Nord Vaudois – Antoinette et François Meystre ont fêté leurs noces de platine, samedi, en présence de leur famille et de leurs amis. L’occasion de se souvenir de quelques anecdotes.
«Regardez comme elle est belle ma femme sur cette image», souligne François Meystre, 96 ans, en feuilletant un album photo datant de 1968. «Et tu as vu comme tu avais de beaux cheveux foncés et ondulés», lance à son tour son épouse Antoinette, âgée de 92 ans. Ce couple yverdonnois a passé le week-end à évoquer des souvenirs et à parler du bon vieux temps entouré de sa famille et de ses amis. Et il en avait des choses à raconter, puisque cela fait septante ans que les deux amoureux se sont passé la bague au doigt.
Le destin les a réunis
Pourtant, il s’en est fallu de peu pour que les deux tourtereaux n’échangent pas leur premier baiser. A l’époque de leur rencontre, François habitait Ogens et effectuait un apprentissage d’agent d’affaires à Moudon. Quant à madame, elle vivait à Saint-Cierges et se rendait en bicyclette à l’école à Thierrens. Les fêtes de village les avaient réunis une première fois, mais ils s’étaient séparés lorsqu’Antoinette était partie en Suisse alémanique. «On s’était perdus de vue, mais on s’est retrouvés dans le train lorsqu’elle rentrait de voyage (ndlr: elle avait dû revenir peu après son départ à cause d’un problème familial)», se souvient François Meystre. Et depuis, leur amour n’a fait que grandir jusqu’au jour où il lui a demandé sa main. «A cette époque, on ne faisait plus les demandes en mariage avec un genou à terre, explique Antoinette Meystre. Mais je me rappelle que mon père lui avait fait des recommandations bien précises…»
Les fiancés ont toutefois décidé d’attendre plus de quatre ans avant de se dire «oui» devant l’officier d’Etat civil. «Au départ, je ne voulais pas me marier parce que je voulais d’abord avoir quelque chose de sérieux, mon brevet», relève François Meystre, qui a eu une carrière de plus de 36 ans dans le Nord vaudois.
Leur décision signifiait aussi plus de quatre ans d’attente avant de pouvoir dormir ensemble. «Je me souviens qu’avant de se marier, on nous faisait lire le livre Le Chemin sur la hauteur (ndlr: il est aussi appelé le guide de la carrière féminine, écrit par Jean Hoppeler et publié en 1940)», évoque la retraitée.
Finalement, leur tendresse les a conduits à l’Hôtel de Ville.
Mais faute de moyens financiers, les jeunes mariés n’ont pas pu partir en voyage de noces. «Mon oncle nous a prêté son chalet au-dessus de Montreux durant une semaine. C’était bien, mais on s’ennuyait», confie l’Yverdonnoise. Le charmant duo s’est bien rattrapé par la suite, puisqu’il est souvent parti à l’aventure avec son club des marcheurs.
De la gentillesse à revendre
Aujourd’hui, le couple est resté très dynamique et a su cultiver son amour au fil des années. Les retraités partagent leur joie de vivre avec leurs deux fils – l’un est banquier à Genolier, l’autre, Alexandre Meystre, était vétérinaire aux Ducats à Orbe jusqu’au mois de janvier dernier –, avec quatre petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. Quelle est la recette de leur bonheur? «Il faut avoir de la patience et savoir faire des compromis même si on n’a pas toujours le même point de vue», estime Antoinette Meystre. Les amoureux s’accordent toutefois à reconnaître leur chance de vivre un tel amour depuis toutes ces années et d’être en forme pour profiter pleinement de leur retraite. C’est pourquoi ils n’ont pas souhaité recevoir de cadeaux pour leurs noces de platine et ont préféré faire une cagnotte pour l’Association romande des familles d’enfants atteints d’un cancer.