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Sergei Aschwanden, le sport, la reconversion et la politique

6 mai 2015

Judo – D’une carrière à l’autre, l’invité du Club des Milles a raconté son parcours d’hyperactif.

«Prise» de contact entre le président du Club des Milles Philippe Rapo et son invité Sergei Aschwanden. © Michel Duperrex

«Prise» de contact entre le président du Club des Milles Philippe Rapo et son invité Sergei Aschwanden.

Médaillé olympique à Pékin, en 2008, Sergei Aschwanden est, comme il le dit lui-même, un hyperactif. Invité du Club des Milles, hier, à La Prairie, l’ancien double champion d’Europe a évoqué son parcours, qui l’a mené du port du kimono à celui du costard, lui qui est désormais candidat au Conseil national.

Sergei et le judo

«Comme tous les enfants, j’étais surexcité. Alors, ma mère m’a mis au judo», a raconté Sergei Aschwanden, désormais 39 printemps au compteur. Finis, les innombrables voyages dans le monde entier pour trouver des partenaires d’entraînement; terminée, la recherche de mécènes pour réunir les quelques 50 à 70 000 francs alors nécessaires chaque saison. Le Vaudois, né à Berne, a mis un terme à sa carrière au sommet, après sa médaille de bronze olympique.

Aujourd’hui, il n’a plus le temps de donner beaucoup de leçons de judo, mais il a conservé le doigt dans l’engrenage via des activités telles que l’organisation de camps, ainsi qu’un projet de d’éducation qui fonctionne bien dans plusieurs cantons. «Le judo a vocation à être un sport éducatif, et c’est ainsi qu’il faut le promouvoir, affirme-t-il, avec lucidité. Comme pour moi, souvent, les parents amènent leurs enfants au dojo, car ils sont hyperactifs, trop timides ou qu’ils ont tout autre problème. Ce n’est plus une discipline sportive, mais une thérapie!»

Un statut éducatif qu’il assume parfaitement dans son discours. «Cela ne sert à rien d’essayer de vendre le judo en passant par la voie médiatique. C’est un sport trop compliqué à comprendre», a-t-il soutenu aux membres du club de soutien d’Yverdon Sport.

Sergei et le boulot

La reconversion du judoka, désormais papa de deux enfants, est passée par les études. Sergei Aschwanden s’est bardé de diplômes, via l’Université de Lausanne, en management du sport. La fin de son cursus approchant, il a alors frappé aux portes de diverses fédérations -comme le CIO- et services sportifs, sans y trouver écho. «Il a fallu me débrouiller seul, affirme-t-il. Aller frapper aux portes, et parfois plusieurs fois.»

Il a finalement trouvé son bonheur au Centre des sports de Villars-sur-Ollon, dont il est devenu le directeur. Un poste qu’il occupe depuis vingt mois. Il a même, récemment, pris la présidence de l’Office du tourisme local. De quoi largement occuper tout son temps. «Je n’ai pu aller skier qu’une seule fois cet hiver, reconnaît-il. Les stations vaudoises sont en pleine mutation, afin de diversifier leur offre.» Il s’agit de faire face à la diminution des nuitées, du manteau neigeux et à la problématique du franc fort.

Sergei et la politique

Son hyperactivité d’enfance n’a jamais quitté le judoka vaudois, qui touche à tout. Intéressé par la chose politique, qu’il découvre aussi via son emploi actuel, au contact des édiles, il a décidé de défendre ses convictions et est candidat au Conseil national. «Soit on reste assis, et on ne dit rien, soit on critique, mais alors on met les mains dans le cambouis», lance le PLR qui, depuis petit, fréquente le même club de judo que la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro.

«On me considère comme un jeune en politique», se réjouit-il. Puis de signaler que l’accession au Conseil national n’est pas un objectif absolu pour le moment, alors que les élections cantonales de 2017 le seront bien plus. «Aujourd’hui, je ne suis pas un expert en politique», estime Sergei Aschwanden, dans un discours pourtant déjà bien rodé, qu’il a commencé à forger durant sa carrière sur les tatamis.

Manuel Gremion