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Une saison qui s’est terminée si tôt pour les deux équipes régionales
«C’est bizarre que ce soit la première équipe qui termine en premier, alors que les autres sont encore à fond dans leur championnat», constate Jiri Rambousek. © Champi-a

Une saison qui s’est terminée si tôt pour les deux équipes régionales

21 février 2018 | Edition N°2190

Le HC Yverdon a disputé son championnat par vagues. Si le maintien a été rapidement assuré, l’équipe a fait espérer mieux qu’un 8e rang.
Une saison régulière au-delà des attentes suivie d’une grosse désillusion en playoffs: l’exercice du HC Vallée de Joux, quant à lui, laisse comme un amer arrière-goût en bouche.

HC Yverdon

 

La saison régulière

Trois phases parfaitement distinctes, calquées sur les trois tours, ont rythmé l’exercice régulier du HC Yverdon, néo-promu. «Premièrement, il a fallu du temps pour se situer. On s’est cherchés, par rapport à ce nouveau championnat, se souvient Jiri Rambousek. En plus, plusieurs joueurs sont arrivés en cours de saison.» Une période d’adaptation à laquelle a succédé un épisode faste, qui a vu les Yverdonnois remonter dans le top 5. «Un cycle encourageant pour la suite, qui nous a même fait penser à revoir à la hausse notre objectif initial, qui était juste le maintien», poursuit l’entraîneur tchèque. Les choses se sont, ensuite, irrémédiablement corsées dès la défaite contre le HC Vallée de Joux, avant Noël. Lors du dernier tour, Jimi Tinguely et les siens n’ont obtenu que deux victoires, contre les cancres Monthey et Meyrin. De quoi les faire retomber au 8e rang et hériter de l’ogre Sierre au premier tour des playoffs. Rédhibitoire.

Il est difficile d’expliquer cette baisse de régime: «On a probablement fait involontairement preuve de moins de motivation une fois le maintien assuré, estime le technicien. L’équipe a manqué d’expérience et de détermination dans des moments décisifs, comme lors de ce match où on menait 3-1 contre Saint-Imier, avant d’être battus.»

Un bilan unilatéral demeure, par conséquent, difficile à établir. «Qualifiés tôt pour les playoffs, on n’a jamais risqué la relégation, et ce à notre première saison en 1re ligue. A l’inverse, compte tenu de la qualité du jeu produite en novembre et décembre, on a de quoi être déçus de terminer 8es. Il y avait de quoi faire mieux, soupèse Jiri Rambousek. On ne peut parler ni de déception totale, ni de satisfaction.»

Les playoffs

La mission était impossible. Et pourtant, Yverdon a su élever son niveau de jeu et, comme en saison régulière, donner bien des tourments aux Sierrois. Reste que, au final, la formation de la Cité thermale est sortie de la glace vaincue à chaque confrontation, et c’est cela que l’histoire retiendra. Pour le HCY, les séries n’auront duré qu’une semaine. C’est court, très court. «Au vu de nos prestations, être éliminés en trois matches est sévère. On a espéré s’offrir une deuxième rencontre à domicile, lance le coach. Je ne peux rien reprocher à mon équipe. Les gars ont été présents et ont contraint Sierre à jouer son meilleur hockey pour passer. On a manqué d’expérience et de qualité, surtout dans le jeu défensif, pour tenir soixante minutes»

Les satisfactions

Il y en a plusieurs, et notamment le recrutement: les renforts «se sont bien intégrés et ont permis d’augmenter le niveau de l’équipe». Jiri Rambousek pense là, avant tout, à Zandovskis, Gay, Beutler, Borgeaud et Rochat. Les trois gardiens aussi ont montré de bonnes choses, Chmel se révélant même décisif. Un joueur comme Vioget a gagné en volume de jeu, alors que d’autres, Pippia et Pappalardo par exemple, ont permis, par leur abattage, à l’équipe de présenter le troisième meilleur box-play du groupe. «On possède également le deuxième meilleur power-play, mais il n’a, paradoxalement, pas fonctionné en playoffs.»

Les déceptions

Avec 110 buts encaissés en saison régulière, Yverdon n’a pas brillé par sa rigueur. «Trop d’erreurs individuelles et pas assez d’agressivité défensive nous ont coûté des buts, reconnaît l’entraîneur. Les gars n’ont pas toujours consenti les efforts nécessaires.» C’est dans l’idée d’améliorer ces points que le club va aborder le mercato et la préparation.

L’avenir

La saison prochaine, le championnat de 1re ligue sera divisé en deux groupes – plutôt que trois actuellement; la région Suisse centrale peine à fournir assez de formations –, qui devraient être composés de quatorze et quinze équipes. Des groupes qui seront réduits à douze une année plus tard. «Avec deux à trois relégués, il ne faudra pas se louper», pointe Jiri Rambousek. Pour aborder le prochain exercice, l’entraîneur espère conserver le noyau dur de son effectif. «Environ 80% des joueurs», affirme-t-il, précisant vouloir dénicher au moins deux défenseurs expérimentés.

«On a deux bras et deux jambes. Il y a des gens plus malheureux que nous actuellement», a lancé Beat Kindler à ses joueurs peu après leur élimination à Villars, jeudi dernier. © Champi-a

«On a deux bras et deux jambes. Il y a des gens plus malheureux que nous actuellement», a lancé Beat Kindler à ses joueurs peu après leur élimination à Villars, jeudi dernier. © Champi-a

HC Vallée de Joux

 

La saison régulière

«Les gars étaient impossibles à freiner. J’ai moi-même essayé à l’entraînement: rien à faire! Ils réussissaient tout ce qu’ils entreprenaient et, à la fin, quoi qu’il arrive, le tableau d’affichage leur donnait raison. Les joueurs en faisaient tellement que j’ai bien cru qu’on allait en payer le prix en playoffs. Mais ce n’est pas vraiment le manque d’énergie qui nous a plombé lors de notre série finale.» Beat Kindler s’est effectivement retrouvé à la tête d’une machine inarrêtable à partir de la mi-championnat. Le début d’exercice (quatre victoires, puis une série noire de cinq revers consécutifs) avait forgé un caractère de guerrier à ses hommes. Meilleure équipe du troisième tour avec huit succès en neuf matches, le HC Vallée de Joux semblait parti pour écrire un grand chapitre de son histoire.

Les playoffs

Un tour final long de seulement huit jours et quatre matches, une élimination face à Villars, 6e de la saison régulière: la chute a été aussi brutale que la montée en puissance qui a précédé fut flamboyante. «On a péché par manque d’expérience, souffle Beat Kindler. Sur ce point-là, on ne tenait pas la comparaison avec les Villardous.» Un quart de finale que les Combiers ont laissé filer lors des deux premiers actes, se brisant sur système ultra défensif parfaitement préparé par leurs adversaires.

Les satisfactions

L’entraîneur du HCVJ l’avait martelé avant le début des playoffs: «Ce qui nous vaudra la victoire, c’est notre groupe.» Si cela n’a finalement pas suffi pour passer en demi-finale, l’état d’esprit de Vincent Le Coultre et ses camarades se doit d’être salué. «A 2-0 pour Villars durant la dernière rencontre, je nous voyais morts, reconnaît le technicien. L’effectif était décimé par les blessures et les absences. On s’est même retrouvés très injustement en infériorité numérique pendant cinq minutes. Et les joueurs ont tout de même trouvé la force pour rebondir et revenir dans la partie. Ils se sont sentis trahis par certains faits de jeu, ils ont laissé parler leur rage et cela a failli retourner le cours de la série. Cette attitude, elle peut les mener très loin. Au-delà de ça, j’ai été très surpris par des joueurs comme Frédéric Wirz. Voir ce qu’il parvient à faire avec le potentiel qui est le sien à la base, ça force le respect. Et il n’est pas le seul dans ce cas. La progression des frères Marco et Timmy Capriati, ainsi que celle de Loïc Thuillard, est aussi à mettre en évidence.»

Les déceptions

Arriver en pleine euphorie avant de devoir en découdre dans une série au meilleur des cinq matches contre une formation aussi expérimentée que Villars n’a rien d’évident. La Vallée l’a appris à ses dépens. «On a très mal préparé ces playoffs. Et si on a tous notre part de responsabilité, je suis le premier à devoir être remis en question. L’avantage, c’est qu’on a beaucoup appris de cet échec, car cette situation était inédite pour nous.»

Autre sérieux problème rencontré par les Combiers cette saison: les absences. «Je ne pense pas passer pour un mauvais perdant en disant que, si j’avais pu compter sur tout le monde jeudi dernier à Villars, on n’aurait pas été éliminés à ce moment.» Vrai. Sauf qu’il a fallu notamment composer avec la blessure du top scorer Jason Berney et celle de Jonathan Bossard, ainsi qu’avec l’absence de Marco Bassetti (armée). Un souci d’effectif récurrent ces derniers mois. «Ce sont des amateurs. Même si c’est frustrant, c’est absolument normal qu’ils ne se consacrent pas à 100% au hockey.»

L’avenir

«L’idéal serait d’élargir un peu le contingent. Ce n’est jamais évident de faire monter des joueurs au Sentier trois ou quatre fois par semaine, mais on va tout faire pour y parvenir.» Avant ça, il faudra déjà parvenir à garder tout le monde, ou presque. Ce qui semble sur la bonne voie. «On a beaucoup progressé et appris cette saison. Le groupe est motivé et animé par une super ambiance. Ce serait une bonne chose de poursuivre le travail déjà commencé. Tout va se régler dans les deux ou trois prochaines semaines», explique Beat Kindler. A commencer par son cas personnel.

Les awards de la saison décernés par la rédaction

 

HCY:

Le MVP: La fiche de Juris Zandovskis affiche 45 points en 28 matches. Le Letton a constitué l’atout offensif n° 1 du HCY dans le jeu et devant le filet.

Le come-back: Après deux saisons blanches, Dan Vidmer a retrouvé ses sensations au fil de l’exercice, jusqu’à revêtir le costume de patron de la défense.

L’homme à tout faire: Arrivé en tant qu’attaquant polyvalent, replacé en défense en cours d’exercice, Bryan Borgeaud a répondu présent dans toutes les situations. Précieux.

HCVJ:

Le MVP: Deuxième pointeur derrière le très bon Jason Berney, Vincent Le Coultre a brillé par sa polyvalence et son leadership. Une fois de plus.

La révélation: Victor Gudel s’est d’abord remis d’une commotion avant de s’affirmer dans le  troisième bloc, puis de mériter sa place dans le deuxième. Grosse saison.

La valeur sûre: Virevoltant défenseur, Quentin Carlucci a su faire parler sa pointe de vitesse pour créer le danger, tout en assurant derrière. Fort.

Rédaction