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Septante-quatre emplois menacés
Une trentaine de collaborateurs du centre urbigène de CPW auraient d’ores et déjà accepté une autre place de travail au sein du groupe. © Michel Duperrex

Septante-quatre emplois menacés

22 février 2019
Edition N°2442

Cereal Partners Worldwide envisage de transférer les activités de son centre de développement aux Etats-Unis. De nombreux salariés sont concernés.

«Orbe était, mais sera plus encore dans le futur, un centre mondial de compétences en matière de céréales alimentaires», avait déclaré Christi Strauss, alors présidente de Cereal Partners Worldwide (CPW), dans les colonnes de L’Omnibus en février 2011. A l’époque, CPW, actif sur le marché des céréales pour le petit-déjeuner, venait d’inaugurer son nouveau Centre de développement produits à Orbe. Huit ans plus tard, force est de constater que la donne a changé puisque le groupe, coentreprise de Nestlé et de l’américain General Mills, a annoncé son intention de transférer les activités de son site urbigène à Minneapolis, aux Etats-Unis, où se trouve le centre d’excellence R&D de General Mills. Septante-quatre personnes sont concernées dans le Nord vaudois.

«Cette proposition permet de réaliser des économies d’échelle» grâce aux synergies ainsi réalisées, explique Nicole Barraud-Estoppey, responsable de la communication de CPW.  Le groupe explique qu’il évolue dans un marché très disputé, face à des «concurrents plus agiles pour répondre aux besoins des consommateurs» et dont les coûts liés à la recherche et au développement sont inférieurs de moitié à ceux de CPW. «Aujourd’hui, on se doit de répondre à cet environnement», poursuit la porte-parole.

Si CPW évoque pour l’heure une intention, le déménagement paraît inéluctable, selon le syndic d’Orbe Henri Germond. «J’ai demandé s’il y avait un combat à mener mais il semble que cela soit définitif.» L’édile, qui évoque une fin d’activité prévue pour la fin de l’année, se préoccupe évidemment des 74 employés menacés par cette décision. Tous ont été invités à partager leurs points de vue et leurs propositions dans le cadre d’un processus de consultation lancé par le groupe. Dans un communiqué, celui-ci s’est d’ailleurs engagé à mettre en place «un plan de soutien pour atténuer l’impact» sur les collaborateurs concernés.

Des salariés recasés

Selon le ministre chargé de l’économie Philippe Leuba, une majorité des salariés serait toutefois déjà rassurée sur son avenir. «Il y a eu des propositions et une trentaine de personnes ont accepté de conserver une place de travail au sein du groupe», assure le conseiller d’Etat. Selon lui, le projet de transfert tient à la nature de CPW, coentreprise de Nestlé et de General Mills, dont le centre de recherche et développement se trouve aux Etats-Unis. Le conseiller d’Etat n’y voit donc aucun mauvais présage concernant la présence de Nestlé dans le canton. Il rappelle en outre que le siège de CPW, qui emploie 108 personnes, sera maintenu à Prilly.

«Ce n’est pas lié à Orbe puisqu’on parle d’économies d’échelle», commente Henri Germond. Pour l’élu, cela montre toutefois que rien n’est jamais acquis sur le plan de la promotion économique. «Il y a eu une grande inauguration quand ils sont arrivés en 2011, et aujourd’hui ils veulent partir. On voit que tout cela est très volatile et que les syndics doivent travailler en permanence pour accompagner les entreprises.»