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Sept ans requis pour le «chef des caïds»
Pour juger de cette sombre affaire, le Tribunal criminel de la Broye et du Nord vaudois s’est déplacé à Renens. © Duperrex-a

Sept ans requis pour le «chef des caïds»

26 juillet 2019 | Edition N°2548

Renens – Le Ministère public a plaidé pour une peine privative de liberté, sans sursis, à l’encontre de Joël. L’Yverdonnois aurait organisé le braquage de plusieurs stations-service de la région et agressé des policiers.

«Joël* est un leader qui fait peur. Il menace les autres lorsqu’il a besoin d’argent, mais ne prend aucun risque.» C’est en ces termes que la procureure Florence Jolliet s’est exprimée, hier, lors de son réquisitoire. Le jeune Yverdonnois comparaît depuis mardi devant le Tribunal criminel de l’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois (lire La Région d’hier et de mardi) pour vol, dommages à la propriété, extorsion, conduite d’un véhicule automobile sans autorisation, menaces contre les autorités et les fonctionnaires, infraction à la loi sur les stupéfiants et brigandage qualifié. Ses trois autres acolytes font également face aux juges pour avoir braqué deux stations-service de la région, dont la station Shell à la route de Lausanne à deux reprises (lire encadré dans notre version papier).

Selon le Parquet, Joël est un «délinquant aguerri et se moque de nous». Il aime «l’argent facile» et «se comporte comme le chef d’une organisation mafieuse». Hier, la procureure a requis une peine lourde, soit sept ans et demi de prison ferme, incluant la révocation du sursis de neuf mois pour une condamnation précédente. Elle souligne également l’absence de collaboration du prévenu pendant l’enquête.

Me Ludovic Tirelli a quant à lui estimé que son client était victime de préjugés. Selon lui, la réputation de Joël est au cœur du problème. «On ne juge pas à l’emporte-pièce. Il y a une tentative de salir mon client», a-t-il plaidé. Il ajoute que le tribunal doit se concentrer sur les faits. «On incrimine des comportements, pas des intentions.» Certes, Joël téléphonait à ses comparses lorsque ces derniers commettaient des braquages, mais il n’y a, selon l’homme de loi, aucune «preuve formelle» que le jeune homme ait participé aux brigandages des boxes situés dans la zone industrielle des Champs-Lovats, à Yverdon-les-Bains, et des stations-service de la Cité thermale et d’Orbe.

Le verdict sera rendu prochainement.

*prénoms d’emprunt  

Valérie Beauverd