Bodybuilding – A peine revenu d’une compétition internationale à Estoril avec une 3e et une 4e places en poche, Flavio Lancia s’apprête à repartir pour Budapest, où l’attend le concours de Mister Univers WABBA. L’aboutissement d’une saison.
Il a bien failli tout arrêter, Flavio Lancia. Ranger définitivement 17 ans de compétition au placard, retrouver une vie «normale» et se consacrer à sa famille et son travail. Les sacrifices inhérents à son sport commençaient à prendre trop de place par rapport au reste de ses activités. C’était en fin d’année dernière. Le bodybuilder de Valeyres-sous-Montagny a alors vécu une sérieuse remise en question. «Sauf qu’il y a ce top 6 dans une grande compétition (ndlr : Mondiaux ou Mister Univers) après lequel je cours depuis tellement longtemps… C’est en quelque sorte l’objectif d’une vie, et je ne me vois pas arrêter tant que je ne l’ai pas atteint. Et il y a tous les gens et les sponsors qui se sont engagés récemment auprès de moi. Je me serais senti mal de les laisser tomber.»
Le cadre A pour Univers
Le quadruple champion de Suisse a donc décidé de repartir pour un tour, voire deux. «Je n’ai encore pas grand-chose de prévu pour la saison prochaine, mais je sais que l’actuelle ne sera pas ma dernière», se réjouit l’athlète de 46 ans. Il faut dire que, de son propre aveu, celui qui exerce à 100% en tant que conseiller en personnel est plus en forme que jamais. Il y a dix jours, lors d’une compétition internationale à Estoril (Portugal), il est allé se tester en vue du concours Mister Univers WABBA de ce week-end, en plus d’obtenir une brillante 3e place dans sa catégorie body légers (rapport poids/taille égal à 1, à 5% près), ainsi qu’une 4e en super master, chez les plus de 45 ans. «Sincèrement, ça doit être le meilleur championnat auquel j’ai participé. 250 athlètes, 1500 spectateurs, quasi aucun retard, ce qui est loin d’être la norme dans ce genre de rendez-vous… Bref, c’était le rêve.»
Un rêve qui lui a permis de se qualifier dans le cadre A de la fédération suisse pour Mister Univers, qui se disputera en Hongrie. Dans sa catégorie, il est le seul du pays à avoir gagné ce privilège. «Cela signifie que la fédé prend toutes les charges de ma participation à son compte.»
Un poisson dans l’eau
Une qualification qu’il doit avant tout au travail acharné effectué depuis presque 25 ans, et plus spécifiquement ces derniers mois. «Je peux toujours compter sur le soutien de mon coach alimentaire, Christophe Dupertuis, avec qui je travaille de longue date. Récemment, j’ai rencontré Rui Rodriguez. C’est un athlète qui possède un niveau impressionnant et qui m’a vraiment aidé à passer la vitesse supérieure en salle.»
Qui dit approche d’une compétition dit, forcément, plan alimentaire particulièrement restrictif. «Là, ça fait une semaine que je ne mange que du poisson, à hauteur de deux kilos par jour, répartis sur six repas. Ça a l’avantage d’être assez volumineux, riche en protéines et pauvre en calories.» Reste encore à tenir le coup mentalement : «Cela oblige à certaines concessions. Mais la passion de ce sport m’anime à tel point que je passe rapidement outre.»
Samedi, Flavio Lancia s’envolera donc pour Budapest, où la consécration de toute une saison pourrait l’attendre, le lendemain. «J’aurais apprécié pouvoir partir un peu plus tôt, mais, la pesée étant samedi soir, on m’a fait remarquer que cela ne servait pas à grand-chose…»
Tout est, cependant, déjà calibré pour que, enfin, le pensionnaire du fitness Best Body, à Yverdon, puisse faire partie des six meilleurs athlètes de la catégorie body légers. Il n’y a «plus qu’à» impressionner le jury hongrois. L’expérimenté Nord-Vaudois possède bien un ou deux tours dans sa manche pour ce faire.
Au gramme près
Point crucial d’une compétition, passage obligé et presque aussi important que la prestation sur scène : la pesée. Celle-ci a lieu le jour précédant la présentation et représente souvent le premier stress d’un week-end chargé en émotion. «Pour ma part, je sais que je dois me trouver le plus proche possible de 74,5 kg, sans dépasser cette marque. Si ça arrive ? On met des habits chauds, on fait de la marche rapide et on essaie de perdre les quelques grammes en trop en évacuant la flotte», explique Flavio Lancia.
Une fois le résultat validé, les athlètes, qui ont souvent coupé tous les hydrates de carbone de leur alimentation depuis plusieurs jours, peuvent enfin renouer avec les précieux glucides. «L’idée, c’est de réaliser une sorte de rebond, pour paraître plus gonflé sur scène. Ça aide aussi à ne pas tirer une tête d’enterrement devant les juges le jour J.»