faut comprendre les résultats, les analyser et, surtout, pouvoir travailler avec. «Si l’on prend notre match amical contre Italia Nyon, on se rend compte qu’un joueur comme Robin Chabod n’a pas parfaitement géré son effort. Il a énormément couru pendant une demi-heure, puis il s’est rapidement retrouvé exténué», note Alain Poncet, assistant à la «une». «Dans le cas de Bryan Porcello, arrivé d’Ependes durant l’hiver, on constate qu’il est loin d’avoir la meilleure VMA (vitesse maximale aérobie) du groupe, poursuit Philippe Demarque. Par contre, face à Nyon, c’est celui qui a couru le plus. On peut donc en tirer la conclusion suivante: il a une force mentale au-dessus de la moyenne.»

Au-delà des diverses interprétations, ce matériel «new gen», peu répandu dans le football amateur, pousse surtout les joueurs à se surpasser. «Ils se retrouvent confrontés à eux-mêmes, ainsi qu’à des données chiffrées qui ne trompent pas. Et les résultats sont là: en moyenne, chacun a progressé entre 25 et 40% depuis la reprise.» Une amélioration qu’il convient de relativiser après une pause de près de trois mois.

«T’as vu, j’ai gagné 2km/h!»

Reste que la motivation se lit aisément sur le visage des joueurs. «L’autre jour, j’ai aperçu Albino Bencivenga discuter avec un coéquipier, glisse Alain Poncet. Il lui a dit: t’as vu, j’ai gagné deux km/h depuis le dernier match! Ils se sont tous pris au jeu.»

Les parois Sensiwall, elles, ont déjà permis à Champvent de plutôt bien limiter la casse lors d’une préparation hivernale comme toujours perturbée par le froid et la neige. Positionnées aux quatre coins de la petite salle du village, celles-ci donnent une toute autre dimension à un entraînement qui semble limité. Résumé rapidement: lorsque la lumière est rouge, le but est fermé; quand elle est verte, il faut marquer. L’idéal pour lever la tête, se repérer dans l’espace et effectuer des choix rapides. Tout pour que le feu, lui, reste au vert durant tout le printemps au Battoir.

Florian Vaney